mardi 24 mai 2022

Poinçon de Georges Andrey et Gérard Aubry, Koultacheff Janouary, un bracelet surprenant fabriqué par Cartier.

A un ami qui m'avait demandé si ce poinçon était bien de Aubry j'avais répondu que oui.

Ce bracelet va être mis en vente à l'étranger et l'expert de la vente a fourni cette image à Yidan Déma, pour authentifier le poinçon, et Yidan me l'a adressée.


 orfèvre
auteurAubry, Gustave
patronyme(s)Aubry
prénom (état civil)Gustave
professionFabricant orfèvre
initialesG.A.
symbolesune branche de gui
n° de garantieC1531
n° de préfecture13179
date d'insculpation9 février 1910
date de biffage2 février 1922
lieu(x) d'activité75
 Paris
adresse de l'atelier2 passage Saint-Sébastien


C'était une erreur de ma part, excusable car deux poinçons sont semblables. 
Ce poinçon se trouve sur une "Fleche "de Cartier que vend la Galerie Yidan Déma




Donc ce jeune couple ami tient une galerie à Paris : La Galerie Yidan Déma et m'écrit

Cher Jean Jacques,
J'espère que vous allez bien. 
Je voudrais partager avec vous certains de nos derniers achats :

- Poinçon "G A" pour Cartier 
Nous avons une épingle flèche Cartier qui porte le poinçon d'orfèvre avec lettre "G" et "A", et un symbole de branche (voir ci-joint) ? En effet j'ai déjà vu ce poinçon dans autres bijoux de Cartier. S'agit-il-il de Gustave Aubry ?
Merci d'avance pour votre aide !
Cordialement.

MAIS !!!! Un autre ami a lu mon article et m'a envoyé son avis C'est Olivier Bachet qui a publié récemment ces deux ouvrages très beaux, sur les objets d'Exception de Cartier

Les deux livres exceptionnels d'Olivier Bachet



Olivier Bachet
24 mai 2022 22:56 (il y a 10 heures)
À moi

Bonsoir Monsieur Richard

Le poinçon GA avec une feuille de gui pour différend n'est pas le poinçon de Gustave Aubry qui n'a jamais travaillé pour Cartier. Il s'agit de Georges Andrey, installé rue de Choiseul dans le 2ème arrondissement et qui a commencé son activité en 1902. C'est l'un des plus importants fournisseurs de bijoux pour Cartier vers 1910. Il est notamment réputé pour les pièces en platine, diamants et cristal de roche décorées de rinceaux de style Renaissance. Il est aussi le fabricant privilégié, en compagnie de Georges Harnichard, des épingles à jabot en forme de flèches qui rencontrent beaucoup de succès avant le Grande Guerre. Le poinçon est figuré dans le tome 2 de mon livre "Cartier, objets d'exception". 
Par ailleurs, j'apprends avec grand intérêt que Cartier a vendu des bracelets en laiton faits à partir d'obus de 75. Comme vous le dites très justement, Cartier a été très impliqué, directement et indirectement dans la guerre. Les trois frères Cartier, Louis, Pierre et Jacques ont été mobilisés et Jacques a été fortement gazé. Il est resté très fragile des poumons et c'est probablement l'une des raisons qui explique son décès prématuré en 1941. Charles Jacqueau, le directeur du studio de dessin de Cartier Paris a, lui aussi, été mobilisé et gazé à La Harazé en Argonne, puis il a combattu sur le front d'Orient. Quant à Henri Lavabre, l'un des plus importants fabricants pour Cartier, il a disparu en 1914 et a probablement été fait prisonnier mais il est revenu et à repris son activité. Voilà pour les plus célèbres. Quoi qu'il en soit, la simple étude des poinçons de maîtres fabricants sur les pièces produites par Cartier entre 1914 et 1918 montre que nombre d'ateliers et d'ouvriers joailliers travaillant traditionnellement pour Cartier avant la guerre ont fermé car les hommes sont partis pour le front. Cartier a donc fait appel à des ateliers avec lesquels il n'avait pas travaillé jusqu'alors. C'est le cas de Miani, Le Saché ou Mentel par exemple. 
Pour la petite anecdote, Cartier a même fabriqué des bijoux avec les débris des vitraux du XIIIe siècle de la cathédrale de Reims bombardée par les Allemands en 1914. C'est Jacques Cartier qui en a eu l'idée.
Olivier Bachet

