mercredi 1 avril 2020

Pandémie de peste au moyen age qui dura un an, l' Aitre saint maclou

En ces temps de CoronaVirus, je voudrais vous entretenir au sujet de la Peste, et d' un monument unique en Europe, un Ossuaire, à Rouen la Ville ou je suis né,  et ou j'ai exercé 44 ans comme Joaillier.  


Cliquer pour agrandir toutes les photos 

 L'aître Saint-Maclou tire son nom du vieux français "aitre", qui voulait dire 
« cimetière », issu du latin atrium, qui désigne la cour intérieure d'entrée précédant l'entrée d'une villa romaine, d'où par extension le cimetière situé avant l'entrée de l'église ; et de la paroisse Saint-Maclou, dont l'église du XV eme siècle se situe à proximité. Cette cour est presque carrée et était fermée, une seule entrée qu' on pouvait murer.




Pourquoi cette cour carrée fut elle construite? Et pourquoi est elle devenue un cimetière? 
C'est à cause de la Terrible Peste noire de 1348 qui dura un an . Cela tenait du cimetière et de la fosse commune, là, au centre de la cour, sous la croix et les arbres .
Pierre Cochon (l'Eveque qui fit condamner Jeanne D'arc à être brulée)  écrivit 
" la mortalité fu si grande que l on fisten plusieurs lieu, chimetière noviax, pour ce que les viex ne pouvaient soutenir les corps morts et par especial è Roèn en Normandie,"
À la suite d'une nouvelle épidémie de peste au XVI ème siècle, il fallut agrandir a nouveau le cimetière La  paroisse décide alors d'aménager des galeries surmontées de combles, destinés à contenir les ossements. L'édification de l'ossuaire débute en 1526 par la galerie ouest, sous la direction de Guillaume Rybert. Les galeries nord et est sont bâties durant les années qui suivent, elles sont achevées respectivement en 1529 et 1533.

Photo JJ Richard

L'ossuaire se compose de quatre galeries encadrant un carré central ; il est large de 32 mètres pour une longueur de 48 mètres. Les trois premières galeries sont réalisées en pans de bois au-dessus d'un soubassement en pierre, les fûts des colonnes sont sculptés de décors de la première Renaissance. La galerie du sud du XVIIe siècle est en revanche dépourvue de soubassement et de sculptures. Les galeries sont fermées par des cloisons en pans de bois maçonnés et des fenêtres lors de la construction d'un étage au XVIIIe siècle.
Les poutres sont décorées de motifs macabres, ossements, instruments 


Photo JJ Richard
Les statuettes des colonnes sont endommagées en 1562 lors des guerres de religion.

Photo JJ Richard

Photo JJ Richard

La galerie du sud n'est en revanche réalisée qu'en 1651, à la suite d'un legs du père Robert Duchesne, destiné à abriter une école pour les garçons pauvres de la paroisse, malgré l'utilisation toujours active du cimetière. La chapelle Saint-Michel est érigée par Pierre Daust en 1658. Les premières écoles datent de 1661 pour les garçons, de 1678 pour les filles.


Des fouilles récentes  en 2016 et 2017 ont été entreprises et des analyses ont prouvé que c'était bien de la peste qu'etaient morts ces gens enterrés


Photo JJ Richard

En 1705, les ossements entreposés dans les combles des galeries sont enlevés. De 1745 à 1749 les galeries sont rehaussées et les combles transformés en vrais niveaux. 700 à 800 enfants sont scolarisés dans le site au XVIIIe siècle. Le rez-de-chaussée de l'aile Ouest reste ouvert et conserve sa vocation de liaison entre la rue Martainville et la rue Géricault. L'aile Sud est construite pour l'hébergement des prêtres. Le charnier est partiellement reconstruit à la suite d'un incendie en 1758.

Photo JJ Richard

En 1768, un atelier de filature s'installe dans les lieux.
Le Parlement de Normandie (devenu le Palais de Justice) ordonne la suppression des lieux de sépulture urbains en 1779, à la suite d'une ordonnance royale. Le cimetière Saint-Maclou est en conséquence fermé en 1781. La croix centrale est détruite en 1792, et remplacée en 1818.
En 1793, l'atelier de filature est remplacé par une fabrique d'armes et un club de quartier.

