samedi 26 octobre 2019

Les SPRINTRIAE, pourquoi ne pas les monter en bijoux. De Pompéi a Vichy en passant par Alger



Monsieur Richard
J ai une pièce que j aimerais monter en médaille avec un entourage en or
Mais je ne sais pas en quoi elle est, elle s 'efface à la pierre de touche.
Et qu'est ce que ça représente?
Merci de me dire
Claudine Depoix

Chère Claudine,
C'est certainement du bronze et cela fera une belle médaille, l'or mettra en valeur ce bronze oxydé, mais d un autre coté, si vous tombez sur un connaisseur, vous risquez de laisser penser que.....
Je m'explique, c'est un jeton de la Rome antique, Une spintria (Rosa rosa rosam, rosae rosae etc)  donc au pluriel  spintriae,  ou spintrienne ou plus exactement tessère spintrienne qui décrit un symbole ou un acte sexuel dont on pense qu'il servait à payer des prostituées ou l'entrée dans les lupanars.





Il est vraie qu'on attribue ce nom très souvent a Suetone ou Tacite lorsqu ils décrivaient la débauche de l empereur Tibère, je suis allé vérifier dans un livre 
"Les Douze Césars" de Suetone que m' a laissé mon grand père maternel qui était prof de latin grec et surveillant général  au Lycée Corneille à Rouen.
Le sens de Sprintria est discuté  et je reproduis ici la phrase de Suetone.

"Dans sa retraite de Caprée, il avait imaginé des chambres garnies de bancs pour des obscénités secrètes. C'est là que des groupes de jeunes filles et de jeunes libertins, ramassés de tous côtés, et les inventeurs de voluptés monstrueuses qu'il appelait « spintries », formaient entre eux une triple chaîne, et se prostituaient ainsi en sa présence pour ranimer par ce spectacle ses désirs éteints." 



Vous pouvez trouver des reproductions en vente chez Delcampe par exemple



Ce N° 10 serait en somme le N° de la (chambre!)  attribué a celui qui avait payé le bordel, ou le N° de la péripatéticienne choisie.




Je trouve que l explication de Artisa Chimaéra  est bonne.

"D’après les historiens, ils auraient servi à payer les prestations dans les lupanars romains. A certaine époques, l’empereur étant considéré comme une divinité, payer des prestations sexuelles avec des pièces à son effigie aurait été un blasphème. Les jetons étaient donc acheté à l’entrée du lupanar, puis les clients choisissaient leur partenaire, lui donnait le jeton en échange de la prestation. On suppose également que ces jetons facilitaient la compréhension entre le client et la professionnelle. Certaines d’entre elles étant esclave et étrangère, elles ne parlaient pas nécessairement la même langue que le client."


Mais il est bon aussi de connaître la définition de Wikipédia:
"Ces pièces, principalement en bronze (parfois en laiton), sont caractérisées par une scène érotique sur une face et un chiffre de I à XVI sur l'autre face.

L'usage de ces tessères est mal connu. Une première explication a été avancée en considérant qu'elles servaient à payer l'entrée dans les lupanars publics, le numéro figurant sur la pièce pouvant être celui d'une chambre. Selon une autre hypothèse, le numéro pourrait faire référence à un prix, la tessère pouvant rétribuer ainsi une prostituée. Enfin, certains auteurs considèrent qu'il pouvait ne s'agir que de jetons ludiques pour jouer. Le rapport entre les spintriae et les lupanars est l'explication la plus communément admise. Le recours à des jetons s'expliquant par l'interdiction d'introduire des monnaies à l'effigie de l'empereur au sein de lieux de débauche.