Commentaire exceptionnel et précis, donc c'est Georges Andrey


La maison Andrey Georges qui devint plus tard  G.Andrey & Cie, fut installée au 10 rue Vivienne, 15 rue Gaillon puis 23 rue Choiseul à Paris.

L'erreur de lecture de ce poinçon est tout à fait possible mais Gerard Aubry à l'inverse de Georges Andrey, n'a jamais travaillé pour Cartier
Merci Olivier Bachet

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Bonjour monsieur je me présente je m'appelle Céline G......... Je demeure au nord de la France.
Je me permets de vous demander quelque chose qui m'est très important. J'ai une superbe bague qui appartenait à ma grand-mère et que je porte depuis maintenant plus de 10 ans elle porte le  poinçon, dans le losange les lettres ( J 🏴 T ) je n'arrive pas à trouver et pourtant je cherche…mais qql part je suis arrivée à vous. Y a pas de Hazard 😉 en vous remerciant d'avance.je vous laisse une photo prise de mon microscope.et vous souhaite une agréable journée. Céline.


Bonjour Céline
Sauriez-vous vers quelle date votre grand mere aurait pu acquérir cette bague ?
1930-1940-1950? Important pour trouver.
Je n'en connais aucun avec ces initiales et un drapeau a part Koultacheff à Paris qui déclarait un fanion comme symbole.
A bientôt

Elle me répond : 
 Je vous remercie déjà de votre réponse rapide,
Ma grand-mère est née en 1928 et elle a acquis je pense de mémoire, la bague en même temps que sa chevalière de sa communion vers 11 ans -12 ans, qui appartenait à une tante.je ne saurai vous en dire plus est tout ce que je sais. En..en tt cas merci.de m'avoir répondu




Je maintiens Koultacheff Janouary, d ou les initiale J.T. et un drapeau ou fanion. Il était installé 203 rue saint Honoré Paris et a débuté en 1934.
Ce qui va avec votre grand mere car née en 1928 plus 11 ans = 1939
Votre bague est en or et argent tete de sanglier et tete d'aigle dans un ovale
Je ne peux lire la phrase, car votre photo a une définition trop faible, essayez avec un tel portable au plus fort grossissement.
Koultacheff était connu aussi sous le nom de Tachef.

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Bonjour Jean-Jacques, 
 J’espère que vous allez bien, Connaissez-vous un peu l’histoire de ce bracelet ? Un de mes amis en a fait récemment l’acquisition, Je pensais au livre de Francesca Cartier Brickell, il semblerait que Jacques Cartier combattait sur le front Ouest, en Alsace en 1915, peut être à t’il imaginé ce bracelet lui-même ?
Bien à vous 
Isabelle. 


Vous verrez plus après, que les trois freres Cartier, Louis, Pierre, et Jacques ont été au
front pendant la guerre ainsi que la plupart des employés masculins.
Vous verrez aussi que ce ne devait pas être des bracelets mais peut être des brassards en cuivre d'obus de 75, vendus chez Cartier comme contribution à l'effort de guerre.



Cliché fourni par @idfrance_gallery 


Sur cette lettre la maison Cartier indique que le bracelet est fait dans la ceinture de *
l'obus de 75. L'intérieur du canon était constitué de :la chambre : qui avait la forme exacte
de la douille, et qui était fermée par la culasse.

Le cône de forcement : qui accueillait la ceinture en cuivre de l'obus. Ce cône avait une double fonction . Permettre à la ceinture de cuivre de "s'imprimer" dans les rayures du canon
. Assurer l'étanchéité entre l'obus et l'intérieur du canon pour que toute la pression au départ
du coup reste derrière l'obus et puis les rayures du canon.



