Monsieur, sur un site de la ville de Paris il y a des photos du magasin Van Cleef, qu'en pensez vous? Merci
Gisele Debrèque
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En effet ces photos sont depuis peu sur ce site de la Ville de Paris
avec cette légende :
Salons de la bijouterie Van Cleef. 22, place Vendôme, Paris, 1er arr.] Auteur est :Bonney, Thérèse (1894-1978)
Je vous laisse découvrir cette femme photographe au passé très glorieux, qui aimait beaucoup la France
https://en.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9r%C3%A8se_Bonney
Toutefois je ne pense pas que ce soit un bureau, ou un appartement du 22 place Vendôme.
Plusieurs éléments me font penser qu'il s'agit de l appartement de Alfred et Estelle dans le 17 eme arrondissement de Paris au 11 rue Villaret de Joyeuse.
Voici l'immeuble ou habitèrent Alfred et Esther Van Cleef après la guerre de 1914 .
Ces photos datent de 1928, à quel étages habitaient ils? je ne le sais pas, en revanche, sa fille Renée Rachel et son mari Emile Puissant habitaient eux aussi dans l immeuble.
Emile s'était mariée le 28-12-1917 (et non en 1918 comme l' ont dit de grands journaux) à Vincennes avec la fille d'Alfred le fondateur de la maison , Renée Rachel Van Cleef.
Je profite de cette occasion pour rectifier des erreurs la concernant, par exemple la revue Capital:
"C’est donc tout naturellement que, après son mariage en 1918 avec Emile Puissant, Renée prend part aux activités de la marque de luxe. Ses premières initiatives relèvent du marketing. En 1921, avant les fêtes de fin d’année, elle a l’idée d’une «vente à prix spéciaux» de bijoux moins chers que ceux des collections habituelles. Une sorte de prêt-à-porter de la haute joaillerie. En 1922, elle réitère et met en vente pour 10 millions de francs de colliers, bracelets ou barrettes. Son audace déplaît à ses concurrents, mais c’est une première dans la joaillerie."
Elle s'est mariée en 17 et on ne peut attribuer a Renée Rachel ce qui précède car elle ne travaillait pas a cette époque à la joaillerie mais c'est son mari Emile Puissant qui en était à la fois le directeur et le directeur artistique.
S'il n'y avait que cette erreur, je rectifie aussi, les articles qui placent la seconde génération des Arpels comme fondatrice de la société.
1907
Alfred Van Cleef s'était associé en 1896 avec Salomon Leon Arpels, son oncle par les femmes, le siège de leur affaire était au 34 rue Drouot .
Salomon Leon meurt en 1903 et c'est Salomon le fils aîné qui rentre a sa place dans la société. les autres frères étaient très jeunes.
Pour en revenir à l immeuble du 11 rue Villaret de Joyeuse, il est construit à partir de la fin 1906, année de l ouverture du magasin de la place Vendome .
Mr Bergougnan fabriquait des pneumatiques avant les "Michelin"
C'est cette photo qui me fait penser que c'est le salon de Alfred et Esther, les photos datent de 1928, mais c'est vraiment le style art déco qui l emporte et pour l'époque!!!
C'est le chat qui a attiré mon attention
Jacques Nam était un ami de Esther Van Cleef et le resta à Vie
C'est lui qui fit ce beau portrait de Esther Van Cleef en 1954 en remerciement de ses séjours à la maison de Mougins.
J ai retrouvé ce chat sur le site Art Value.com, mais le tableau à coté du chat m'intriguait. J'avais pu il y a quelques années obtenir le document sur les tableaux sur les tableaux dont les Juifs avaient été spoliés et retrouvés, retrouvés par les troupes alliées, a la fin de la guerre .
il a été établi à Berlin-Frohnau, le 11 décembre 1947, cet ouvrage constitue le deuxième volume du catalogue des principales catégories de biens spoliés à la France par l'Allemagne. Comme le précédent, il a été préparé et édité par le Bureau Central des Restitutions à Berlin.
Cette nomenclature des oeuvres d'art spoliées à la France, bien qu'elle comprenne 10.000
articles environ, n'est pas complète.
Pour des raisons diverses, certaines spoliations n'ont pu y trouver leur place. N'y figurent
pas non plus les oeuvres d'art déjà restituées, parmi lesquelles les très importantes collections
que les Allemands avaient enlevées en France et transportées en Bavière et qui, grâce à l'activité
compétente des Services Américains des Beaux-Arts, ont pu être envoyées en France
Ci-dessous, ceci est une liste de tableaux dont Esther a été spoliée:
712
35.107 » Une femme du 18me
siècle.
Sanguine Mme Esther van Cleef
1415
35.107 » La bouquetière. Dessin env. 60x 40 Mme Esther van Cleef
4241
35.107
» » La
porteuse de pain M Esther van Cleef
4419
35.107 »
» Valentin
le Désossé et la Goulue. Signature en timbre rouge. Lithographie 50
X 40 Mme
Esther
van
Cleef
5086
35.107 Crixham Fleurs Mme Esther van Cleef
5222
35.107
»
» Une
fenêtre avec des pots de géraniums Mme Esther van Cleef
7587
35.107 » » Le port de Marseille env. 71 X.60
Mme Esther van Cleef
7577
35.107 » » Paysage méditerranéen. Mme Esther van Cleef
254-55
35.107 »
» Deux
tapisseries : « Jeux », l'une d'elles représente une partie de
campagne
Mme
Esther van Cleef.