L empereur Tibère n'étaient pas le plus cruel ou le plus dépravé des douze Césars et Tacite disait de Tibere qu'il entretenait un régime de terreur sexuelle
 « Et ce n’était pas seulement la beauté et les grâces physiques, mais chez les uns la candeur de l’enfance, chez les autres l’éclat de la race qui excitaient sa passion. Alors furent inventés les noms autrefois inconnus de sellarii, de sprintriae, tirés de l’obscénité du local ou de raffinements lubriques. Des esclaves spéciaux étaient chargés de lui procurer, de lui amener de force ses victimes, récompensant les complaisances, menaçant les résistances; et si quelque proche ou quelque père défendait les siens, ils exerçaient sur eux, la violence, le rapt, toutes les fantaisies que l’on se permet sur des prisonniers de guerre. » (Annales, VI,) 
Certains spécialistes, à la suite de la suggestion de Friedlander (1886) selon laquelle les jetons étaient utilisés «auf die man in Bordelle Einlass erheilt» («pour obtenir l'entrée dans des bordels»), ont soutenu que les spintriae étaient utilisées pour payer des prostituées , bien qu'aucune preuve à l'appui ne soit fournie. Buttrey est indifférent à l'idée de jeton de bordel, affirmant qu '"il n'y a aucune preuve de cela"
Mais méfiez vous , il se trouve apparemment beaucoup de Sprintiae en circulation sur le net qui me semblent être issues de moulage, alors autant utiliser une maison sérieuse.



 En voici une à Cadix qui vend des reproductions de  sprintiaie, la maison m' autorise a publier cette photo.

Bonjour Monsieur Jean Jacques Richard,
Nous avons bien recu votre email. Nous serions très heureux d'apparaitre dans un article de votre page web, si vous avez besoin d'informations nous restons a votre entière disposition. 
Cordialement, La direction
Reproducciones Arqueológicas Herakles
Pelota 6, 11005 Cádiz
034 856 911 130


Apres tout , cela peut faire comme Claudine, des sujets de médailles, ou de bague, ou de boutons de manchettes et peut être que Claudine Depoix où un autre pourra fournir la Rue de la Paix

Vous penserez que ces Romains avaient de drôles de moeurs, mais figurez vous qu'avant que Marthe Richard (qui n est pas de ma famille) fasse fermer les maisons closes, il y avait aussi des jetons et ce jusqu'en 1940!!!!




Et cela se vend, ce n'est pas en argent mais si dans les affaires de votre grand père vous en trouvez, cela vous rapportera

La Féria, un lupanar de Vichy
A Vichy, une des maisons close restées célèbres, c'est La Feria. L'établissement était situé 11 rue Drichon, et on trouve encore ici et là, des jetons dorés marqués du nom de cet établissement de plaisir. Les jetons de maisons closes servaient à payer les passes et les à côté comme les boissons dans l'enceinte de la maison. Un peu comme au Club Med, où l'argent a disparu au profit des tickets…
Ces jetons étaient délivrés au client contre de l'argent à l'entrée de la maison… ils portaient pour la plupart l'adresse de la maison avec le nom de cette dernière et parfois même le nom de la maquerelle…
Il existe encore des publicités pour La Feria, qui étaient probablement publiées dans Le Guide rose, le «bottin» des lupanars.



Ou le Chat Noir , la maison Jouany à Alger

"La seule chose que j'ai apprise c'est le prix que payent les hommes qui viennent me voir : << soixante centimes ››.
Ils ont le choix entre trois << objets ›› : la vieille Arabe, moi ou une petite Mauresque aux yeux noirs. Cent fois par jour elle donne son sourire pour ce jeton misérable sur lequel sa main se referme.
Pauvre gosse, elle n'encaissera jamais qu'une grimace de mépris. Une petite fille déjà sans âge qui attend une délivrance qui ne viendra pas.
Le Chat noir est un très petit bordel. Pour tout personnel il n'a qu'Ahmed, le jeune gardien qui se tient à la porte, l'ouvre, la ferme sur un signe de Madame. Personne n'entre ni ne sort, sans qu'un coup d'ceil ait été donné à I`extérieur par le judas. Ahmed ne quitte son poste ni le jour ni la nuit, son matelas est posé près de « sa ›› porte. ll ne nous voit ni ne nous entend ; sait-il même que nous existons






