samedi 9 décembre 2017

Van Cleef présent à la vente des joyaux de la couronne en 1887

Monsieur
Monsieur, je me suis aperçu que vous avez supprimé une partie de l article qui concernait un passage du livre de Vincent Meylan, je voulais acheter son livre mais comment vais-je retrouver le passage ? Y a t il une raison ou pression pour supprimer ce passage?
Merci de me répondre



Collection de Napoléon III des copies 
des diamants de la couronne


J ai en effet supprimé un passage de mon article sur les joyaux de la Couronne car je n'étais pas sûr de ce que j'écrivais,  j'avais extrait  du livre de Vincent Meylan intitulé "Les Archives Secrètes de Boucheron" aux éditions Télémaque,  une phrase, mais je voulais être sur de ce que j avançais.

Mr Emile Vanderheym est apparenté a Alfred Van Cleef, en revanche juste pour taquiner Vincent Meylan, qui dans son livre sur Boucheron relate tous les grands noms de la Joaillerie qui sont venus assister à cette vente, il ajoute "Et même un petit nouveau, d'origine Hollandaise, qui se nommait Van Cleef"
Alfred Van Cleef est né en 1872 ce qui lui aurait fait 15 ans!!!!!
D'origine Hollandaise? il est né a Paris, j insiste car c'est moi qui ai découvert que son père était né à Gand en Belgique en 1835 et mort dans une chambre d'hôtel à Nice en 1883.
Salomon Van Cleef avait été marié avec Pauline Cerf à Bruxelles, il avait eu 3 enfants qu'il laissa à Bruxelles , l un d'eux, Isidore fut adopté à 22 ans par son Oncle maternel Henri Cerf Opticien, Isidore Van Cleef-Cerf devint Opticien du Roi des Belges


Ceci est le passage retiré.

J'ai cherché et j ai trouvé dans un livre de 1889
(l) Nous croyons qu'il est intéressant de donner les noms de toutes les personnes (joailliers ou amateurs) qui se sont rendues adjudicataires des diamants de la Couronne. Ce sont, France:
MM.Boucheron, Bapst et fils, Rouvenat et Despre's, Vever, Aucoc, Hamelin, Haas jeune, Fillard et Pelletier, Taub, Émile Schlesinger, Pam, Eeulte, Séligman, Alphonse et Louis Ochs, Guillemin, Lowenstein frères, Bourdier, Chantaud, Morel,Léon Préville,Arthur Bloche,ÉmileRobert, Van Cleef, Chaland, Boin-Taburet, Lépée-Esmelin, Peczenick, Noury, Grub, Michel Ephrusi, AlexandreLazard, Bain, Liendebaum, Lévifrères, de Paris, Mmes Asselin, comtesse de Bari, princesse de Bourbon, Pilvois, MM.Bécoulet, de Dijon, Doutrelon, de Lille, Grognier,Arnaud, Beaumont,Laurent, de Lyon, Souchet, d'Angouléme, Maingourd, au Mans;
Étranger MM.TiffanyetCo,Ph.Moger,Rendel, Seligman, Picard, de New-York,Garrard, Leverson, Pam brolhers, de Londres, baron de Horn, Calcutta, Rossel, de Genève, Biederman, de Vienne, Bachruch, de Pesth, d'Allemagne, Friedlandler, Friedeman, J. Krauss, Jacoby.

Est de ce ce livre;  
Notice historique sur les joyaux de la couronne et objets des sacres exposés au musée national du Louvre, galerie d'Apollon , par Emile Vanderheym, que Vincent Meylan a tiré cette information?

Cela paraissait impossible, car Salomon Van Cleef le père d'Alfred , le fondateur de la Joaillerie était décédé à Nice en 1883, alors que la vente avait eu lieu en fin 1887. 
Quant à Alfred...., il n'avait que 15 ans, était apprenti chez David et Grosgogeat. Alors adjudicataire de diamants de la Couronne?, ce ne pouvait être cette branche Van Cleef. 



Après de nombreux essais de recherches infructueux, je  pensais à l almanach Didot Bottin et je trouvais en 1882 un Van Cleef courtier en Diamants au 16 rue Drouot.