Photo JJ Richard

En 1911, un pensionnat de jeunes filles remplace l'école des frères (fermée en 1907). La Ville de Rouen fait en 1927 l'acquisition des bâtiments, laissés dans un état de semi-abandon. Elle projette d'y installer le musée d'art normand qui occupait l'église Saint-Laurent, mais après restauration des bâtiments, c'est finalement l'école des Beaux-Arts qui s'y installe en 1940 après l'incendie de la Halle aux Toiles et accueillait 180 étudiants dans ses locaux, avant de déménager à l'été 2014.
Il y eut même un projet de restaurant , ce qui nonobstant le lieu symbolique, eut peut-être été une bonne idée, dans cette "cour" à l abri du bruit de la circulation.
Photo JJ Richard

Voici l'église dont c'était le cimetière, une merveille, une église ronde qui a retrouvé sa splendeur, car la guerre de 39-45 l' avait beaucoup fait souffrir. L'église est un joyau de l’art gothique flamboyant construit entre 1437 et 1517. Elle possède une façade ouest dans laquelle s'ouvre une rosace. Devant cette façade s'ouvre un porche à cinq baies disposées en arc de cercle, surmontées de galbes ajourés. Les trois baies centrales abritent trois portails dont deux sont ornés de portes en bois sculptées, œuvre des huchiers (ébénistes, sculpteurs sur bois) de la Renaissance. Le portail principal s'orne de scènes de la résurrection des morts dans ses voussures et d'un jugement dernier sur son tympan. Le porche sert d'appui, à l'angle des rues Martainville et Damiette, à une fontaine. (wikipédia)
Enfin fut reconstruit un bel orgue, 36 jeux. Trois claviers de 56 notes, Pédalier de 30 notes, Console en fenêtre.
Il a été inauguré le 21 octobre 1965 par Marie-Claire Alain.





Cette fontaine fut construite semble t il avant celle de Bruxelles, Le Manneken Piss, de plus à Rouen il y en a deux!!!!
Elle est alimentée par l'aqueduc de la source de Carville qui suit le cours du Robec qui est une rivière qui traversait la ville de Rouen pour se jeter dans la Seine , et qui passe a 30 mètres de la fontaine.
La première fontaine, établie en 1517, a été remplacée au milieu du XVIème siècle par celle-ci, attribuée semble-t-il à Jean Goujon.
On peut encore voir son tracé derrière les immeubles de la rue Damiette 




Je vous explique grâce à Google Earth (cliquez sur la photo) En blanc le parcours du Robec , il alimentait des moulins en pleine ville et vous pouvez encore voir sur son tracé des moyeux de ces moulins .  En rouge c'est la rue  Damiette , trouvez un commerçant de cette rue qui vous laisse passer pour traverser son immeuble et accéder au parcours de la rivière, La rivière a été recouverte, mais elle est toujours là, entre deux rues. La fleche blanche à droite de la photo indique l' Aitre saint Maclou.


Photo JJ Richard

Vu à partir du passage qui permet de rejoindre l'Aitre , l abside de Saint Maclou et au fond la Flèche de la Cathedrale de Rouen, 151 mètres de haut, Gustave  Flaubert la qualifie de « rêve de chaudronnier en délire »   Longtemps (16 ans) je la traversais tous les jours , le matin avec mon fils car l' école était de l autre coté, et puis raccourci pour me rendre à mon magasin.
Je la fis visiter  à Peter Townsend, Au Duc et à la Duchesse de Bedford, à l Ambassadeur d'Israel en France Mordechai Gazit et sa femme qui dechiffra les garffitis  du monument juif de Rouen, à Bertrand Flornoy, Robert Sabatier l'auteur des Allumettes Suédoises et des Fillettes Chantantes, Castelot, Paulette Merval et Marcel Merkes, Pierre Doris et tant d'autres.....