Dès le matin, les hommes débarquent. Lorsqu'ils sont trop nombreux, le patron fait passer d'abord les Arabes, descendus de la montagne, venus des djebels. << Faut faire attention, les bicots ont le "sang chaud", ils baisent même les chèvres. ›› Il convient donc d'éviter tout incident, de rendre à la rue des Arabes calmes, tranquilles. Le bordel devient l'auxiliaire de l'ordre public.
Maisons pour indigènes mais tenues par des Européens issus des franges du milieu, parmi ses marginaux. Quelques-uns sont d'anciens souteneurs retirés avec leur femme. Ils gèrent sans faiblesse leur commerce. Pour eux, il s'agit d'une entreprise comme une autre et les maisons de tolérance, suivant leur
importance, peuvent atteindre à la respectabilité d'un établissement coté. Il suffit de voir la patronne se pavaner, recevoir, pour se rendre compte qu'elle tient un rôle de prestige.
Je parle de maisons renommées et non d'un petit bordel  minable  comme Le Chat noir, bien que, le soir, fardée, pomponnée, Madame Carmen trône et règne sur ceux que l'on appelle les « piliers de bordel ››. Ces visiteurs << petits bourgeois ››, installés  dans la grande salle, consomment en regardant le va-et-vient des filles."


Les Chambres closes: Histoire d'une prostituée juive d'Algérie De Germaine Aziz





vendredi 25 octobre 2019

Avis de recherche pour un poinçon RC o






Bonjour Jean Jacques,
Comment allez-vous ?

Pourriez vous m'en dire davantage sur ma petite boîte en argent, vermeillée à l'intérieur. 
Email polychrome, sertie d'émeraudes et de petites perles blanches (légèrement baroques).
Poinçon sous la boîte : 1 rectangle, inscription RC + petit o avec un trait dessous (RCompagnie ??).
2 poinçons sur le côté vermeillé (2 rectangles fins avec dessins dedans mais c'est illisible pour moi)))
Dimensions : 43 X 32 X 17
Poids :  45,81 grammes

C'est une question de Beatrice d'Aix


J ai essaye de tirer parti des poinçons rectangle sur le coté de la boite et lui ai répondu par mail



La photo des poinçons  rectangle me permet de dire que c'est le poinçon Charançon avec une date précise  a partir de   1893
Décret du 29-06-1893 en usage au 1 er juillet 1893 pour les ouvrages au titre minimum de 800/1000° en provenance des pays contractants donc votre boite provient de l étranger mais ayant respecté les règles d'importation
je vais essayer de trouver le dernier poinçon



Or je ne trouve pas le dernier poinçon, qui doit être depuis l'origine sur la boite  RC o et un trait sous le O  d'où mon appel aux lecteurs

Mon mail : richard.jeanjacques@gmail.com

mercredi 16 octobre 2019

Un miroir de André AUCOC , des questions



J ai reçu ce message ci-dessous en trois langues, belle attention a mon intention car le Néerlandais est pour moi synonyme de mystère.

Cher Monsieur,
J'ai lu attentivement votre publication sur la famille Aucoc.
Je possède moi-même un miroir argenté de A.Aucoc. Cet héritage de famille m'a beaucoup impressionné depuis mon enfance. Maintenant que j'ai étudié davantage votre publication, ce miroir a pris encore plus de valeur pour moi.
Cependant, je n'ai nulle part où trouver des informations sur ce miroir sur Internet. Donc, je ne connais pas une idée de valeur pour une police d’assurance, je voudrais aussi connaître la date de production.
Pourriez-vous éventuellement me dire où je peux obtenir plus d'informations sur cette belle pièce de famille?
Merci beaucoup,
Cordialement,

Rob van Amelsfoort

J avais traité les "Aucoc" il y a peu: sur mon courrier des lecteurs:

Un mail a ne pas prendre à la légère car Rob van Amelsfoort est un Évaluateur Diamond grader - expert en montres anciennes  etc , ma réponse...