A nouveau en 1883, mais 34 rue Drouot, là ou habitaient les Arpels


Pareil en 1884, mais si c'est Salomon (mort en 1883) le Bottin n'avait peut-être pas rectifié a temps!


Pour me troubler encore un peu plus, en 1888,  un courtier au 34 rue Drouot, et la Veuve Van Cleef Mayer  bijoutière rue Oberkampf, mais je me souviens qu'un Arpels habitait rue Oberkampf.



En 1891 un Van Cleef, courtier en diamant rue le Pelletier , avec la première lettre de son prénom (E)
J 'eu beau réviser tous mes Van Cleef, aucun n'avait un prénom commençant par un "E".




En 1897 un Van Cleef Bijoutier en or, Rue de Bellefond au 35 , pas de doute c'est Alfred, il avait fondé une société avec son beau père Salomon Arpels en 1895, après son mariage en 1896 avec Esther Van Cleef née Arpels, il s'était installé rue de Bellefond, mais l autre???? Celui de la rue Le Pelletier

Je décidais de faire appel a un ami, Stéphane , excellent généalogiste qui finit par trouver;

Bonjour‌,

Dans archives de Paris, 9e, on trouve le mariage,le 12 mars 1883, d'Emmanuel van Cleeff(2 "f") avec Teresa Raffaele. Emmanuel né à Londres le 6 mai 1850, fils de Jacob van Cleeff(décédé) et de Jacoba van Cleeff. Il est indiqué qu'il est courtier en diamants. Deux fils sont nés de cette union : Gaston Jacques le 11 décembre 1883 et Léonard Rosario le 25 septembre(9e).Au moment du mariage Emmanuel est domicilié au 16 rue drouot

Cordialement,
Stéphane
Je découvris après, une autre généalogiste avec qui je rentrais en contact


Elle n avait pas signalé les 2 (F) car elle rapprochait ce "Van Cleeff" de la famille des joailliers.

Avec le travail de Stéphane on comprend mieux, c'est cet Emmanuel Van Cleeff qui avait acheté (pour revendre) une ou plusieurs pierres de ce trésor de la Couronne.
En lisant l acte de Mariage on voit de qui il descend, et ces Van Cleeff, Jacob et Jacoba, n ont pas de rapport avec les Van Cleef et Arpels.....mais, pour compléter ce travail je cherchais les fils , patatras!!!


En 1883 le 11 décembre  naît, Gaston Jacques Van Cleeff  et l employé municipal de l'état civil note Fils de Dominique Van Cleeff  agé de trente trois ans mais la signature de l acte au bas, est celle de Emmanuel Van Cleeff, il est déclaré "commissionnaire en Marchandises" et sa femme , mère de Gaston est bien Teresa, Fortunata, Carolina, Raffaele 19 ans, sans profession et ils sont domiciliés au 34 rue Drouot, autrement dit, le même immeuble que Salomon Arpels!!!
On peut échafauder plusieurs hypothèses mais dans cette histoire si compliquée, je ne m y risquerais pas.



Le deuxième fils  est né en 1889, il se nomme Edouard, Rosario, Désiré, Van Cleeff, il est aussi fils de Emmanuel Van Cleeff et sa maman est Térésa Raffaele ils habitent toujours au 34 rue Drouot remarquez que Emmanuel signe "E.Van Cleef" , mais j observe que Gaston est décédé le 26/12/1961 a Nice et que son jeune frère est décédé le 6 avril 1961 à Nice.
A quel moment sont ils partis à Nice? 



Serait ce en 1894, après la séparation de biens des parents, au moment de la séparation il est bien noté Courtier en Diamants  42 rue Le Peletier à Paris?
En 1905 Gaston se marie dans le 16 eme à Paris avec Delphine Bossa, mais en 1923 il se marie à nouveau mais à Cagnes avec Juliette Louise Estelle Police.




Edouard Van Cleef  va devenir célèbre pour la qualité de sa musique (journal le Gaulois de 1919) mais de nombreux articles lui sont consacrés




Pendant ce temps la même année "l'Univers Israelite" nous apprend que la Veuve de salomon Arpels le premier associé de Alfred Van Cleef habite toujours au 34 rue Drouot.



