A un ami qui m'avait demandé si ce poinçon était bien de Aubry j'avais répondu que oui.
Ce bracelet va être mis en vente à l'étranger et l'expert de la vente a fourni cette image à Yidan Déma, pour authentifier le poinçon, et Yidan me l'a adressée.
| | orfèvre | auteur | Aubry, Gustave | patronyme(s) | Aubry | prénom (état civil) | Gustave | profession | Fabricant orfèvre | initiales | G.A. | symboles | une branche de gui | n° de garantie | C1531 | n° de préfecture | 13179 | date d'insculpation | 9 février 1910 | date de biffage | 2 février 1922 | lieu(x) d'activité | 75 | | Paris | adresse de l'atelier | 2 passage Saint-Sébastien
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C'était une erreur de ma part, excusable car deux poinçons sont semblables.
Ce poinçon se trouve sur une "Fleche "de Cartier que vend la Galerie Yidan Déma
Donc ce jeune couple ami tient une galerie à Paris : La Galerie Yidan Déma et m'écrit
Cher Jean Jacques,
J'espère que vous allez bien.
Je voudrais partager avec vous certains de nos derniers achats :
- Poinçon "G A" pour Cartier
Nous avons une épingle flèche Cartier qui porte le poinçon d'orfèvre avec lettre "G" et "A", et un symbole de branche (voir ci-joint) ? En effet j'ai déjà vu ce poinçon dans autres bijoux de Cartier. S'agit-il-il de Gustave Aubry ?
Merci d'avance pour votre aide !
Cordialement.
MAIS !!!! Un autre ami a lu mon article et m'a envoyé son avis C'est Olivier Bachet qui a publié récemment ces deux ouvrages très beaux, sur les objets d'Exception de Cartier
Les deux livres exceptionnels d'Olivier Bachet
Olivier Bachet
24 mai 2022 22:56 (il y a 10 heures)
À moi
Bonsoir Monsieur Richard
Le poinçon GA avec une feuille de gui pour différend n'est pas le poinçon de Gustave Aubry qui n'a jamais travaillé pour Cartier. Il s'agit de Georges Andrey, installé rue de Choiseul dans le 2ème arrondissement et qui a commencé son activité en 1902. C'est l'un des plus importants fournisseurs de bijoux pour Cartier vers 1910. Il est notamment réputé pour les pièces en platine, diamants et cristal de roche décorées de rinceaux de style Renaissance. Il est aussi le fabricant privilégié, en compagnie de Georges Harnichard, des épingles à jabot en forme de flèches qui rencontrent beaucoup de succès avant le Grande Guerre. Le poinçon est figuré dans le tome 2 de mon livre "Cartier, objets d'exception".
Par ailleurs, j'apprends avec grand intérêt que Cartier a vendu des bracelets en laiton faits à partir d'obus de 75. Comme vous le dites très justement, Cartier a été très impliqué, directement et indirectement dans la guerre. Les trois frères Cartier, Louis, Pierre et Jacques ont été mobilisés et Jacques a été fortement gazé. Il est resté très fragile des poumons et c'est probablement l'une des raisons qui explique son décès prématuré en 1941. Charles Jacqueau, le directeur du studio de dessin de Cartier Paris a, lui aussi, été mobilisé et gazé à La Harazé en Argonne, puis il a combattu sur le front d'Orient. Quant à Henri Lavabre, l'un des plus importants fabricants pour Cartier, il a disparu en 1914 et a probablement été fait prisonnier mais il est revenu et à repris son activité. Voilà pour les plus célèbres. Quoi qu'il en soit, la simple étude des poinçons de maîtres fabricants sur les pièces produites par Cartier entre 1914 et 1918 montre que nombre d'ateliers et d'ouvriers joailliers travaillant traditionnellement pour Cartier avant la guerre ont fermé car les hommes sont partis pour le front. Cartier a donc fait appel à des ateliers avec lesquels il n'avait pas travaillé jusqu'alors. C'est le cas de Miani, Le Saché ou Mentel par exemple.
Pour la petite anecdote, Cartier a même fabriqué des bijoux avec les débris des vitraux du XIIIe siècle de la cathédrale de Reims bombardée par les Allemands en 1914. C'est Jacques Cartier qui en a eu l'idée.
Olivier Bachet
Commentaire exceptionnel et précis, donc c'est Georges Andrey
La maison Andrey Georges qui devint plus tard G.Andrey & Cie, fut installée au 10 rue Vivienne, 15 rue Gaillon puis 23 rue Choiseul à Paris.
L'erreur de lecture de ce poinçon est tout à fait possible mais Gerard Aubry à l'inverse de Georges Andrey, n'a jamais travaillé pour Cartier
Merci Olivier Bachet
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Bonjour monsieur je me présente je m'appelle Céline G......... Je demeure au nord de la France.
Je me permets de vous demander quelque chose qui m'est très important. J'ai une superbe bague qui appartenait à ma grand-mère et que je porte depuis maintenant plus de 10 ans elle porte le poinçon, dans le losange les lettres ( J 🏴 T ) je n'arrive pas à trouver et pourtant je cherche…mais qql part je suis arrivée à vous. Y a pas de Hazard 😉 en vous remerciant d'avance.je vous laisse une photo prise de mon microscope.et vous souhaite une agréable journée. Céline.