richard jean-jacques richard.jeanjacques@gmail.com

15 oct. 2019 10:43 (il y a 1 jour)
À Rob
Cher Monsieur
Difficile question
Y a t il un poinçon sur le métal et lequel
Pourriez vous me le photographier  avec votre téléphone portable d assez près pour que je puisse agrandir
La date je pense 1880-1900  3000 à 4000€ me parait possible comme valeur, mais il me faut le poinçon!!!
A bientôt Jean Jacques Richard

Merci beaucoup pour votre réponse rapide.
Je pense que c’est bronze argenté, parce q’il n'y a pas une poinçon, bien la photo au dos. I y a une petite plaquette.
La hauteur est 65 cm., et est tres lourd, plus de 5 kilo. La miroir eux memes est facettee.
J’ai ajoute des photos supplémentaires pour plus de details.
Merci d’avance pour votre réponse!



Bonjour

J ai bien regardé vos photos et la petite plaque gravée derrière  le miroir est notée A.Aucoc .
or André Aucoc a exercé sous son nom de 1887 à 1911 et se trouvait 6 rue de la Paix.
Donc 1900 me parait être une bonne date, de plus le style un peu "Rococo".  Ensuite ce fut sa veuve qui reprit l affaire et les objets étaient poinçonnées  "Vve Aucoc" et avant André, c'était louis.
Bronze ou cuivre argenté, il devrait y avoir un poinçon de forme carré, avez vous regardé a l' intérieur ?
A intérieur vous pourriez peut être faire une petite encoche avec un objet aiguisé pour voir si la couleur du métal est dans la masse ou simplement en surface?
Y a t il par endroits de frottements une trace jaune qui pourrait être du bronze qui apparaît sous l argenture?
Si c'est du métal argenté vous devriez adresser les photos à Christie's  ou autre pour avoir une valeur! car je n'ai pas de connaissances sur le marché du métal argenté...





Je ne suis pas très "calé" en matière d argenterie  mais difficile d 'apprécier la valeur de ce miroir.  du bronze argenté pourrait valoir 5 a 600€ mais....mais c'est de André Aucoc !, c'est un bel objet de très bonne façon alors je publie ses courriers en espérant voir un de mes lecteurs apporter un complément à ma réponse

richard.jeanjacques@gmail.com

vendredi 11 octobre 2019



Monsieur,
Je me permet de vous contacter suite à la lecture de votre blog et de votre article d'intérêt sur le joaillier Dusausoy.
Je viens de faire l'acquisition d'une bague qui présente un poinçon losangique comprenant les initiales P D avec au centre un motif carré tel un dé. Je me demandais si cette bague pouvait être attribuée à cette maison ou si vous aviez connaissance de ce poinçon que je ne retrouve pas dans nos archives.
Votre aide me serait utile si vous en avez le temps bien sûr...
Je vous joins photos et un dessin du poinçon.
Bien cordialement,
Emilie B......


Bonjour Emilie
Pas facile votre question...
Ce n est pas le poinçon de Dusausoy  bien que la génération d avant avait les initiales PD (paul dusausoy, mais a cessé en 1906) mais ce n est pas un dé a jouer et pas le style 40/50 de la bague.
Neanmoins j ai cherché, je n avais pas le dessin jusqu' ici, mais c'est sans nul doute le poinçon de Daudé Pierre  joaillier fabricant a Paris,  un dé a jouer avec quatre points.
Je crois qu il exerçait encore dans les années 85-90
J ai essayé de vous téléphoner, mais vous n'étiez pas là
Je vous souhaite une agréable fin de journée

Jean jacques Richard

mardi 1 octobre 2019

Lacloche, un Livre et une exposition du 23/10 au 20-12-2019



Le livre sur Lacloche est l'un des livres que j'aurais aimé écrire, mais les éditeurs veulent que celui qui écrit, soit "sponsorisé"...
Il n'empêche j'ai enfin ce livre dans les mains et c'est un bon et beau livre et je dis rarement cela au sujet des livres de joaillerie. La plupart ne sont des livres d'images qui ne nous apprennent rien de l Histoire



Laurence Journaliste, spécialiste des antiquités et du marché de l'art,  anime la rubrique consacrée aux collectionneurs dans Madame Figaro et collabore régulièrement à la revue Architectural Digest. Elle est également l’auteur de plusieurs ouvrages sur les collections et l’art de collectionner.
Elle a écrit ce livre à quatre mains, avec Véronique Ristelhueber avec laquelle , Laurence avait déjà  écrit " Raymond Templier, le bijou moderne"première monographie consacrée au Joaillier et bien d'autres ouvrages. Ce livre ainsi que le "Lacloche" ont été publiés aux éditions Norma.