En 1923 gros succes de Edouard Van Cleef avec l opera "Pancho"


Parallellement son frère Gaston réussit dans le Journalisme


Ici dans le Journal "La Mode"un article de Gaston Van Cleef sur le Championat de France des Echecs


Edouard est membre de l automobile club de Nice en 1939

Il reste des zones d ombres, peut être cet article permettra de les résoudre, 
Emmanuel est né a Londres, sa mère Jacoba Van Cleeff est en 1883 déclarée Veuve et domiciliée à Vienne en Autriche, . Emmanuel est sujet Anglais, se marie sans autorisation de ses parents(autorisation des parents necessaire à l'époque) mais il est dispensé en raison de son âge. La femme d'Emmanuel, Teresa Raffaele est né à Naples le 15-3-1864 et en 1883 , lors de son mariage ,elle est déclarée demeurer chez ses parents au 17 rue Drouot. Autre question...est ce Edouard Van Cleeff qui était réfugié pendant la guerre 39-45 à Embrun?
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dimanche 19 novembre 2017

Les poupées de Lacloche: Complément à la Madelon

Depuis ma réponse à un courrier à propos de la madelon de Lacloche
https://richardcourrierdeslecteurs.blogspot.fr/2017/09/la-madelon-de-notre-joaillier-jacques.html


Il est passé de l eau sous les ponts de Paris...et du pont du Gard, depuis mes deux articles.
Un voyage à Genève et à Paris me permet de compléter cet article.

Après la très belle exposition de Christie's concernant sa vente de 47 pièces de Lalique,  J' accompagnai des amis à Paris afin de leur présenter diverses personnes du monde de la Joaillerie historique. 




J avais déjà présenté cette Poupée de Lacloche dans mon article cité plus haut, mais je ne pensais pas quelques temps après, en avoir une en main. Celle ci et toutes les autres de Lacloche furent fabriquées par la maison Pery, et ce 11 novembre, mes amis et moi sommes reçus par madame Pery Eveno.
Cet atelier fabriqua dès les années 1900 pour tous les grands. Chaumet, Mauboussin, Boucheron et Van Cleef & Arpels, Lacloche, Mellerio, et j'en oublie, achetèrent des pièces merveilleuses , a Lucien , puis Albert, et  Bernard le père de Brigitte Péry. Ce qui explique d'ailleurs que des modèles d une maison à l'autre se ressemblent.



Brigitte Péry, nous retraça une partie de l histoire de ces poupées dont il y eut plusieurs versions, elle eut la gentillesse de bien vouloir me photocopier ce dessin et d autres




Mais chance supplémentaire elle garde précieusement au coffre, une broche de Lacloche si proche du dessin précédent




Les poupées Lacloche réalisées par la Maison Pery ont été fabriquées de 1938 à 1946.

Alors que celles de Van Cleef et Arpels ont été fabriquées par Rubel, Pery, et Langlois.



Celle ci a une jupe avec des cabochons turquoises, et le bouquet en saphirs et rubis, et l écrin est de Lacloche Paris et Cannes



Il n'était pas possible au milieu des centaines de plâtres qu'elle a gardés de trouver  celle-ci, mais elle a trouvé une autre poupée.



La voici en haut a droite


Même poupée que plus haut mais avec d'autres pierres précieuses



Un autre dessin , d'une autre broche de Lacloche



Voyant ce dessin je lui demandais de bien vouloir me le photocopier, ce qu'elle fit, car j avais trouvé un bijou semblables des années 50 de Lacloche , je l avais inséré dans mon deuxieme article sur Lacloche.



Clip intéressant des années 50. Jacques Lacloche avait fabriqué beaucoup d'objets et de bijoux en or pour le Yatch Club de la Cote d'Azur "MYCCA". Cette broche représente une femme habillée en marin, le polo est émaillé de bleu et blanc, elle tient à la main un béret et de l'autre un cordage. Le pompon est serti d un rubis. Ses tennis sont en émail blanc, 8 grs 10 or 750/1000.