Photo JJ Richard

Cette si belle et si méconnue Cathedrale de Rouen avec à droite "la tour de Beurre"Une partie des frais de sa construction ayant été couverts par le produit d'une aumône de carême payée par les habitants de Rouen pour pouvoir manger du beurre en cette période de jeûne, les historiens s'accordent plus volontiers à trouver dans cette aumône l'origine de son nom particulier. 
Comme quoi la Religion s'est toujours arrangée avec ceux qui pouvaient payer.
C'est dans la Cathédrale qu il y a le gisant de Richard Cœur de Lion, duc de Normandie, roi d’Angleterre, qui avait ordonné que son corps fût inhumé à Fontevrault et ses entrailles à Poitiers ; mais, « en remembrance d’amour pour la Normandie », c’est à la cathédrale de Rouen qu’il avait légué son cœur.  
La relique du coeur de Richard a été retrouvé lors d une excavation dans la Cathedrale en 1838
Il y a aussi le gisant de Guillaume Longue-Épée, deuxième duc de Normandie, associé au pouvoir par Rollon son père, mourut assassiné dans une île de la Somme en 942. Comme son père, il avait été inhumé dans le haut de la nef de l’antique cathédrale d’où leurs sépultures furent solennellement transférées dans la cathédrale romane, puis dans la cathédrale gothique, Rollon au sud, Guillaume au nord. (Il ne s’agit évidemment pas des tombeaux actuels). Le monument funéraire de Guillaume Longue-Épée, placé dans la chapelle Sainte-Anne jusqu’à la restauration consécutive à la guerre, se trouve maintenant dans la seconde travée droite du déambulatoire, au nord.
Il y a aussi le tombeau de Rollon: Le premier duc de Normandie, Rollon, mort en 933, eut l’honneur insigne d’être le premier laïque enterré dans la cathédrale de son baptême, privilège réservé jusque là aux archevêques, aux abbés et aux « bons prêtres ». et beaucoup d'autres

samedi 8 février 2020

Qu'est ce que la Cacholong

Monsieur
Beaucoup de grands joailliers vendent des bagues avec de la Cacholong. Est ce précieux, est ce solide, et d ou vient elle?
Merci pour votre site, sa franchise et ses anecdotes.
Anne Marie Vidal





En effet le (ou la) Cacholong était partout il y a dix ans, petites et grandes maisons le redécouvrent, et pourtant la préhistoire le connaissait déjà, taillant des silex qui exposés aux intempéries, aux rayons du soleil, se recouvrait d'un voile blanchâtre , le Cacholong.
 Ci dessus, une bague crée par Garnazelle  qui a donné a sa maison un prénom surprenant qui signifierait Grenouille en Solognot, elle a de belles et surprenantes idées. Les ventes de joaillerie française ne vont pas très bien , mais ses créateurs vont bien. J'ai créé les cahiers de tendances de la bijouterie (que je ne comprends plus) et un inventaire des créateurs français (qui n'a pas perduré) en voyant les créations de Céline et des autres, je reprendrais bien du service pour secouer la TPHBJO, Alors allez sur www.garnazelle.com

J'aurais bien mis une photo d'une bague d'une grande marque de couture, mais on m'a répondu  que je devais contacter les services juridiques par écrit , au temps des e-mails,c'est long, prétentieux, chiant (voir Chiéchié plus bas)

Revenons a notre Cacholong: plus tard  nos voyageurs découvreurs, en ramenaient de Bukarie  en Grande Tartarie.
Pour être vraiment précis et que vous ne vous trompiez pas de route si vous voulez y aller je vous copie une carte d'un mien atlas.



C'est facile , vous prenez la route de la soie, cela se trouve à la limite de la Tartarie Russienne et de la Tartarie Chinoise dans la partie VI (tout près du chiffre VI) de la carte, comme nous l'a rapporté Voltaire.
C'est au bord du fleuve Cachgar, voisin des peuples Calmoucks  et c'est de là que vient le nom Cacholong, Cach  "fleuve" et Cholon qui veut dire "pierre" dans la langue des Calmoucks.

De nos jours la rivière Kashgar traverse la ville de Kashgar qui se trouve au sud ouest de la région autonome Ouigour de Xinjiang.
Je n'y suis pas allé personnellement car je ne parle pas Chinois, le seul mot que je connaisse, c'est  "merci" qui s'écrit Xiéxie mais qui se prononce "Chiéchié "

Il est vrai qu'il y en a en Islande, à Féroê, à Huttenberg en Carinthie, à l'Ile d'Elbe, en Hongrie, en Espagne, au Mussinet près de turin, en Autriche, et.... aussi à Champigny ou sur les coteaux de Grânes dans le Var, en Mongolie et en Outbekistan la tartarie actuelle, en revanche il n'y en a pas au Boukistan, d'après Philippe Bouvard qui connait très bien la région.