Une fois la photo retraitée, Je pense que le tableau qui est au mur est "Le Port de Marseille de "Maurice Marquet" mais un ami m' a signalé que ce peintre n'existe pas et que ce serait "Albert Marquet"
J ai été induit en erreur par le catalogue des biens spoliés en France par les Nazis
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Vous pouvez lire qu ils notaient Maurice Marquet au lieu de Albert Marquet, vous touverez en face du tableau "port de marseille" le nom de Esther Van Cleef
Ce catalogue a été édité à Berlin-Frohnau, le 11 décembre 1947
Le présent ouvrage constitue le deuxième volume du catalogue des principales catégories
de biens spoliés à la France par l'Allemagne. Comme le précédent, il a été préparé et édité
par le Bureau Central des Restitutions à Berlin.
Cette nomenclature des oeuvres d'art spoliées à la France, bien qu'elle comprenne 10.000
articles environ, n'est pas complète.
Pour des raisons diverses, certaines spoliations n'ont pu y trouver leur place. N'y figurent
pas non plus les oeuvres d'art déjà restituées, parmi lesquelles les très importantes collections
que les Allemands avaient enlevées en France et transportées en Bavière et qui, grâce à l'activité
compétente des Services Américains des Beaux-Arts, ont pu être envoyées en France dans un
court délai.
Voici d'autres vues du port de Marseille par Marquet
Et puis il y a ce cadre, difficile a rendre compréhensible, il faut rapprocher la photo de celles-ci dessous
Louis Arpels
De gauche a droite Louis Arpels, julien, et a droite Claude Arpels, j en déduis que c'est Louis Arpels qui est en photo dans le cadre
Mais voici l autre coté de cette pièce, la encore deux tableaux.
L' achat à Drouot par Alfred Van Cleef d'un tableau de Jean Louis Forain, ce tableau est une scène de cour d'assises, il avait surenchéri et pour l époque c'était un prix élevé 100.300frs. Mais si je ne me trompe pas, le site de Paris indique que les photos datent de 1928, mais!!!l article de presse sur l achat du tableau est de fin 1929.
Ce tableau s'appelait ou s'appelle "Voici la preuve" il a tout pour être de Forain, et être celui-là.
Jean Louis Forain a fait des dizaines de tableau de ce genre avec des scènes de tribunaux
En revanche pour celui ci, je suis incapable de dire, ou de penser à un artiste, mais qui sait? un lecteur nous l écrira peut être?
Reste le balcon, une collègue qui connaît bien le sujet m'a fait hier la réflexion, apparemment, cela ne ressemblait pas aux balcons de la rue Villaret de Joyeuse, je n ai pu faire mieux avec les photos et ce qu il y a derrière les rideaux??? Peut être que ce salon était coté cour?
Les voici à l heure actuelle, mais en 100 ans , peut être ont ils été changés?
Important: courrier d une personne qui y a vécu
Je viens donc de lire votre article du blog avec toutes les photos d’intérieur et les tableaux ayant appartenu aux Van Cleef. Voici mon point de vue :
Les photos que vous montrez semblent bien être celles d’un appartement d’habitation et non celles du magasin, 22 Place Vendôme. Celui-ci était en rez-de-chaussée mais comportait aussi un entresol, les deux abrités sous la même voûte.
Le bureau que mon père, Roger Lévy-Debled partageait avec Madame Akiba, se trouvait, avant la guerre, à droite sous la voûte de l’entrée de l’immeuble, au 22, et sa fenêtre donnait sur la Place.
A l’intérieur, des lambris peints en blanc avec moulures dorées d’époque Louis XV, sauf erreur de ma part. Vis-à-vis de la fenêtre, une porte, taillée dans les lambris, donnait sur un escalier en colimaçon montant à l’entresol où se trouvaient d’autres bureaux. Je crois que VCA ne possédait pas d’autres locaux dans cet immeuble. Après la guerre (1954 ?), ce bureau devint « La Boutique » où l’on vendait des objets moins prestigieux et moins onéreux.
Donc, la fenêtre visible sur les photos que vous montrez ne correspond pas aux vitrines du rez-de-chaussée surmontées par les fenêtres courtes de l’entresol du 22.
De plus, dans votre livre sur Renée Rachel Puissant : vous citez, page 30, les souvenirs de Betsy Spell qui, rendant visite au magasin, voit plusieurs cousins Arpels descendre « quatre ou cinq marches au centre de ce salon » : sur ces photos, pas trace de marches. De plus, la cheminée, le mobilier comportant par exemple des tables entourées de quatre chaises-fauteuils, n’évoquent pas un salon où l’on recevrait deux clients au plus, pour choisir un joyau.
Par contre, en ce qui concerne les tableaux, je ne peux vous être d’aucun secours.
Bien amicalement à vous.
m