Une autre Poupée des années 40



Mes amis Chinois étaient aux anges, tant de choses de nos métiers dans ce bureau, ils apprécièrent que Madame Péry me laisse les photographier en sa compagnie.


Et le lendemain, rendez-vous prévu, nous rencontrâmes Francis Lacloche, homme de grande culture et nous eûmes le plaisir de lui parler des Poupées, nous en reparlerons, car Francis prépare un important ouvrage sur son père et les ancêtres joailliers Lacloche 

Je réponds aux courriers des trois blogs, même s'ils sont anonymes, ou adressés à richard.jeanjacques@gmail.com

mercredi 8 novembre 2017

Les Bijoux de la Chine, un courrier reçu dont on reparlera



- Broche art déco Cartier

Bonjour Jean-Jacques,

"Tiens, je vais regarder sur le blog "Bijoux et Pierres Précieuses" est devenu une habitude, tant votre blog est riche d'informations… précieuses ! Je prépare une présentation à propos des relations Chine-Occident dans la joaillerie et j'aurais souhaité échanger avec vous à ce propos. En partant de la toute dernière collection de la créatrice parisienne Lydia Courteille (Automne à Pekin), j'ai entrepris de relater dans les grandes lignes la longue relation qui relie l'Est et l'Ouest, et cela depuis fort longtemps. Dans notre métier, on pense tout de suite à Cartier bien entendu au tournant du XXè siècle, les influences extrême-orientales de cette période (dans le même mouvement que le Japonisme), la mode des "chinoiseries" au 18è, la passion chinoise depuis Louis XIV (avez-vu l'exposition "La Chine à Versailles" en 2014 ?), les cargaisons de la Compagnie des Indes... On peut remonter jusqu'à Marco Polo, voire à la Route de la Soie de l'Antiquité où certainement des bijoux, des pierres et des perles ont circulé.


Bague de Lydia Courteille

Mais curieusement, on ne trouve guère de bijoux chinois dans les collections françaises. Quand le musée des Arts Déco monte l'expo "Chine" en 2014, on admire des céramiques bien entendu, des bronzes, des laques, des émaux, les pierres dures (jade évidemment)... mais pas de section bijoux à proprement parler (hormis un grand collier de cour de l'époque Qing ,mais peut-on parler de bijou ?).
Il existe à Fontainebleau le "Rosaire de l'Impératrice" dans le même genre, plutôt un travail d'enfilage que de la bijouterie et une fonction différente de l'ornement.



- Bijou chinois de la période Qing (1644)1912) (Palace Museum de Taiwan) typique de cette période avec l'emploi des plumes de martin-pêcheur (kingfisher). 

Avez-vous écrit sur la Chine sur votre blog ? On sait que Louis Cartier dans les années 1925 fréquentait la boutique du marchand d'art Ching Tsai Loo, dans sa galerie, qu'il pouvait aussi trouver son inspiration dans les musées Guimet ou Cernuschi, qu'il avait envoyé son vendeur Jules Glaenzer en Chine dès 1908.
J'ai pensé aussi à Arnold Ostertag (à qui vous avez consacré un article vraiment remarquable) et ses merveilleuses pièces d'inspiration chinoise à la même époque que Cartier. D'autres grandes maisons (Chaumet, Boucheron..) n'échappent pas à cette mode chinoise qui influencera l'Art Déco.



- Bijou chinois de la période Ming (1368-1644)

Finalement, je me demande à quel moment les joailliers français et européens ont été confronté à la bijouterie chinoise et si des influences chinoises ont pu s'exercer ?
Bien à vous,

Philippe

Alors, j'ai écrit sur les pièces d 'inspiration Chinoises de tous les grands Joailliers que Philippe cite, mais.....mais je n'ai pas établi le parallèlle entre nos deux courants d'idées, je n'ai pas ecrit sur les influences de chacun sur nos modes.