C'est donc sur l'écrin, le même N°146 que sur ce bracelet souvenir.

Cartier a-t-il imaginé ce bracelet ? Je ne crois pas, c'est plutôt un souvenir pour de riches combattants un peu "snobs", car il y eut un grand nombre de bijoux fabriqués pendant la guerre 1914-1918, je vous invite à lire un article que j'avais écrit à ce sujet : 



Vous verrez dans cet article, que je recopie ci-dessous, que le grand Paul Templier fournissait des bijoux trophées pour Cartier.

Une nouvelle forme de bijouterie patriotique voit le jour pendant la guerre. Les ateliers de la maison tournent au ralenti; la plupart des employés (y compris Louis, Pierre et Jacques Cartier) sont au front, la production est modeste, seules des pierres de petites tailles sont employées De même que pendant la guerre de 70, il y eut un marché pour des articles à base de shrapnel et d'emblèmes militaires, les batailles de la Marne et de Verdun donnent naissance à des pendentifs et à des épingles où sont suspendus des avions, la Croix Rouge ou la Croix de Lorraine, et des répliques miniatures du nouveau canon de 75, “notre glorieux 75? Tandis que les fragments de vitraux de Reims montés en pendentifs font figure de reliques précieuses, les brassards en cuivre d'obus de 75, vendus chez Cartier comme contribution à l'effort de guerre, deviennent de vrais trophées (Les bijoux en fer faits à Berlin au moment de la résistance à Napoléon ont eu un impact patriotique similaire). Un assiste à la réinterprétation de motifs qui jusqu'alors n'avaient rien de martial : il suffit de peu de chose pour transformer un nœud noir et blanc en onyx, en hélice d'avion, modèle vedette de Cartier pendant les années de guerre. La ligne martiale voit son accomplissement avec les “étuis” en forme de képis, de bérets de marins français, ou de soldats anglais. Parmi ces pittoresques colifichets internationaux, la broche “mitrailleuse” trouve un admirateur en Lloyd George (Premier ministre d`Angleterre), la broche “baïonnette de Lebel” un acheteur en Lord Lonsdale. La Princesse Murat choisit une “ambulance de la Croix Rouge ? Fascinée par la très admirée Misia Sert qui, ayant Paul lribe pour chauffeur, a transformé en ambulances des camionnettes de livraison de Maisons de couture. Parmi les ateliers qui fournissent Cartier en bijoux trophées, celui de Paul Templier (1866-1944)

Misia Sert, pianiste, muse et mécène des arts, était intimement liée à celle de Gabrielle Chanel

Si vous avez des commentaires?? richard.jeanjacques@gmail.com


mercredi 18 mai 2022

Leon Lecointé et Albert Chaise, un poinçon à trouver


Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir

Armelle de Blanchard :
À moi


Bonjour Jean-Jacques,
Aux ventes de Genève lundi dernier, je suis tombée sur cette adorable broche d'excellente facture dans son écrin
de forme, mais je n'ai pas réussi à lire le poinçon sur la tige, pas plus que le nom sur le fond de l'écrin.
Je lis seulement :
"Maison Le Co...
2 (rue) de la Paix
Paris"

Est-ce que ce serait Maison Le Conte ? ça ne me dit rien, peut-être un atelier en étage du coup. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? J'ai regardé sur Internet, sur votre site, sur les papiers publiés sur le Cairn, mais je n'ai pas trouvé. Du reste, il ne semble pas exister d'historique de locataires de telle ou telle rue en ligne. Et Christie's n'a pas voulu se lancer dans une estimation de fabrication de la pièce donc je ne sais pas trop comment la dater à part d'après l'écrin.
Je vous souhaite une excellente fin d'après-midi,
Bien cordialement,
Armelle.



La maison Christie's de Genève
a bien voulu lui adresser une autre photo de l 'écrin, un peu plus nette, mais si peu que, je dois entamer des recherches.
On peut tout de même voir qu'il y a un autre chiffre effacé derrière le 2, à regarder ce type d'écrin je pense que c'est autour des années 1870-1880. 
Dans les annuaires "Azur" de la profession il y a vers la fin pour chaque année un classement par rue.



