Au CNPF, on s'étonne d'être aujourd'hui interrogé sur cette «vieille
histoire». Maurice Gruson, le «monsieur Social» du patronat pour la région parisienne pendant plus de vingt ans, a été mis en examen pour abus de confiance et écroué le 2 avril par la juge d'instruction parisienne Claude Linais. Au siège du patronat, tout juste veut-on se souvenir du «dynamisme chaleureux» de ce proche d'Yvon Chotard, qui a longtemps siégé à ses côtés à la commission sociale du CNPF. «Il a été obligé d'abandonner ses fonctions pour avoir confondu gestion privée et publique», lâche-t-on pudiquement avenue Pierre-1er-de-Serbie, dans le XVIe arrondissement de Paris.
Maurice Gruson est totalement inconnu du grand public. Petit patron d'une entreprise d'estampes et de gravures, il est pourtant un vieux routier du syndicalisme patronal. Pendant plus de vingt ans, cet apparatchik s'est occupé de formation, d'affaires prud'homales et de gestion des Assedic. Successivement président de l'Union patronale d'Ile-de-France et de l'Union patronale de Paris, Maurice Gruson cumulait les rôles: président de BJO Formation ­ l'association de formation permanente de la Fédération patronale de la bijouterie ­ depuis 1972, du conseil des prud'hommes de Paris depuis 1980 et de l'Assedic de Paris depuis 1990.
A la fin de 1993, il démissionne discrètement de tous ses postes, officiellement pour «raisons de santé». Au CNPF, on lave son linge sale en famille. François Périgot, le patron des patrons d'alors, avait été personnellement informé des curieuses pratiques de Maurice Gruson. Il a eu droit au résumé suivant: face aux difficultés financières de l'établissement Janvier-Gruson, sa PME tombée dans le rouge en 1992, Maurice Gruson détourne au profit de cette entreprise l'argent de la formation professionnelle collectée dans sa branche, la bijouterie. Au total 5,85 millions de francs disparaissent de BJO Formation, transitent par un compte bancaire ouvert au nom de la petite Fédération de la gravure ­ présidée par Gruson ­ avant d'atterrir dans les caisses de sa PME. Des sommes considérables en regard de sa taille.
En 1993, Janvier-Gruson réalise un chiffre d'affaires inférieur à 2,5 millions de francs, mais affiche une perte supérieure au demi-million. Une situation qui oblige Maurice Gruson à mettre, cette année-là, son entreprise en cessation de paiement. Le tribunal de commerce de Paris ouvre une procédure de redressement judiciaire. En juin 1994, la période d'observation est prolongée de six mois. Et, en mai 1995, un nouveau jugement du tribunal de commerce de Paris confie l'entreprise à... Dominique Gruson, fils de Maurice, en lui accordant un plan sur neuf ans. Maurice Gruson reste administrateur et directeur général adjoint. Pourtant, l'entreprise n'a toujours pas publié ses comptes de 1994, en contravention avec les obligations légales. «J'étais déjà président de la société Gruson, qui a fusionné avec la société présidée par mon père», précise Dominique Gruson, qui ne souhaite pas commenter ses malheurs judiciaires.
Alertés une première fois sur la gestion de Maurice Gruson en 1992, Yvon Chotard et François Périgot laissent courir. Les sommes détournées atteignaient alors 1,5 million de francs. Mais, un an plus tard, Maurice Gruson, 64 ans, est discrètement poussé vers la retraite prématurée. Loin d'avoir remboursé ses premiers «emprunts», il a creusé le filon. Et, devant le trou de trésorerie de l'organisme collecteur du 1% formation, son successeur à la présidence de BJO Formation porte plainte contre X, en 1994. Une plainte avec constitution de partie civile qui a obligé le parquet de Paris à ouvrir une information judiciaire, confiée à Claude Linais. Dix mois et demi d'enquête par la section de recherche de la gendarmerie ont abouti le 2 avril dernier à l'incarcération du notable patronal. Son conseil, Me Jean-Michel Perard, se refusait hier à tout commentaire.
Maurice Gruson comptait beaucoup d'obligés. «A la Fédération patronale de Paris, on nomme tous les représentants patronaux de tous les organismes paritaires», explique un habitué. Plongera-t-il tout seul? Sera-t-il tenté de soulever le couvercle des cuisines patronales, dont il connaît toutes les sauces? Toujours est-il que les partenaires sociaux qui cogèrent la formation n'ont bizarrement jamais moufté. FO et la CFDT, qui siégeaient à BJO Formation, n'ont aujourd'hui rien à dire sur l'affaire l
BLANDINE HENNION 
Je ne crois pas qu il ait remboursé , je n en dirais pas plus sur ce que je pense  de cette affaire, juste une anecdote...
Son quartier général, tous les midi se situait dans un restaurant pres de son entreprise dans le marais, ce restaurant se nomme Le Marais Cage
Un ami haut placé au conseil fédéral de la BJO m avait dit dans un couloir
"Richard, vous avez bien agi, mais il est temps de passer à autre chose, vous en sortirez grandi

A t il rendu sa légion d honneur, ses palmes académiques etc ???