Philippe me dit hier 8/11/2017

Mais curieusement - et sauf erreur de ma part -  on ne trouve guère de bijoux chinois dans les collections françaises. Quand les Arts Déco montent l'expo "Chine" en 2014, on admire des céramiques bien entendu, des bronzes, des laques, des émaux, les pierres dures (jade évidemment)... mais pas de section bijoux à proprement parler (hormis un grand collier de cour de l'époque Qing). Il existe à Fontainebleau le Rosaire de l'Impératrice dans le même genre, plutôt un travail d'enfilage que de la bijouterie.

J ai déja présenté des pièces inspirées de la Chine sur mes blogs, par exemple



Dans le même article


Il y a dans mes blogs d'autres pièces à découvrir

Et puis aussi voir

https://youtu.be/AMoE6IHmzt0

Il y eut au Musée Guimet à la fin de l  'année 2016, une très belle exposition sur la Chine, nos joailliers avaient importés beaucoup de motifs en jade particulièrement, ce qui les a beaucoup inspirés.



Collier Cartier Paris, commande de 1934 : vingt-sept boules de jadéite impériale dont les diamètres varient de 15,4 à 19,2 mm; platine, or, diamants taille baguette et 8/8, rubis suiffés calibrés. Provenance Barbara Hutton, Collection Cartier. Photo: Marian Gérard, Cartier Collection © Cartier


Flacon à extrait Cartier Paris, 1925 Jade sculpté, or, cabochons de saphir, émail bleu de roi et noir. Vendu à Mrs W.K. Vanderbilt, Collection Cartier, Photo : Nick Welsh, Cartier Collection © Cartier


Pendule mystérieuse avec divinité, Cartier Paris, 1931 : platine, or, jade blanc sculpté (divinité, chien de Fo, vase) (Chine, 19esiècle), cristal de roche (cadran), onyx, néphrite (socles), diamants taille rose, perles, cabochons de turquoise, corail, émail couleur turquoise et bleu foncé, émail, rouge et noir.  Mouvement rectangulaire huit jours, sonnerie des heures et des quarts, échappement à ancre, balancier bimétallique, spiral Breguet Collection Cartier, Photo: Marian Gérard, Collection Cartier © Cartier


Broche Dragons Cartier Paris, commande de 1924 : or, platine, diamants ronds taille ancienne et 8/8, cabochons de saphir, jade sculpté (Chine, 18e ou 19e siècle), émail noir Collection Cartier. Photo : Nick Welsh, Cartier Collection © Cartier


Il me reste encore des textes a écrire !!!!! Je le ferai, ce sont de beaux voyages que je réalise en restant dans ma maison du Gard entre le Pont d'Avignon et le Pont du Gard.


Des commentaires peuvent etre faits ci-dessous ou adressés à : richard.jeanjacques@gmail.com

samedi 4 novembre 2017

Les Bracelets Tubogaz, Tubogas, Spirotube,

Cher monsieur bonjour,
Tout d'abord merci pour vos écrits, quel bonheur de lire tout cela, je suis née dans une famille passionnée de bijoux, d'art et de design, vous êtes une bible pour nous!
J'ai lu un de vos merveilleux articles sur les bijoux car je dois me séparer d'une parure de ma grand mère de style "Tubogaz" (un collier seul et une parure collier, bracelet et boucles d'oreilles), or on me propose de me les acheter au prix de l'or. Compte tenu de la facture de ces bijoux j'ai refusé cette offre.
Pourriez vous me dire ce que vous pensez de ces pièces et m’indiquer à qui je pourrais les proposer!?
Ces bijoux ont une valeur sentimentale évidement (j'ai vu ma grand mère puis ma mère les porter (je ne sais pas si les boucles d'oreilles font partie de la parure mais je les ai toujours vus portés ensemble avec le collier et le bracelet assortis, le deuxième collier est de même style mais pas tout à fait de même forme, il se portait seul).
Je vous remercie infiniment pour ces informations je ne quitte plus votre blog, je voudrais vous acheter un livre à ce sujet, sont ils disponibles sur internet ou en librairie!?
Un grand merci pour votre attention.
Cordialement. : Orélie Grimaldi



Collier Tubogaz de Orélie


Petit problème de profondeur de champ, mais on voit bien le modèle

Très intéressante question, car bien que je connaisse très bien ce genre de bijoux, je n'ai jamais su d'où venait l'invention, je connais des fabricants, mais ou mon adresse mail est mauvaise, ou ils ne répondent pas, ce qui m'arrive souvent.