Bien qu'il ne soit indiqué dans la nomenclature du livre des gemmes de la CIBJO que depuis 2007, le Cacholong est retenu par beaucoup comme une pierre précieuse, puisque c'est un mélange crayeux d'Opale et de calcédoine.

Certains l'ont classé parmi les calcédoines, d'autres comme un jaspe, mais le Cacholong doit etre classé comme une opale porcelanique
 ( qui a l'apparence de la porcelaine)
Merci à Marianne Parensky de m'avoir autorisé à publier cette photo de son site: http://www.jewels-empire.com/


L'opale est un Oxyde de silicium Hydraté et le Cacholong ne serait pas hydraté ou peu.
La pierre râpe à la langue en raison de sa porosité, c'est aussi pour sa porosité qu'il est parfois imprégné de polyesters.


Son indice de réfraction et  sa densité croissent avec la teneur en eau de l'échantillon. C'est à cause de sa teneur en eau qu'il peut se "désécher", sa dureté est de 6.
Les graveurs italiens au XIX° siècle en faisaient des camées dans les couches stratifiées
Le catalogue des Camées antiques et moderne de la bibliothèque nationale indiquait la présence d'un Camée de Valentinien III, Empereur Romain, mais je n'en ai pas trouvé trace actuellement.
Juste un petit rappel des appellations diverses de ses petites soeurs.
Opale Commune:C'est la plus répandue, opaque ou translucide avec des irisations.
L'Opale noire, Opale galet, Opale de feu, l'Opale Arlequin, l'Opale mousse,La prasopale de couleur verte colorée par le chrome, l'Opale d'eau qui est la Girasol qui brille au soleil, l'Opale de Bois ou ligneuse, elle est sur la liste de la CIBJO, devrait elle y être? au XIX° on appelait ainsi le Bois Silicifié.
L'opale Matrix; car elle associe des fragments de la roche dans laquelle elle s'est formée.
On peut rappeller à juste titre que  la CIBJO indique aussi les appellations interdites , la plupart du temps , ce sont des termes hérités du passé lorsque nos connaissances étaient moins précises.
Blue Opale: ce n'est pas de l'opale mais de la Lazulite
Opale Céleste ou de Ceylan: qui est de la Pierre de Lune,
l'Opale Chinoise: qui est de la Calcédoine
l'opale Noire: nom donné a des doublets d'opale blanche collée sur de l onyx.


La mode du Caholong durera-t-elle  ? n'est ce qu'un produit marketing ?

Quelques idées  au cas ou les matières premières continuent a augmenter.
Que les joailliers  pensent à utiliser, les galets de torrents avec une extension vers les Galets de Nice (assez chic) La Tribolite pétrifiée, le Ruiniforme, le Cipolin, l'Encrinite filiforme, la Lime d'hector, le Béton....non c'est déjà fait..!!!
le Bâton de réglisse,qui ferait la branche ou poser un oiseau en pierre de Lard (pas cher) réemployable en patisserie après usage, ensuite passer au Guano solidifié, et puis les Planches de Deauville revendues en fragments signés par Lellouch et numérotées (important, c'est le numérotage qui fait tout) les griffes de mon chat (celles qu'il a perdu).....je tiens une liste à la disposition des créateurs.
Sinon revenir aux bijoux en cheveux, déjà fait.....mais..!!! oui! mais très vite il y aura une association de défense des femmes obligées de vendre une partie de leur corps.
Et puis, dans 40 ans...redécouvrir le Saphir, prendre sa loupe, s'emerveiller en apercevant à l'intérieur les givres des Ceylans, l'émeraude et son triphasé de Colombie......la vraie vie que la vraie joaillerie.

Pour le mot "Cacholong" en Espagnol c'est Cacholonga, en néérlandais c'est Kacholong et en Allemand: Perlmutteropal

Lire sur Persée:http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1930_num_27_1_6802

N'hesitez pas pour les idées et commentaires à laisser ci dessous

jeudi 30 janvier 2020

Une Broche qui pourrait être de Lacloche ?????