Par exemple dans l'Azur de 1930 les bijoutiers-joailliers de la rue de la Paix, malheureusement je n'ai pas d'AZUR, avant 1925. Je recherche sur un "Le Conte" rien nulle part dans ma documentation.


Avec une grande gentillesse Vittoria Lanza Catalogueuse au Département de bijoux de Christie's Genève adresse une photo très nette du poinçon que je n'ai pas trouvé pour l'instant.
Je recherche donc vers les années 1870 un bijoutier dont le nom commence par "Albert C" ce que je pense être un H, puis en étudiant l'écrin usé avec quatre lettres de plus.
Au bout de deux heures dans Google Livres, un indice "Albert Chaize"
Je reprends l'histoire de VEVER et je trouve cet Albert Chaize



"BINGO" Albert Chaize en 1868 avait repris la vieille maison Le Cointe, .....presque tout y est.

Le texte de VEVER 
Albert Chaize était le neveu de Jules Chaize, il reprit en 1868, la vieille maison Le Cointe, qu'il transporta dans un magasin de la rue de la Paix, au n', 24, où il resta jusqu'en 1889.
J. Le Cointe, après avoir été ouvrier bijoutier, s'établit en 1818 rue de Castiglione, n° 12,  et adjoignit l'orfèvrerie à son" commerce de bijoutier-joaillier. Grâce à la protection de la Duchesse de Berry, il fut nommé fournisseur du Duc de Bordeaux, par acte authentique du  3o octobre 1822. A cette époque, il exécuta, pour la Duchesse et pour de grands personnages de la Cour, de très belles parures et de nombreux bijoux. 
Albert Chaise (1829-1891) était marchand-bijoutier et non fabricant.
Nous le citons ici, pour éviter toute confusion entre son oncle et lui. Il était le gendre,de Louis Audouard (1814-1880), l'excellent ciseleur qui travailla beaucoup pour Froment-Meurice.

Pour les débutants qui démarrent dans la recherche ou l'expertise en Joaillerie, vous verrez en bas de page que ma source vient de ce merveilleux site "GALLICA.FR" allez sur ce lien :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63791089/f432.item.r=Le%20cointe
Cette page et la suivante.

Même si vous possédez le livre de Vever la recherche est beaucoup plus facile grace à la consultation par internet, on peut y photographier les pages, les transmettre etc.…etc. De plus, vous pouvez télécharger en entier sur votre ordinateur les livres complets.
Et pour ceux qui n'auraient pas la chance de posséder ces livres de Vever (difficiles à trouver a moins de 300€ et l'état ???, faites comme moi, vous trouverez aux Etats Unis de parfaites copies intégrales pour un prix modique.


Mais vous trouverez aussi d'autres copies de livres comme par exemple "Les Bijoux Anciens et modernes d'EUGENE FONTENAY"
Mais, en attendant !


L oeuvre la plus ancienne que j'ai trouvé.

Canne fée, canne massue ou monument... Les contemporains de Balzac, ont largement glosé sur cet objet, intrigués par son aspect peu ordinaire et la personnalité de son propriétaire.

Convaincu que l’aisance financière ne saurait tarder, Balzac achète ce coûteux accessoire à crédit : la canne commandée à l’orfèvre parisien Le Cointe, 12 rue de Castiglione, et livrée le 18 août 1834, est encore en paiement en avril 1835. L’importance du prix (700 francs) est justifiée par le pommeau d’or, travaillé de fines ciselures et constellé de turquoises, et cette richesse atteste la réussite de Balzac qui vient de publier coup sur coup plusieurs ouvrages très bien accueillis, notamment Eugénie Grandet, La Femme de trente ans ou La Duchesse de Langeais. L’écrivain compte accroître son prestige grâce au Père Goriot, alors en préparation. La période est également jalonnée de succès sentimentaux, avec madame Hanska puis la comtesse Guidoboni-Visconti.