J'ai donc répondu à Orélie en lui demandant des précisions a savoir quels sont les poinçons ?

Cliquez sur toutes les photos pour agrandir

apres le A je vois un C ou un E, un R et peut etre un O, mais pas facile, les lettres sont stylisées.. AERO ou ACRO AER ou ACR.
Pour les boucles d'oreilles pas de poinçon de maître juste trois poinçons carrés dont l'aigle il me semble mais je ne vois pas bien.

Sa description n'était pas très précise, mais avec ce qu'elle m'a expliqué et en agrandissant la photo je lui ai indiqué : 
"Je crois que c'est A.C. et une crosse d 'Evêque , ce serait Albert Crossard , fabricant bijoutier connu a son époque."

 Merci cher Jean Jacques...  Albert Crossard...  Génial ! Une crosse d'évêques c'est drôle  .

Alors j'ai effectué des recherches sur "Crossard"


En 1905, une affaire "Le crime de la rue du temple"


Bracelet d'Orélie fabriqué par Crossard


Mais où se trouvait ce Crossard dans le Marais ?


J'ai pu trouver une photo dans la presse, on peut voir que Crossard est au troisième étage au-dessus de l'entresol et au rez de chaussée un bar.


L'article est précis


 Tous les joailliers de Paris et de province, vont reconnaître la rue du Temple vers la République et a droite devant le bar la Rue Dupetit-Thouars, et il y a toujours un bar en travaux mais en 2017, il est bien là.




Les travaux sont terminés au restaurant "La Tour du Temple" l'immeuble du crime, le savent-ils?


Crossard a fabriqué le collier d'"Orélie", a quelle date ?

Souvent entre 1936 et 1950 les colliers sont faits d'une maille dite « tuyau à gaz ou tubogaz » ou à maille serpent, qui s'entrecroisent et sont assemblées sur le devant par un nœud, une fleur ou un bouquet avec parfois des franges. 
Mais il semble que cela date de 1932, et le Joaillier Italien Bulgari serait l'un des premiers a en fabriquer.
Les premiers bijoux à l'allure serpentine apparaissent chez le joaillier romain. Baptisés "Tubogas", en référence à l'esthétique industrielle en vogue à l'époque, ces bracelets-montres s'enroulent autour du poignet. Leur ingénieux système articulé par des charnières en or et rendu flexible par un ressort caché assure à l'objet une souplesse reptilienne.



En 1925 


Cependant Primavera Gallery de New York assure que ce genre de fabrication qu' il a eu entre les mains date de 1925 mais ne sait qui a fabriqué ceux qu'elle a exposés et vendus, en revanche elle amène une précision: 

Dear M. Richard,
    I regret that I don't have this information. Some of the pieces were made in Germany, and there is a book about them published by Arnoldsche titled Schmuck der Moderne that might have the information you are looking for.
 Kind regards,
Audrey Friedman
Primavera Gallery
210 11th Ave Floor 9
NYC, NY 10001
www.primaveragallery.com

Je n'ai pu trouver le livre, mais un jour ! Un lecteur ! C'est pourquoi je traduis son mail :

Cher M. Richard,
Je regrette de ne pas avoir cette information. Certaines des pièces ont été fabriquées en Allemagne et un livre à leur sujet a été publié par Arnoldsche.intitulé Schmuck der Moderne qui pourrait avoir l'information que vous recherchez.
Sincères amitiés,




Crossard en 1935


Je n'ai pas ce Livre de Lenfant mais peu de choses dans ses textes


Heureusement, un appel a mes amies facebookiennes et j'ai reçu plein de scans


 N'oubliez pas de cliquer pour grossir les images et les lire



Jacques Lenfant les décrit, mais ne nous explique pas comment, c'est fabriqué, évidemment c'est un enroulement sur un mandrin, mais il y a une gorge qui retient la maille précédente

J'ai posé la question à Brigitte Pery Eveno dont la maison a fabriqué plus de deux cents colliers passe partout pour Van Cleef et Arpels et Madame Pery Eveno a continué après-guerre.