Bonjour Céline
Sauriez-vous vers quelle date votre grand mere aurait pu acquérir cette bague ?
1930-1940-1950? Important pour trouver.
Je n'en connais aucun avec ces initiales et un drapeau a part Koultacheff à Paris qui déclarait un fanion comme symbole.
A bientôt
Elle me répond :
Je vous remercie déjà de votre réponse rapide,
Ma grand-mère est née en 1928 et elle a acquis je pense de mémoire, la bague en même temps que sa chevalière de sa communion vers 11 ans -12 ans, qui appartenait à une tante.je ne saurai vous en dire plus est tout ce que je sais. En..en tt cas merci.de m'avoir répondu
Je maintiens Koultacheff Janouary, d ou les initiale J.T. et un drapeau ou fanion. Il était installé 203 rue saint Honoré Paris et a débuté en 1934.
Ce qui va avec votre grand mere car née en 1928 plus 11 ans = 1939
Votre bague est en or et argent tete de sanglier et tete d'aigle dans un ovale
Je ne peux lire la phrase, car votre photo a une définition trop faible, essayez avec un tel portable au plus fort grossissement.
Koultacheff était connu aussi sous le nom de Tachef.
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Bonjour Jean-Jacques,
J’espère que vous allez bien,
Connaissez-vous un peu l’histoire de ce bracelet ?
Un de mes amis en a fait récemment l’acquisition,
Je pensais au livre de Francesca Cartier Brickell, il semblerait que Jacques Cartier combattait sur le front Ouest, en Alsace en 1915, peut être à t’il imaginé ce bracelet lui-même ?
Bien à vous
Isabelle.
Vous verrez plus après, que les trois freres Cartier, Louis, Pierre, et Jacques ont été au
front pendant la guerre ainsi que la plupart des employés masculins.
Vous verrez aussi que ce ne devait pas être des bracelets mais peut être des brassards en cuivre d'obus de 75, vendus chez Cartier comme contribution à l'effort de guerre.
Sur cette lettre la maison Cartier indique que le bracelet est fait dans la ceinture de *
l'obus de 75. L'intérieur du canon était constitué de :la chambre : qui avait la forme exacte
de la douille, et qui était fermée par la culasse.
Le cône de forcement : qui accueillait la ceinture en cuivre de l'obus. Ce cône avait une double fonction . Permettre à la ceinture de cuivre de "s'imprimer" dans les rayures du canon
. Assurer l'étanchéité entre l'obus et l'intérieur du canon pour que toute la pression au départ
du coup reste derrière l'obus et puis les rayures du canon.
C'est donc sur l'écrin, le même N°146 que sur ce bracelet souvenir.
Cartier a-t-il imaginé ce bracelet ? Je ne crois pas, c'est plutôt un souvenir pour de riches combattants un peu "snobs", car il y eut un grand nombre de bijoux fabriqués pendant la guerre 1914-1918, je vous invite à lire un article que j'avais écrit à ce sujet :
Vous verrez dans cet article, que je recopie ci-dessous, que le grand Paul Templier fournissait des bijoux trophées pour Cartier.
Une nouvelle forme de bijouterie patriotique voit le jour pendant la guerre. Les ateliers de la maison tournent au ralenti; la plupart des employés (y compris Louis, Pierre et Jacques Cartier) sont au front, la production est modeste, seules des pierres de petites tailles sont employées De même que pendant la guerre de 70, il y eut un marché pour des articles à base de shrapnel et d'emblèmes militaires, les batailles de la Marne et de Verdun donnent naissance à des pendentifs et à des épingles où sont suspendus des avions, la Croix Rouge ou la Croix de Lorraine, et des répliques miniatures du nouveau canon de 75, “notre glorieux 75? Tandis que les fragments de vitraux de Reims montés en pendentifs font figure de reliques précieuses, les brassards en cuivre d'obus de 75, vendus chez Cartier comme contribution à l'effort de guerre, deviennent de vrais trophées (Les bijoux en fer faits à Berlin au moment de la résistance à Napoléon ont eu un impact patriotique similaire). Un assiste à la réinterprétation de motifs qui jusqu'alors n'avaient rien de martial : il suffit de peu de chose pour transformer un nœud noir et blanc en onyx, en hélice d'avion, modèle vedette de Cartier pendant les années de guerre. La ligne martiale voit son accomplissement avec les “étuis” en forme de képis, de bérets de marins français, ou de soldats anglais. Parmi ces pittoresques colifichets internationaux, la broche “mitrailleuse” trouve un admirateur en Lloyd George (Premier ministre d`Angleterre), la broche “baïonnette de Lebel” un acheteur en Lord Lonsdale. La Princesse Murat choisit une “ambulance de la Croix Rouge ? Fascinée par la très admirée Misia Sert qui, ayant Paul lribe pour chauffeur, a transformé en ambulances des camionnettes de livraison de Maisons de couture. Parmi les ateliers qui fournissent Cartier en bijoux trophées, celui de Paul Templier (1866-1944)
Misia Sert, pianiste, muse et mécène des arts, était intimement liée à celle de Gabrielle Chanel