Monsieur Richard
J ai une pièce que j aimerais monter en médaille avec un entourage en or
Mais je ne sais pas en quoi elle est, elle s 'efface à la pierre de touche.
Et qu'est ce que ça représente?
Merci de me dire
Claudine Depoix
Chère Claudine,
C'est certainement du bronze et cela fera une belle médaille, l'or mettra en valeur ce bronze oxydé, mais d un autre coté, si vous tombez sur un connaisseur, vous risquez de laisser penser que.....
Je m'explique, c'est un jeton de la Rome antique, Une spintria (Rosa rosa rosam, rosae rosae etc) donc au pluriel spintriae, ou spintrienne ou plus exactement tessère spintrienne qui décrit un symbole ou un acte sexuel dont on pense qu'il servait à payer des prostituées ou l'entrée dans les lupanars.
Il est vraie qu'on attribue ce nom très souvent a Suetone ou Tacite lorsqu ils décrivaient la débauche de l empereur Tibère, je suis allé vérifier dans un livre
"Les Douze Césars" de Suetone que m' a laissé mon grand père maternel qui était prof de latin grec et surveillant général au Lycée Corneille à Rouen.
Le sens de Sprintria est discuté et je reproduis ici la phrase de Suetone.
"Dans sa retraite de Caprée, il avait imaginé des
chambres garnies de bancs pour des obscénités secrètes. C'est là que des
groupes de jeunes filles et de jeunes libertins, ramassés de tous côtés, et les
inventeurs de voluptés monstrueuses qu'il appelait « spintries »,
formaient entre eux une triple chaîne, et se prostituaient ainsi en sa présence
pour ranimer par ce spectacle ses désirs éteints."
Vous pouvez trouver des reproductions en vente chez Delcampe par exemple
Ce N° 10 serait en somme le N° de la (chambre!) attribué a celui qui avait payé le bordel, ou le N° de la péripatéticienne choisie.
Je trouve que l explication de Artisa Chimaéra est bonne.
"D’après les historiens, ils auraient servi à payer les
prestations dans les lupanars romains. A certaine époques, l’empereur étant
considéré comme une divinité, payer des prestations sexuelles avec des pièces à
son effigie aurait été un blasphème. Les jetons étaient donc acheté à l’entrée
du lupanar, puis les clients choisissaient leur partenaire, lui donnait le
jeton en échange de la prestation. On suppose également que ces jetons
facilitaient la compréhension entre le client et la professionnelle. Certaines
d’entre elles étant esclave et étrangère, elles ne parlaient pas
nécessairement la même langue que le client."
Mais il est bon aussi de connaître la définition de Wikipédia:
"Ces pièces, principalement en bronze (parfois en laiton), sont caractérisées par une scène érotique sur une face et un chiffre de I à XVI sur l'autre face.
L'usage de ces tessères est mal connu. Une première explication a été avancée en considérant qu'elles servaient à payer l'entrée dans les lupanars publics, le numéro figurant sur la pièce pouvant être celui d'une chambre. Selon une autre hypothèse, le numéro pourrait faire référence à un prix, la tessère pouvant rétribuer ainsi une prostituée. Enfin, certains auteurs considèrent qu'il pouvait ne s'agir que de jetons ludiques pour jouer. Le rapport entre les spintriae et les lupanars est l'explication la plus communément admise. Le recours à des jetons s'expliquant par l'interdiction d'introduire des monnaies à l'effigie de l'empereur au sein de lieux de débauche.
L empereur Tibère n'étaient pas le plus cruel ou le plus dépravé des douze Césars et Tacite disait de Tibere qu'il entretenait un régime de terreur sexuelle
« Et ce n’était pas seulement la beauté et les grâces physiques, mais chez les uns la candeur de l’enfance, chez les autres l’éclat de la race qui excitaient sa passion. Alors furent inventés les noms autrefois inconnus de sellarii, de sprintriae, tirés de l’obscénité du local ou de raffinements lubriques. Des esclaves spéciaux étaient chargés de lui procurer, de lui amener de force ses victimes, récompensant les complaisances, menaçant les résistances; et si quelque proche ou quelque père défendait les siens, ils exerçaient sur eux, la violence, le rapt, toutes les fantaisies que l’on se permet sur des prisonniers de guerre. » (Annales, VI,)
" Certains spécialistes, à la suite de la suggestion de Friedlander (1886) selon laquelle les jetons étaient utilisés «auf die man in Bordelle Einlass erheilt» («pour obtenir l'entrée dans des bordels»), ont soutenu que les spintriae étaient utilisées pour payer des prostituées , bien qu'aucune preuve à l'appui ne soit fournie. Buttrey est indifférent à l'idée de jeton de bordel, affirmant qu '"il n'y a aucune preuve de cela"
Mais méfiez vous , il se trouve apparemment beaucoup de Sprintiae en circulation sur le net qui me semblent être issues de moulage, alors autant utiliser une maison sérieuse.