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Lucia (qui tient a l anonymat public) m'a adressé ce message le 28-01-2020
Bonsoir Monsieur Jean-Jacques,
Je me permets de vous contacter à nouveau car je possède une petite broche qui porte les numéros 5322 et un poinçon qui semblerait être celui de l’atelier Louis Girard, atelier qui a travaillé pour Lacloche comme le confirme le récent livre de Madame Mouillefarine.
Je vous contacte car je me demande si vous savez si quelqu'un (peut être le fils de Jacques Lacloche, Francis, qui a contribué à l'écriture du livre) réalise des recherches sur les pièces de la Maison et délivre des certificats.
Merci infiniment par avance.
Bien à vous,
Lucia 

Je lui ai répondu de suite:

Bonsoir
Je vois demain, je connais  Françis mais cela m étonnerait qu il donne un certificat, je vais lui demander envoyez moi une photo
Bonne nuit 
JJRichard


Voici la broche et son fermoir clip, le N° est en haut au centre


J avais pensé à un moment que c'était un clip transformable et Lucia disposait d une moitié, mais la façon dont la charnière est montée ne me parait pas compatible


Lucia m'a envoyé une photo du poinçon de Lucien Girard (Lucien et non Louis comme l' a écrit Lucia), pas très net mais  c'est le bon poinçon


Voici son poinçon, insculpé en 1921 Lucien était installé au 134 rue du Temple Paris 3 eme
Entre temps j ai eu la réponse de Laurence Mouillefarine:

mouillefarine laurence

17:59 (il y a 0 minute)
À moi
Cher Jean-Jacques,
La broche correspond bien au style de Lucien Girard, mais rien ne prouve qu'elle est de Lacloche.
Les archives dont nous disposons sont malheureusement incomplètes. Je le regrette.
Laurence


Voici un dessin précis que vous pouvez  trouver dans le très bon et très beau livre de Laurence Mouillefarine et Véronique Ristuelhueber   "Lacloche Joailliers" éditions Norma - l'école des arts joailliers.
Vous trouverez dans ce livre des photos de pièces de Joaillerie de Lucien Girard .


Ce beau bracelet qui figure sur la page de couverture du Livre Lacloche de Laurence Mouillefarine, a été fabriqué pour Lacloche, par Lucien Girard ce  qui prouve la qualité des bijoux fabriqués par lui




Merci pour votre message.
 Il y a gravé sur le clip les numéros "5322" (j'ai pris une photo où on les voit) et il y a plusieurs poinçons tete de chien pour la platine et un poinçon de maitre un peu indistinct sur l'arrière du clip (je vous ai aussi pris une photo) où il me semble de voir les lettres "L. G." avec une sorte de soleil au milieu, ce qui me fait peser à l'atelier Louis Girard qui travaillait pour Lacloche. .....Lucia

J ai ajouté
Francis Lacloche m'a dit que son père, quand il a abandonné la joaillerie pour le Meuble contemporain,  avait pratiquement tout foutu à la poubelle  et Francis avait récupéré de petites choses derrière lui, il existe un vieux cahier de fabrication, prêté par un collectionneur, qui était a l exposition et qui est dans le livre, mais c'est très peu ,
M autorisez vous a publier votre courrier (anonymement si vous voulez) sur mon blog  https://richardcourrierdeslecteurs.blogspot.fr/  on ne sait jamais nous aurons peut être une réponse?


vendredi 10 janvier 2020

Albert Chambin Un très bon joaillier, modeste, et peu connu.

J ai reçu ce courrier d' un ami Joaillier de Geneve:


Bonsoir Jean-Jacques et excellente nouvelle année !
J’espère que vous avez pu retrouver votre liaison internet avec cette nouvelle année doublement vinicole…
J’ai parcouru avec intérêt votre étude sur Descomps et ai pensé à deux pièces de ma collection dont il me semble que le travail et l’inspiration pourraient se rapprocher de l’oeuvre de cet artiste. L’une de ces pièces est presque identique à celle illustrée sur la 15e page, elle porte un numéro 284 et un poinçon losange A C séparés par un trèfle à trois feuilles.
L’autre ne porte absolument aucun poinçon mais est très belle. le sujet semble en être également Daphnis et Chloé. Qu’en pensez-vous ?
Amitiés.
Herbert

Il me joint des photos qui me permettront  d'ajouter un fournisseur fabricant pour Joe Descomps.

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En effet comme l' écrit Herbert, c'est bien le même modèle que celui décrit dans mon article sur Joe Descomps sur mon Blog  BIJOUX ET PIERRES PRECIEUSES:

Christie's indiquait lorsque cette maison l'a revendue:
UNE BROCHE DIAMANT OR ET COUPE ROSE
Conçue par Joe Descomps: dans une boîte de présentation originale estampillée marque de dosage française et 300 1¼ pouces. (3cm.) Diam.
Christie's précise bien "Conçue par Joe Descomps"  et non fabriquée par Descomps.