"moi, de mon temps :   je les commandais chez un chainiste à Paris ,  je me souviens plus du nom , et ensuite  je faisais  les motifs  fleurs   et les fermoirs etc… 
Et pour certains modèles je les commandais en Italie . 
Bien à vous 
brigitte . "




J'ai donc cherché en Italie , et j'ai trouvé  un brevet qui a été renouvelé en 1998 


Ne copiez pas c'est un brevet, mais cela permet de comprendre comment sont ces gouttières et leur enroulement.
C'est assez proche des vrais premiers tuyaux à Gaz de ville dessins d'époque ci-dessous



La grande époque du Tuyau à gaz--Spiro tube, tubogaz, c'est 1938-39 avec le Passe-partout de Van Cleef & Arpels


Cette merveilleuse idée d'un bijou transformable, dont on pouvait allonger la maille Tubogaz ajouter des motifs empierrés, en faire une ceinture, un collier, un bracelet, etc
"Qui aime bien Châtie bien" c'est pour cela que j'aime, que dis-je, j'adore Van Cleef et Arpels et c'est sous la direction complète (patronale et artistique) de Renée Puissant Van Cleef, et le talent de dessinateur créatif de René Lacaze qui plus tard se fera appeler René Sim Lacaze que le Passe-Partout sera fabriqué.
Et je ne le répèterais jamais assez, dans les années 20 c'est le mari de Renée Puissant Van Cleef qui était le directeur artistique de Van Cleef et Arpels et c'est Alfred Van Cleef qui confia après la mort de Emile Puissant en 1926, la direction artistique de la maison à sa fille



Voici la grande actrice Gaby Morlay photographiée avec son "Passe partout de Van Cleef" pendant la guerre 39-40 en compagnie de son amant Max Bonnafous, Ministre de Pétain. Il finira par l'epouser en 1960 après la mort de sa femme.

Il est toujours difficile de se fier aux indications des autres, par exemple les commissaires-priseurs




Ainsi ce lot 81 de Christie's: travail des années 40....
COLLIER CRAVATE DIAMANTS, PAR GEORGES FOUQUET 
Orné au centre d'un nœud ajouré, serti de diamants ronds, le tour du cou fait d'une chaîne tubogas, monture en or jaune et platine, travail des années 1940, 41,0 cm.
Signé G. Fouquet, no. 63241259

Cela n'est pas possible, ils ont mal lu les dossiers de la crise de 1929 (s'ils m'avaient lu!!!)
A partir des années 30, la Maison Fouquet subit les retombées de la crise de 1929 entraînant un ralentissement des créations. Devant le nombre croissant des difficultés, elle cesse toute activité en 1935 et ferme définitivement en 1936. Elle participe cependant à l'Exposition internationale de 1937 avec des pièces conçues par Jean Lambert-Rucki.
Alors ce collier ????



En revanche cette montre de Cartier est bien de 1940 et vendu par Christie's

L'un des grands utilisateurs de ces Tubogaz fut Bulgari, rendons lui hommage


Or et acier, Superbe Bulgari



Puis en 06/2022 je redécouvre cette page du livre 2 de Henri Vever. Auguste Lion qui exerça de 1861 à 1886 fabriquait des modèle Spiral. Cette page indique la date de 1863 pour le premier.
Il eut une médaille d'Argent à l'exposition universelle de 1867 et une médaille d'Or à l'exposition universelle de 1878 à Paris


Donc je n'ai pas résolu le problème entièrement, si vous avez une idée : un commentaire?richard.jeanjacques@gmail.com


N'oubliez pas d'aller voir le site d Orelie Grimaldi





Bijou et poinçon de Henri YAFFI d'Alger et un boitier or de Charles HOLL?

  Si possible j’ai encore un poinçon à identifier  je ne veux pas abuser de votre gentillesse  Je sais que c’est italien ? Par contre j’aime...