vendredi 16 avril 2021

Un bijoutier fit fortune et redistribua aux pauvres

 Un de mes lecteurs, Hadrien Rambach ,avec qui j'échange beaucoup m envoie des photographie d 'un achat qu il vient d'effectuer, un jolie miniature, qui est le portrait d'un bijoutier célèbre que je ne connaissais pas. Le connaissez vous?

https://www.google.com/search?q=hadrien+Rambach&rlz=1C1CHBF_frFR876FR876&oq=hadrien+Rambach&aqs=chrome..69i57j0i22i30.4472j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8



Avec son achat il me joint la fiche de vente
Edme Champion (1764-1852), bijoutier au Palais Royal à Paris, devient immensément riche. Philanthrope, il redistribue son argent aux pauvres, il est alors surnommé le Petit Manteau Bleu (comme sur la miniature). Son surnom est devenu une expression d'usage au XIXe pour
distinguer un bienfaiteur. Sa célébrité était immense, on le retrouve dans la littérature française: Le Comte de Montecristo d'Alexandre Dumas, les Mystères de Paris d'Eugene Sue.
Cette miniature a traversé le temps, dans son cadre d'origine en bois dore.
La peinture présente des manques à droite (Ie portrait n'est pas touché), une fente, pas de signature visible.
Diam: 8 cm


Edme Champion est né le 13 décembre 1764 à Châtel-Censoir un joli bourg dans l'Yonne.
Son père était "compagnon de riviere" C'était une profession et comme Chatel Censoir est au bord de l'Yonne! 
Les compagnons de rivière pilotaient le plus souvent des embarcations à fond plat : pataches, “fûtereaux” ou chalands. Ancêtres des flotteurs, ils pouvaient également conduire sur l'Yonne et la Seine, les trains de bois du Morvan qui allaient chauffer les parisiens, en hiver.
A 14 ans il est orphelin, une des ses tantes du côté de son père va le recueillir, sa tante habite rue Tiquetonne  dans le 2 eme arrondissement de Paris. Il y a des bijoutiers dans ce quartier de Paris , elle le place comme apprenti en particulier chez le maître Joaillier Martial De Poilly qui était installé rue Germain l Auxerrois.



Le fils de Martial exerçait encore après la révolution , une feuille de houx était le symbole de son poinçon remarquez la définition" il était marchand et fabricant l uni et l ajusté"




Contrairement à d'autres, il adhère à l idéal révolutionnaire en 1789, puis se marie en 1796 avec Edmée Jobbé, fille de bijoutiers de Versailles. Il commerce, c'est a dire et c'est peut être l origine de sa grand fortune , il achète les bijoux et joyaux de la noblesse ou des favorisés et les revend. Il est arrêté en 1795 , mais est libéré quelques jours plus tard , grâce à sa femme.
Vient le Directoire, le Consulat, l Empire, comme tous les joailliers, il est installé au Palais Royal
il continue lui-même son métier de bijoutier. Le luxe de la cour de Napoléon, encouragé par l’Empereur et les deux impératrices, donna à la vente des pierreries une activité prodigieuse ; c'est dans cette branche de son métier, la joaillerie, que Champion, expert en la matière fit fortune. En 1811, il occupe les arcades 16 à 20 du Palais-Royal et 16 Rue Montpensier. Mais c’était là son magasin. Il demeurait rue de Valois, n° 13, dans un petit appartement au 3 e étage; il devint propriétaire du n° 15 de cette même rue en 1821 (1). Quand se retira-t-il des affaires ? Nous n'avons pas de renseignement à ce sujet. Toutefois constatons que La Tynna, l indique en i8i3 et 1814 comme bijoutier au n° 18 du Palais-Royal, et, en 1820, au n° 16 de la Galerie de pierre. C’est donc après cette dernière date qu’il abandonna son industrie pour se livrer à la bienfaisance. La première fois que nous en entendons parler comme philanthrope, c’est au derniers jours du règne de Charles X, au cours du terrible hiver de 1829-1830. 