J'ai beaucoup cherché pour savoir a qui appartenait ce poinçon, j ai hésité un temps avec celui de Candas , le père de mon premier patron.



Mais le trèfle est entouré d'un cercle  ce n'était donc pas lui



Mais Herbert ne reconnaissait pas tout a fait le poinçon , entres autres je lui proposais celui de Chambin, même lettre et symbole.


Mais aucune photo jointe. 



A force, je trouve une photo d'un bijou Chambin et surtout  le poinçon...que je propose à  Herbert qui me réponds

Bravo, oui, c’est bien celui-ci !
Pas facile à photographier aussi nettement , est-ce avec un microscope ?
Herbert

Donc ce bijou est de Albert Chambin. Qui est il?? un joaillier modeste peu connu et pourtant



Intéressante boucle de ceinture de Albert Chambin citée par Vever et dans la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie qui publia ceci, ci-dessous

Mais revenons à M. Chambin qui est, lui aussi, un artiste du bijou et dont la maison est justement réputée.
Nous publions de lui une broche ciselée d'un mouvement gracieux d'un dessin très original. Sa boucle en bijouterie or ciselé est d'une très belle exécution, on sent que l'artisan, ayant un réel sentiment de la nature, n'a laissé au ciseleur que le soin de parfaire son oeuvre.
Il est bien intéressant aussi le pendant de cou, platine, avec ses belles lignes, ses brillants, ses palmes lotus dont le centre de chacune est une navette. Je sais qu'il serait possible de critiquer cette pièce qui ne réalise, peut-être pas, tous les desiderata de ceux qui n'ont d'enthousiasme que pour les fantaisies plus ou moins hasardées de l'art nouveau, mais on ne m'empêchera pas de penser que de tels bijoux sont de nature à plaire davantage aux femmes, qui recherchent l'agréable et l'utile et considèrent que, dans le bijou, la satisfaction d'un caprice n'exclut pas la valeur intrinsèque.
Et, certes, les deux délicieuses plaques de cou, platine et brillants, dont on a sûrement remarqué la reproduction, prouveront mieux que toutes les considérations, la vérité de ce que nous venons de dire. Ces parfaites manifestations de l'art du joaillier, avec leur légèreté et leur éclat, offrent réellement une séduction irrésistible que, malheureusement, l'image ne laisse qu'entrevoir.
On aura contemplé avec curiosité la plaquette qui sert de frontispice à la pièce de vers que l'on a trouvée plus haut, cette plaquette composée par M. Max Blondat, a été aussi éditée par M. Chambin, que l'on ne saurait vraiment trop remercier de nous avoir révélé l'artiste jeune et modeste qui n'a pas dédaigné d'utiliser son talent en faveur du bijou, et nous permettre d'entrevoir ce qu'étaient les artistes de la Renaissance, appliquant leur main habile et leur conception supérieure à tout ce qui les environnait et les inspirait.



Certainement fin XIX eme  ce bijou de Chambin a été revendu par Maitre Mercier
ALBERT CHAMBIN (MO 1893-1922) : Broche en or et argent sertie de diamants en fleuron, 3,2 cm, poids 10,09 g



Maitre Maillé Arcelin a revendu ces flacons  XIXe siècle. Quatre boîtes et un étui à flacons en argent guilloché, gravé et ciselé, comprenant - Un étui renfermant trois flacons à parfum en cristal, poinçons Minerve 1er titre et d’orfèvre pour Albert Chambin. H. 10 cm, poids : 190 g



Bague d'opale et d'or Art nouveau d'Albert Chambin vers 1900  18kt or jaune et marquise en forme d'opale fine dans la conception de feuilles entrelacées. Paris 1 x Marquise opale 18kt or jaune avec Français marques d'avertissement et les fabricants marquent 8 grammes 2.6cms de long x 1.6cms de large Très fine 
Les Salons de Paris Bijoux Vol.1 Les Designers A-K par Alastair Duncan voir p.142 pour d'autres œuvres. Henri Vever Français Bijoux du 19ème siècle traduit par K Purcell Voir pages 1096,1113, 1160 pour d'autres mentions de Chambin en vente chez   https://www.1stdibs.com/


Albert Chambin descriptif de Christie's en dessous






Toutes les pièces sont datée de 1900, comme d habitude, sans preuves de l époque, presse ou livres d'époque , il ne faut pas en tenir compte




1904  Revue de la Bijouterie Joaillerie
Nouvelles et Informations
Nous avons omis, dans notre dernier compte rendu de la distribution des prix de là Chambre syndicale de mentionner que M. Chambin, vice-président de la Chambre syndicale, avait reçu les palmes académiques.