"Lacloche" c'est un ouvrage de 336 pages avec près de 500 illustrations, au format de 246X305 m/m .Il est en français et en Anglais pour le travail que cela représente , le prix de 60 € est plus que raisonnable. 
Publié aux éditions Norma avec le soutien de l'école des Arts Joailliers de Van Cleef.



Ce livre est le premier à retracer l ascension fulgurante de la famille Lacloche, car c'est en 1892 que  Léopold et Jules Henri, tous deux bijoutiers vont   le 15 novembre 1892, déposer et créer la Société en nom collectif "Lacloche Frères",  rue de Chateaudun Paris.
J' avais il y a quelques temps, en 2016, travaillé sur le sujet Lacloche.

Travail difficile, famille complexe, documentation très rare. L internet permet de toucher un grand nombre de gens, des amateurs de bijoux aux marchands, des commissaires priseurs aux conservateurs de Musée. 

Mais un site internet ne permet pas de garder sous la main la lecture d' un  article. Un bon livre donne envie de le relire encore et encore, il est disponible de suite, on le possède, on l aime et on le feuillette.
le livre sur un joaillier est une oeuvre d’art au même titre que l’estampe, c’est une pièce de collection.





Francis Lacloche lors de ma rencontre avec lui à Paris

Françis Lacloche est le fils de Jacques Lacloche, le dernier des Lacloche Joailliers qui cessera d exercer  en 1967, c'est une chance de pouvoir échanger avec lui , ce que Laurence n'a pas manqué de faire.

Je me souviens de ce que m avait écrit Francis il y a 3 ans:
J’ai commencé à compléter les archives que je possédais, loin de ressembler à celles des grandes maisons encore en activité comme VCA ou Cartier. Entre les documents que je possédais (inventaire, dessins) et les catalogues de ventes, l’entreprise était ambitieuse mais possible sinon facile.
Ensuite, je me suis focalisé sur la vie même de mes grands-parents et parents, par intérêt pour le siècle qu’ils avaient traversé, ses drames, ses génies et ses à-côtés culturels, mondains et balnéaires, enfin sa modernité galopante ; un galop qui fini en catastrophe en 1940.
Revenu du pire, reparti dans le tourbillon excitant de la Libération et de ses BOF, mon père a fini par s’en lasser et créé une galerie d’art en 1960, ouvrant un nouveau chapitre de sa vie à laquelle je fus étroitement mêlé...........................

En 1944, mon père est passé de très peu à coté d’un séjour rapide à Drancy et d’un convoi pour les camps ; 
Certains membres de la famille tentèrent de se trouver une autre lignée que ce bon Lebe Elias et tous les Levy, Cohen et autres Walewyk qui peuplent la famille, .........
Chemin faisant, d’autres épisodes méritaient d’être racontés :
- La vie d’une famille de joailliers s’émancipant de la situation de petits commerçants hollandais puis belges en draps et trousseaux, pour entrer peu à peu dans l’univers de la bijouterie puis de la haute joaillerie française, rejoignant les grands noms de la place de Paris.
- La vie d’un joailler parisien entre Paris, Londres, Deauville et Cannes entre 1920 et 1940,
- La période de la guerre, à Cannes principalement dans une sorte d’annexe de Paris culturel, mondain, juifs (Cannes devenant Khan selon le bon mot de Tristan Bernard ou d’un autre), puis devenu le théâtre du pire en 1943 et 1944. A ce sujet j’ai lu le paratexte de votre livre sur les Van Cleef que je souhaite acquérir : je ne vais pas me lancer dans une sombre histoire dont je n’ai pas les éléments précis mais les relations entre les Arpels et mon père ne furent peut être pas simples. En 1944, c’est en cherchant Jacques Arpels que la Gestapo met la main sur Jacques Lacloche, le soupçonnant d’être juif et surtout intéressant à piller (ce qu’ils ne manqueront pas de faire, le « ils » ne désignant probablement pas des Allemands mais de braves gestapistes locaux dont l’épuration ou le retournement de veste décidera du sort en 1945).