L’écrivain possédait d’autres cannes, comme celle dite « aux singes », commandée à l’orfèvre Froment-Meurice, que conserve également la Maison de Balzac. Ces bijoux trahissent les prétentions de Balzac qui est alors abonné à l’Opéra comme au Théâtre italien, et s’y montre dans la fameuse « loge infernale » occupée par les dandys. Arbitres des élégances, ceux-ci arborent des cannes agrémentées de montures raffinées et discrètes dont la finesse offre un saisissant contraste avec l’impressionnante canne de l’écrivain. Balzac considère que l’artiste règne sur le monde grâce à la puissance de sa pensée, et qu’il est donc en droit de s’affirmer comme un prince de la mode. Mais il est trop lucide pour ignorer que petit, rond, les dents ébréchées et les cheveux gras, il ne correspond en rien à l’image du dandy svelte et sportif – comme ceux que décrivent ses romans. Désireux de montrer qu’il n’est pas dupe, il commande un accessoire excessif en tout : extravagant par l’énormité du jonc comme du pommeau en or qui arbore des armoiries empruntées aux Balzac d’Entraigues, une famille sans aucun lien avec l’écrivain ; dérangeant, car les turquoises sont généralement associées aux jeunes filles. Et que contient la capsule au sommet du pommeau ? Est-ce une boucle de cheveux ou le portrait de sa maîtresse ? L’objet crée une sensation intense, journalistes et caricaturistes s’en emparent aussitôt pour rivaliser d’imagination.

La canne témoigne aussi de l’amour de Balzac pour madame Hanska, dont le sautoir de jeune fille a fourni les chaînettes, et Balzac peut fièrement lui parler de « … ce bijou qui menace d’être européen […] Et si l’on vous disait dans vos voyages que j’ai une canne-fée qui lance des chevaux, fait éclore des palais, crache des diamants, ne vous en étonnez pas et riez avec moi. » (30 mars 1835)
Cette canne est-elle vraiment magique ? Delphine de Girardin, dans le roman La Canne de Monsieur de Balzac (1836), soutient qu’elle rend invisible celui qui la porte dans la main gauche. « M. de Balzac se cache pour observer ; il regarde, il regarde des gens qui se croient seuls, qui pensent comme jamais on ne les a vu penser ; il observe des génies qu’il surprend au saut du lit, des sentiments en robe de chambre, des vanités en pantoufles, des fureurs en casquettes, des désespoirs en camisoles, et puis il vous met tout cela dans un livre ». Comment en effet expliquer autrement la cohérence et la complexité psychologique de ses personnages ?
https://www.maisondebalzac.paris.fr/fr/decouvrir-le-musee/les-collections/lecrivain/la-canne-dhonore-de-balzac-dite-la-canne-aux-turquoises





IMPORTANTE PARURE "CORBEILLE DE MARIAGE" qui a été revendu par la maison "ARTCURIAL" En or jaune 18k (750) et argent dite, composée de deux bracelets rigides ouvrant, un collier, un peigne, trois broches et une paire de pendants d'oreilles, l'ensemble orné de 27 camées coquilles ovales sculptés de scènes mythologiques, les encadrements ciselés au repoussé de grènetis, les intercalaires, de fleurs et de pampres. Les tours de poignets formés chacun d'un large bandeau à décor de filets émaillé noir, les fermoirs à crémaillère. (systèmes changés, un motif supplémentaire)(dents en écaille, système en métal) Vers 1840 Travail probablement français ; aucun poinçon Dans son écrin chiffré B C P sommé d'une couronne comtale de la Maison Lecointe & Albert Chaise, neveu de Pierre Jules Chaise grand dessinateur et bijoutier, Lecointe, bijoutier de la famille d'Orléans Tour de cou : 41,5 cm; poids brut : 286,7 g Voir les camées de même inspiration au musée National de Malmaison PROVENANCE Selon la tradition familiale cette parure aurait été donnée par Joséphine de Beauharnais à la Maréchale Macdonald pour son mariage ; elle a ensuite été transmise directement aux filles pour leur mariage jusqu'à ce jour. Le chiffre sur l'écrin est celui de Beaufort - Puysségur.