En voici une à Cadix qui vend des reproductions de sprintiaie, la maison m' autorise a publier cette photo.
Nous avons bien recu votre email. Nous serions très heureux d'apparaitre dans un article de votre page web, si vous avez besoin d'informations nous restons a votre entière disposition.
Cordialement, La direction
Reproducciones Arqueológicas Herakles
Pelota 6, 11005 Cádiz
034 856 911 130
Cordialement, La direction
Reproducciones Arqueológicas Herakles
Pelota 6, 11005 Cádiz
034 856 911 130
Apres tout , cela peut faire comme Claudine, des sujets de médailles, ou de bague, ou de boutons de manchettes et peut être que Claudine Depoix où un autre pourra fournir la Rue de la Paix
Vous penserez que ces Romains avaient de drôles de moeurs, mais figurez vous qu'avant que Marthe Richard (qui n est pas de ma famille) fasse fermer les maisons closes, il y avait aussi des jetons et ce jusqu'en 1940!!!!
Et cela se vend, ce n'est pas en argent mais si dans les affaires de votre grand père vous en trouvez, cela vous rapportera
La Féria, un lupanar de Vichy
A Vichy, une des
maisons close restées célèbres, c'est La Feria. L'établissement était situé 11
rue Drichon, et on trouve encore ici et là, des jetons dorés marqués du nom de
cet établissement de plaisir. Les jetons de maisons closes servaient à payer les
passes et les à côté comme les boissons dans l'enceinte de la maison. Un peu
comme au Club Med, où l'argent a disparu au profit des tickets…
Ces jetons étaient
délivrés au client contre de l'argent à l'entrée de la maison… ils portaient
pour la plupart l'adresse de la maison avec le nom de cette dernière et parfois
même le nom de la maquerelle…
Il existe encore des
publicités pour La Feria, qui étaient probablement publiées dans Le Guide rose,
le «bottin» des lupanars.
Ou le Chat Noir , la maison Jouany à Alger
"La seule chose que j'ai apprise c'est le prix que payent les hommes qui viennent me voir : << soixante centimes ››.
Ils ont le choix entre trois << objets ›› : la vieille Arabe, moi ou une petite Mauresque aux yeux noirs. Cent fois par jour elle donne son sourire pour ce jeton misérable sur lequel sa main se referme.
Pauvre gosse, elle n'encaissera jamais qu'une grimace de mépris. Une petite fille déjà sans âge qui attend une délivrance qui ne viendra pas.
Le Chat noir est un très petit bordel. Pour tout personnel il n'a qu'Ahmed, le jeune gardien qui se tient à la porte, l'ouvre, la ferme sur un signe de Madame. Personne n'entre ni ne sort, sans qu'un coup d'ceil ait été donné à I`extérieur par le judas. Ahmed ne quitte son poste ni le jour ni la nuit, son matelas est posé près de « sa ›› porte. ll ne nous voit ni ne nous entend ; sait-il même que nous existons
Maisons pour indigènes mais tenues par des Européens issus des franges du milieu, parmi ses marginaux. Quelques-uns sont d'anciens souteneurs retirés avec leur femme. Ils gèrent sans faiblesse leur commerce. Pour eux, il s'agit d'une entreprise comme une autre et les maisons de tolérance, suivant leur
importance, peuvent atteindre à la respectabilité d'un établissement coté. Il suffit de voir la patronne se pavaner, recevoir, pour se rendre compte qu'elle tient un rôle de prestige.
Je parle de maisons renommées et non d'un petit bordel minable comme Le Chat noir, bien que, le soir, fardée, pomponnée, Madame Carmen trône et règne sur ceux que l'on appelle les « piliers de bordel ››. Ces visiteurs << petits bourgeois ››, installés dans la grande salle, consomment en regardant le va-et-vient des filles."