Très belle Broche d' Albert Chambin revendue par la galerie Tadéma de Londres
Design, Orfèvrerie, Broches, épingles, Gold, enamel, plique a jour enamel, pearls & diamonds Length: 3.4 cm (1.3 in) Width: 3.3 cm (1.3 in):
Brooch & pin with maker's mark AC with a clover leaf
cf. The Paris Salons 1895-1914, Jewellery. The Designers A-K, p. 142
Henri Vever, French Jewelry of the Nineteenth Century. Translated from the French by Katherine Purcell, 2001, p. 1096, 1113, 1160





La Broche en forme de fleurs de freesia et de feuilles, broche d'or, de diamants, de perles et émail. Sous la forme de quelques feuilles et fleurs de freesia, de style Art Nouveau, Albert Chambin, Paris, ch. 1900 - c. 1910, l'or (métal), diamond (minéral), Pearl, H 5 cm × 4 cm × w d 1.1 cm  cette broche appartient au Rijksmuséum






C'est la galerie Tadéma de Londres qui a revendu cette très belle boucle de ceinture de 95 grs, avec un motif fleur de pavot.
Littérature
cf. The Paris Salons 1895-1914, Jewellery, Alastair Duncan, 1994, Vol 1, The Designers AK, p. 142 pour boucle similaire par A. Chambin





Voici le poinçon  des fils d'Albert Chambin, qui auraient repris l'affaire de leur père après sa mort




Albert Chambin, édita aussi des bijoux de "créateurs"  permettant ainsi de les remarquer par exemple Max Blondat  cité plusieurs fois dans la Revue de la Bijouterie Joaillerie  et par Vever , témoin cet article sur lui en 1904

Nous n'avons point accoutumé, en dehors des questions qui peuvent intéresser directement la grande corporation, de nous occuper, dans la Revue, des oeuvres d'art exposées aux Salons; pour une fois nous sortirons de notre réserve à propos de M. Max Blondat qui a obtenu cette année, au Salon des Artistes Français, une médaille de 1re classe, puis le Grand Prix du Salon, emportant avec lui la bourse de voyage que l'État réserve aux artistes à qui l'on décerne cette suprême récompense.
Si M. Max Blondat nous intéresse plus particulièrement, c'est que, grâce à une révélation qui nous a été faite par M. Chambin, l'un des distingués vice-présidents de la Chambre syndicale de la Bijouterie, nous avons appris que l'excellent artiste avait dessiné des bijoux et des pièces d'orfèvrerie en même temps qu'il se livrait à des travaux artistiques- d'une plus haute importance.
M. Max Blondat est un modeste et un laborieux, élève de l'école Germain-Pilon, il se destinait à la sculpture sur bois.
Remarqué par M. Walton, qui le recommanda à Mathurin Moreau, il suivit les cours des Beaux-Arts, subventionné de son département (Yonne). Pour ses débuts, il exécuta pour Siot Decauville : « La Femme », « Le Baiser ».
En 1897, il obtient une troisième 'médaille (section des Arts décoratifs), et, en 1900, une mention honorable (section de sculpture): à l'Exposition universelle de 1900, une mention honorable.
Enfin, en 1904, 1re médaille, prix National et prix Piot.
Son «Amour» fut acheté par l'Etat: la Ville de Paris eut acheté sa « Fontaine aux grenouilles » si Blondat ne l'avait, dès l'ouverture du Salon, déjà vendue à une grande dame russe. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que cela est regrettable et qu'il eût été intéressant de pouvoir admirer cette oeuvre charmante dans nos musées.
Le projet de fontaine «Enfants et grenouilles» est reproduit dans la Revue, la première partie comme frontispice, en tête de cet article, la deuxième partie, à la fin, comme cul-de-lampe.
Ceux de nos lecteurs, de la France et de l'étranger, qui ne l'ont pas vue au Salon, pourront ainsi se donner une idée de la composition gracieuse de Max Blondat.
M. Chambin qui découvrit il y a quelques années ce jeune artiste, — il n'est pas inutile de dire qu'actuellement, au seuil de la trentaine, il est un des plus jeunes Hors Concours, — M. Chambin édita, de Max Blondat, en 1899, un pendentif, «La Ronde », qui fut remarqué au Salon de la même année. Nous le reproduisons avec plaisir, c'est un bijou en or;les robes des danseuses
sont en émail avec des tons roses et vert d'eau diaphanes, noeuds brillants, muguet cornaline. Il y a dans cette ronde, comme une
réminiscence de la célèbre danse de Carpeaux, bien que l'impression ressentie ne soit pas semblable.
Plus loin, on trouvera une broche tête de bébé avec collerette dont le grand naturel est saisissant, mais n'étonne point, car on constate, une fois de plus, que Blondat est le sculpteur inspiré des enfants et de la femme.