Aucun poinçon ?????

L'écrin est chiffré B.C.P. ce qui serait donc : M  Barthélémy de Chastenet de Puységur, 
Né le 23 novembre 1729 - Rabastens (81) Décédé en 1804 - Rabastens (81), à l'âge de 75 ans



La parure aurait été offerte à la Maréchale Mac Donald  par Joséphine de Beauharnais et transmise aux filles pour leur Mariage.  Mais Etienne Mac Donald a été fait Maréchal en 1809, or ce Maréchal Mac Donald a été marié trois fois et n'eut des filles que sur les deux premiers mariages donc ce pourrait être 1802 pour son second Mariage avec Melle De Montholon , mais elle est décédée en 1804 à l'Age de 24 ans , elle eut bien une fille mais Félicité Françoise morte à la meme date que sa mère , le jour de sa naissance donc reste du mariage de Etienne Jacques Joseph Alexandre MACDONALD 1765-1840 avec  Ernestine Thérèse Gasparine de BOURGOING 1789-1870 un fils né en 1824 Louis Marie Alexandre .
Donc je ne comprends pas l'explication de la maison Artcurial!!!

En tous cas ce ne peut être de 1840, puisque vous avez lu plus haut que Albert Chaize, n'avait
Repris la maison La maison Le Cointé (ou le Cointe) qu'en 1868. 

Passons, Le Cointe était déjà célèbre en 1855.



C'est la première exposition universelle française (et la deuxième mondiale, la première étant l'Exposition universelle de 1851 de Londres). Elle s'est tenue à Paris sur les Champs-Élysées du 15 mai au 15 novembre 1855. Elle accueillit plus de 5 100 000 visiteurs. C'est énorme pour l'époque. Vingt-cinq États et leurs colonies y participent.


Au catalogue de Exposition Universelle de 1855


Au catalogue de Exposition Universelle de 1855, ce très riche bracelet


Trois pièces d'un service à Thé exécuté par Le Cointé en 1855 pour l'exposition





Montre en or, lunette en métal... Montre en or, lunette en métal doré et dos perlés, émaillé à décor de fleurs, diamants taille rose, mouvement mécanique. XIXème siècle  Dans son écrin avec sa clef de la maison Lecointe et Albert Chaise, 26 Place Vendôme, Paris.
?? je n'ai pas trouvé de Chaize et Le Cointé au 26 place Vendôme, si quelqu'un peut me le démontrer !!!
 

Commentaire sur deux pièces exposées en 1855 par Lecointe article citant celui-ci comme l'un de nos plus habiles bijoutiers de Paris"



Médaille de 1 ere classe à l'exposition pour un "ensemble de bon gout, simple et fin, petits objets de Joaillerie bien dessinés : jolis bijoux"

1859 :  Le Cointe et Albert Chaize sont indiqués au 24 rue de la Paix, ils sont associés.


Le Dictionnaire des Poinçons VERLET/VCA parle de la place Vendome, je n'ai rien trouvé, cette société est dissoute en 1866 mais même avant, ils sont installés au 24 rue de la Paix.
En revanche je suis en accord avec lui sur l'orthographe de son nom "Le Cointé"




En revanche pour qui trouverait dans le Dictionnaire Verlet/VCA ce poinçon de Albert Chaise, se méfier du dessin et ce n'est pas une avec association avec LECOINTRE mais avec Le Cointé....



Dans l'annuaire des arts industriels de 1870, il est toujours fait état de "Le Cointé et Albert Chaize"  et au 24 rue de la Paix.



Montre en or, lunette en métal...Christie's
Montre en or, lunette en métal doré et dos perlés, émaillé à décor de fleurs, diamants taille rose, mouvement mécanique. XIXème siècle . 
Dans son écrin avec sa clef de la maison Lecointe et Albert Chaise.





1878 Le Cointé et Chaize Rue de la Paix


1888, Dans le Figaro Albert Chaize, seul cité, fait une liquidation de bijoux.