Mais pour la sortie de ce livre, il est organisé une superbe exposition par l'École des Arts Joailliers avec le soutien de Van Cleef & Arpels.
Le commissariat scientifique est dû à Laurence Mouillefarine.
L exposition a lieu du 23 octobre au 20 décembre 2019, l entrée est libre du lundi au samedi de 12 heures à 19 heures et c'est au 31 rue Danièle Casanova à Paris dans le 1 er arrondissement



Je ne voudrais pas vous enlever la fraîcheur et l originalité de ce livre que les amoureux de la grande Joaillerie Française se doivent d' avoir dans leur bibliothèque, juste vous dire que vous retrouverez les modèles des Lacloche mais aussi leurs fabricants:




Derrière toutes ces belles devantures il y a surtout d’habiles et talentueux fabricants qui dessinent et réalisent pour les grandes maisons. Certains – Verger, Janesich – ont aussi pignon sur rue. Verger par exemple disposera d’un stand à l’exposition de 1925 aux côtés des Boucheron, Van Cleef, Linzeler, Cartier, Lacloche.
Les fabricants de Lacloche Frères sont Girard, Halluin & Metlinger (de merveilleux étuis à cigarettes), Georges Meyer, Louis Pery et ses fils, G Lenfant, les frères Rubel, Wakefield, Leblanc.. Qui dessine ? Jeanne Toussaint, René Révillon, Suzanne Jacqueau…
Les boites et les vanity sont réalisés dans les ateliers de Strauss, Allard & Meyer (qui travaillent aussi pour Cartier) installés place des Vosges. Louis Kuppenheim, Lavabre, Chaillouc, Bock, Yahr & Ouchinnikov, Renaud travaillent surtout pour Cartier comme Bachaumont qui sera intégré dans l’atelier maison.




Les pendules sortent des ateliers de Bredillard, de Dagoneau, de Prevost pour les mouvements, de Dubret pour les boîtiers en émail, de Bako pour les boîtiers en cristal, de Haas & Neveux pour les ornementations des cadrans,  de Maurice Couët qui est horloger ; ils sont installés rue des Petits-Champs, rue d’Hauteville, boulevard de Sébastopol, rue Saint Martin.
Verger réalise des pendules mystérieuses dont Georges Rémy ou Fourrier conçoit les boîtiers. Verger travaille d’ailleurs pour toute la place : Cartier, Lacloche, Chaument, Van Cleef, Boucheron, Janesich, Gubelin et Ostertag




Parmi ces artisans de grands talents on trouve des arméniens – Mezbourian, Esmerian, Sirakian, Kelekian (ce dernier installé au 12, rue de la Paix, vend des objets égyptiens), Kalebdjian (2, place Vendôme), des Juifs, des Vietnamiens comme Phung Dinh Van spécialiste des laques.


Mes articles sur Lacloche en 2016
https://www.richardjeanjacques.com/2016/03/lacloche-de-l-histoire-et-de-la-famille.html

https://www.richardjeanjacques.com/2016/03/lacloche-grand-joaillier-francais-suite.html



Questions et commentaires : richard.jeanjacques@gmail.com


Bijou et poinçon de Henri YAFFI d'Alger et un boitier or de Charles HOLL?

  Si possible j’ai encore un poinçon à identifier  je ne veux pas abuser de votre gentillesse  Je sais que c’est italien ? Par contre j’aime...