Voir l interessant article de Wikipédia sur Max Blondat:

Enfin  je publie un passage de Henri Vever sur Felix Desprès dans lequel est cité Chambin
Deja publié sur mon blog richardjeanjacques.com, humour de cette époque!!!


Félix Desprès fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1897. Pour fêter cet heureux événement, ses confrères lui offrirent un dîner chez Ledoyen. Au dessert, l'un des convives, orfèvre distingué, se leva et donna lecture au nouveau chevalier de l'amusante lettre d'excuses suivante, manière de toast fantaisiste dans lequel se retrouvent la plupart des noms de ceux qui étaient présents.

« Mon cher ami, « Empêché d'éleVever vous l'hommage de Massinpathie, pour le confrère éminent et Labouriau que vous êtes, je pense avec regret aux nombreuses bouteilles que dé-Boucheron en votre honneur des collègues plus favorisés, aux félicitations qui de Jacta-ble, seront adressées Aucoc de la joaillerie, comme il convient de vous appeler.
« Mais je tiens à vous assurer que, Desprès ou de loin, aujourd'hui commeDebainHénin-porte en quelle circonstance, mon dévouement vous est acquis, et si quelque esprit jaloux jetait, Chambin savoir pourquoi, une note discordante dans ce concert amical, eh Boin ! qu'il Chaveton qu'on se Moche des manifestations d'une basse envie qu'il ne saurait proPaget dans nos cœurs.
« On le lui prouvera au besoin en Langoulant comme il convient, c'est le plus sûr moyen d'avoir raison Dufat, qui restera aussi Coulon qu'un renard qu'une poule aurait pris.
« Je Marrêt et Lefebvre-aimant sans réclamer Marest, je boucle ma Faite et, sans Rambour ni trompette, je file à la campagne attendre que le Froment-Meurice ».
Inutile d'ajouter par quelles salves de joyeux applaudissements cette communication fut accueillie. La vieille gaieté française a conservé ses droits dans la corporation et nous pourrions citer à l'appui de nombreuses anecdotes.

D'après Henri Vever)




Ces photos font penser à Herbert de Genève  que cette bague pourrait etre de Joe Descomps


Daphnis et Chloé???



Il est possible que ce soit Descomps, mais si l un de mes lecteurs sait quelque chose, tous les autres seront content d'avoir des précisions

A propos de Candas Jacques mon premier patron chez qui j'étais en 1960-61
Quand je suis rentré dans l atelier, il m'avait confié à un de ses excellents ouvriers, au bout de huit jours , il me dit (avec juste raison)  alors que j avais déjà mon CAP de bijoutier "On recommence tout" et  5 mois après ...



L atelier Candas en 1961 rue Richelieu, il y avait 5 pièces ou étaient répartis les joailliers et les polisseuses, j ai été très heureux dans cet atelier 


Je sortis enfin une pièce qui plut à mon camarade formateur qui se nommait Lantz, elle est en maillechort, après....mais c'est une autre histoire.

Des commentaires: richard.jeanjacques@gmail.com

1960-61 L' orchestre YéYé de l'ecole de joaillerie de la rue du Louvre à Paris:

  Cliquez sur les photos pour les agrandir  Michel BALDOCCHI Bonjour Monsieur Richard. Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger quelques foi...