1889 Albert Chaize est au 24 rue de la Paix à Paris dans l'almanach du Commerce



1890 Lecointe Albert Chaise Lecointe Albert Chaise, neveu de Pierre Jules Chaise grand dessinateur et bijoutier, Lecointe, bijoutier de la famille Orléans. Fume-cigarette-cigarette en laque et métal doré orné de cabochon de pierre naturelle et un diamant taille ancienne. Vers 1900 Dans un écrin à la forme en cuir bordereau revendu par Christie's
Attention Lecointe (Le Cointé) n'est plus avec Albert Chaize.



Un flacon de parfum en verre fin...revendu par Christie's : Un flacon de parfum en verre fin du 19ème siècle, la forme finement effilée avec des montures en métal doré et un cabochon en émail bleu au sommet, dans un étui en velours bleu ajusté pour Maison le Cointe, Albert Chaise à Paris, le parfum 10cm.
Je rappelle que depuis 1868, Le Cointé n'est plus là, mais Albert Chaize a continué de garder son nom associé au sien. Néanmoins ce flacon doit dater des années 1870-1880.



Article de Charles Laboulaye en 2016


Enfin, je l'ai découvert en dernier, notre petit violon a été au catalogue de l'excellente maison Wartski qui note que cette Broche en or de deux couleurs à la forme d'un violon Paris 1885 environ 5 cm de long, dans un écrin original de Albert Chaize.


Mais qui a fabriqué cette broche ? je n'ai pas trouvé le Symbole de ce poinçon, la première lettre est un C, la deuxième  un T, un R....?

Commentaires a m adresser : richard.jeanjacques@gmail.com

lundi 9 mai 2022

Poinçon de Verger Freres

 


Une amie Lectrice me demande.

Bonjour Richard
La montre cadenas n’est pas signée … ce n’est jamais simple ! Pour moi, elle est plutôt de VCA . … j’essaie de déchiffrer le poinçon, apparemment : V F ou w F … peut-être un arbre au milieu… je vais essayer de faire une photo la plus précise du poinçon et vous l’enverrai. Personnellement je pensais à Verger Frères ou Verger fils ?
Bonne journée


Je lui demande de m'adresser une photo, ce qu'elle a fait. Entre temps, elle a regardé sur le dictionnaire de Rémi Verlet


Edité par l'Ecole Van Cleef


Mais ce dessin l'a décontenancée
En effet les dessins ont été réalisés par des stagiaires de l'Ecole VCA, mais ont-ils travaillé d'après le descriptif ou d'après la photo ou le poinçon lui-même sur un bijou. Le dictionnaire est très précieux et c'est une somme de travail considérable mais après ….l'interprétation, la recherche du poinçon sur un bijou, ce que malheureusement peu de commissaires-priseurs nous indiquent.


Alors j'ai envoyé par mail à mon amie plusieurs pièces archivées sur mes ordinateurs, d'abord ce dessin parfait édité par Laurence Mouillefarine dans son livre sur Lacloche .


Puis des photos de ce poinçon de Verger freres sur des bijoux




C'est donc ce poinçon qui figure sur la pièce que cette amie a reçu en expertise.



C'est donc bien le poinçon qui se trouve sur cette montre tout platine fabriquée par Verger Frère

J'avais écrit le texte qui suit sur l'un de mes blogs, je l ajoute ici

La plupart des pièces avec des mouvements d'horlogerie venaient de chez les freres Verger , extraordinaire Maison qui a fourni les plus grands