Voilà ce qu’on lit dans un Moniteur de janvier1830: Plusieurs fois les journaux ont parlé d’un individu qui, depuis cinq semaines, se rend chaque jour, soir et matin sur le Quai de Gèvres, pour y faire une distribution de 4 à 5oo soupes à tous les indigens sans distinction. Ce bienfaiteur qui cache son nom est connu des pauvres sous la dénomination de l'homme au petit Manteau bleu. Les hommes qui exercent la bienfaisance d’une manière si honorable doivent être connus, et, dans cette circonstance, je crois, malgré l'incognito dont il n’a point cessé de se couvrir, qu’il est utile et juste de signaler à l’estime publique M. Champion, ancien bijoutier au Palais-Royal. Son apparition dans nos quartiers fit sensation lorsqu’on l’y vit arriver suivi de ses domestiques. 


Des 1830 il est décoré de la Legion d Honneur Royale 


Il est indiqué comme ancien Bijoutier





Un peu au delà de la rue  Moutier Nicolas-Gervais et sa femme Fleurant Marie, décédés tous les deux en 1620, laissent deux fils qui le 10 février 1821 vendent à Champion Edme et à sa femme Edme-Marie Jobbé, marchand Joaillier, n° 16, Palais-Royal, pour 178.000 francs, l’immeuble sis arcades 158 à 161 et portant te n°15 sur la rue de Valois. (Sommiers fonciers de l’Enregistrement Rég. n° ç)b n° 103 du sommier.) Le Bottin de 1849 donne le 160 de la Galerie de Valois, comme domicile de Champion. 2. Moniteur du 26 janvier 1830, p. 96.
Sa générosité fut récompensée par le roi Louis-Philippe qui lui accorde la Croix de la légion d’honneur en 1831. En 1848, sans être candidat aux élections, il recueille 40 000 voix à la suite d’un appel en sa faveur.




Il s’éteint le 2 juin 1852, à l’âge de 88 ans à Châtel-Censoir, mais il est enterré avec son épouse, Edmée Jobbé, au cimetière du Père-Lachaise (1re division). Le petit manteau bleu qu’il portait souvent l’a fait désigner sous ce nom, par les pauvres qu’il secourait, qui est ensuite passé dans le langage courant pour nommer un bienfaiteur.
Malheureusement, je n ai trouvé aucun bijou de lui qui restât sur le marché


Dernier livre Paru sur Edmé Champion: par Martine Brunet-Giry, Edme Champion dit « le petit manteau bleu » - de Châtel-Censoir à Paris – 1764-1852, imprimerie Laballery, Clamecy, 2019, 265 p.

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Le "petit manteau bleu" est évoqué par les Goncourt dans leur roman Manette Salomon, 1867 (chapitre XXVIII) comme une appellation générique désignant le type de l'homme providentiel.

 Il est évoqué par Eugène Sue dans Les Mystères de Paris (1842-1843) : « Qu'on nous permette de mentionner ici avec une vénération profonde le nom de ce grand homme de bien, M. Champion, que nous n'avons pas l'honneur de connaître personnellement, mais dont tous les pauvres de Paris parlent avec autant de respect que de reconnaissance. » (Robert Laffont, coll. Bouquins, p. 1077). 

Il est aussi évoqué sous son sobriquet par Alexandre Dumas dans Le Comte de Monte-Cristo : "... je suis une espèce de philanthrope, et peut-être un jour irai-je à Paris pour faire concurrence à M. Appert et à l'homme au Petit Manteau Bleu."

 Maroushka DOBELÉ, "LE MYSTÈRE DU PETIT MANTEAU BLEU". Les Editions du Volcan. Le Crest. Novembre 2018. 266 p. N° (ISBN 979-10-97339-09-8).


Bijou et poinçon de Henri YAFFI d'Alger et un boitier or de Charles HOLL?

  Si possible j’ai encore un poinçon à identifier  je ne veux pas abuser de votre gentillesse  Je sais que c’est italien ? Par contre j’aime...