Les Freres Vergers
Ferdinand Verger 1851-1928
George Verger
Henri Verger
Jacques Verger 1911-2000 
Ferdinand Verger fondateur de l'entreprise était un bijoutier et horloger et devint président de la « Chambre Syndicale des Bijoutiers »
1862 Ferdinand Verger a commencé son apprentissage à 11 ans, comme c'était la tradition à l'époque, est allé à la guerre.
1871, il s'installe à Londres,1875, il revint à Paris.
1879-18966 Ferdinand Verger a commencé à travailler comme agent de la célèbre maison de Vacheron & Constantin, de Genève
1896 a enregistré la marque FV et formés ses deux fils George et Henri.
1901 Ferdinand a racheté Lépine.1911, l'entreprise s'installe à 51 rue Sainte-Anne sous le nom de Verger Frères que Ferdinand a formé son fils Henri et George se joindre à l'entreprise. La marque a changé de VF
1914 Il vend le stock restant de Lépine à Louis Leroy.
1920 Ferdinand laisse l'entreprise à ses fils. Leurs créations comptent parmi les modèles les plus originaux de la période Art Déco, et leur spécialité était la pièce d'horlogerie. Verger n'a pas de sous-traitants, mais emploie dans la maison des lapidaires, tailleurs de pierre, émailleurs Le style de Verger, tout en étant extrêmement riche et varié porte une grande attention sur les détails.


Fabrication extraordinaire, l'utilisation des plus beaux joyaux, et l'originalité du thème sont leur carte de visite. La relation commerciale entre Verger et Vacheron Constantin développé plus tard dans un partenariat. Alors qu'ils sont souvent associés à Vacheron Constantin, Verger a également produit quelques pièces pour d'autres entreprises fines, travaillant pour Cartier, Lacloche Frères, Marzo, Boucheron, Hermès, Van Cleef and Arpels, Ostertag, Jaeger, Chaumet, Janesich, Fouquet, Mauboussin, Marzchak , et les entreprises américaines telles que Charlton & Co., Trabert et Hoeffer, Udall et Ballon, JE Caldwell, Noir, Star & Frost, Spaulding & Co., et TiffanyD’autres aussi comme lleurs Hauser-Zivy ; y Cia au Mexique, Bulgari de Rome, Gübelin en Suisse, La créativité de Verger Frères est d'ailleurs corroboré par le nombre de brevets pour lesquels ils sont responsables. Certaines pièces fabriquées par Verger ne sont pas toujours marquées.
Hancock
Après 1925, les pierres de taille baguette renouvellent l'Art Décoratif. Elles commandent la structure du bijou au lieu de s'y soumettre et la notion de volume est préférée aux surfaces planes. Elles s'adaptent parfaitement à la montre-bracelet de forme baguette dont les premiers exemplaires sont l'œuvre des frères Georges et Henri VERGER, d'après un calibre conçu durant les années de guerre par un horloger de Vacheron et Constantin. Cette forme qui allait connaître un succès international jusqu'à la fin des années 1930 est fondée sur un rapport dimensionnel tel que sa longueur égale au moins trois fois sa largeur. Son mécanisme particulier dont la couronne de remontage est placée au dos du boîtier est développé à ses débuts sur un seul plan puis à partir de 1924 sur deux niveaux par la Société Jaeger. Premier pas vers la miniaturisation, celle-ci est atteinte en 1929 avec le calibre 101 de Jqui depuis détient le record du plus petit mouvement mécanique du monde. Dans sa version joaillière, la forme de la montre-baguette est parfaitement appropriée à celle de la taille du même nom des diamants. Il en est de même pour les petites montres précieuses de forme navette rehaussées de diamants dont la taille est également appelée navette et en vogue à la même époque.
Les créations des frères VERGER confèrent à la maison éponyme une place particulière dans le monde des joailliers-horlogers de l'époque. Longtemps représentant parisien de VACHERON CONSTANTIN, VERGER fournit à de nombreuses maisons célèbres des montres baguettes, des montres à volets dites à jalousies, des montres de sac appelées captives - autant de modèles dont elle est le créateur - ainsi que des montres-broches dont certaines faisant appel à l'art de la laque sont fortement influencées par l'art japonais. (Vacheron Constantin)




Commentaire adresser à richard.jeanjacques@gmail.com



1960-61 L' orchestre YéYé de l'ecole de joaillerie de la rue du Louvre à Paris:

  Cliquez sur les photos pour les agrandir  Michel BALDOCCHI Bonjour Monsieur Richard. Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger quelques foi...