vendredi 10 janvier 2020

Albert Chambin Un très bon joaillier, modeste, et peu connu.

J ai reçu ce courrier d' un ami Joaillier de Geneve:


Bonsoir Jean-Jacques et excellente nouvelle année !
J’espère que vous avez pu retrouver votre liaison internet avec cette nouvelle année doublement vinicole…
J’ai parcouru avec intérêt votre étude sur Descomps et ai pensé à deux pièces de ma collection dont il me semble que le travail et l’inspiration pourraient se rapprocher de l’oeuvre de cet artiste. L’une de ces pièces est presque identique à celle illustrée sur la 15e page, elle porte un numéro 284 et un poinçon losange A C séparés par un trèfle à trois feuilles.
L’autre ne porte absolument aucun poinçon mais est très belle. le sujet semble en être également Daphnis et Chloé. Qu’en pensez-vous ?
Amitiés.
Herbert

Il me joint des photos qui me permettront  d'ajouter un fournisseur fabricant pour Joe Descomps.

Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir

En effet comme l' écrit Herbert, c'est bien le même modèle que celui décrit dans mon article sur Joe Descomps sur mon Blog  BIJOUX ET PIERRES PRECIEUSES:

Christie's indiquait lorsque cette maison l'a revendue:
UNE BROCHE DIAMANT OR ET COUPE ROSE
Conçue par Joe Descomps: dans une boîte de présentation originale estampillée marque de dosage française et 300 1¼ pouces. (3cm.) Diam.
Christie's précise bien "Conçue par Joe Descomps"  et non fabriquée par Descomps.

J'ai beaucoup cherché pour savoir a qui appartenait ce poinçon, j ai hésité un temps avec celui de Candas , le père de mon premier patron.



Mais le trèfle est entouré d'un cercle  ce n'était donc pas lui



Mais Herbert ne reconnaissait pas tout a fait le poinçon , entres autres je lui proposais celui de Chambin, même lettre et symbole.


Mais aucune photo jointe. 



A force, je trouve une photo d'un bijou Chambin et surtout  le poinçon...que je propose à  Herbert qui me réponds

Bravo, oui, c’est bien celui-ci !
Pas facile à photographier aussi nettement , est-ce avec un microscope ?
Herbert

Donc ce bijou est de Albert Chambin. Qui est il?? un joaillier modeste peu connu et pourtant



Intéressante boucle de ceinture de Albert Chambin citée par Vever et dans la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie qui publia ceci, ci-dessous

Mais revenons à M. Chambin qui est, lui aussi, un artiste du bijou et dont la maison est justement réputée.
Nous publions de lui une broche ciselée d'un mouvement gracieux d'un dessin très original. Sa boucle en bijouterie or ciselé est d'une très belle exécution, on sent que l'artisan, ayant un réel sentiment de la nature, n'a laissé au ciseleur que le soin de parfaire son oeuvre.
Il est bien intéressant aussi le pendant de cou, platine, avec ses belles lignes, ses brillants, ses palmes lotus dont le centre de chacune est une navette. Je sais qu'il serait possible de critiquer cette pièce qui ne réalise, peut-être pas, tous les desiderata de ceux qui n'ont d'enthousiasme que pour les fantaisies plus ou moins hasardées de l'art nouveau, mais on ne m'empêchera pas de penser que de tels bijoux sont de nature à plaire davantage aux femmes, qui recherchent l'agréable et l'utile et considèrent que, dans le bijou, la satisfaction d'un caprice n'exclut pas la valeur intrinsèque.
Et, certes, les deux délicieuses plaques de cou, platine et brillants, dont on a sûrement remarqué la reproduction, prouveront mieux que toutes les considérations, la vérité de ce que nous venons de dire. Ces parfaites manifestations de l'art du joaillier, avec leur légèreté et leur éclat, offrent réellement une séduction irrésistible que, malheureusement, l'image ne laisse qu'entrevoir.
On aura contemplé avec curiosité la plaquette qui sert de frontispice à la pièce de vers que l'on a trouvée plus haut, cette plaquette composée par M. Max Blondat, a été aussi éditée par M. Chambin, que l'on ne saurait vraiment trop remercier de nous avoir révélé l'artiste jeune et modeste qui n'a pas dédaigné d'utiliser son talent en faveur du bijou, et nous permettre d'entrevoir ce qu'étaient les artistes de la Renaissance, appliquant leur main habile et leur conception supérieure à tout ce qui les environnait et les inspirait.



Certainement fin XIX eme  ce bijou de Chambin a été revendu par Maitre Mercier
ALBERT CHAMBIN (MO 1893-1922) : Broche en or et argent sertie de diamants en fleuron, 3,2 cm, poids 10,09 g



Maitre Maillé Arcelin a revendu ces flacons  XIXe siècle. Quatre boîtes et un étui à flacons en argent guilloché, gravé et ciselé, comprenant - Un étui renfermant trois flacons à parfum en cristal, poinçons Minerve 1er titre et d’orfèvre pour Albert Chambin. H. 10 cm, poids : 190 g



Bague d'opale et d'or Art nouveau d'Albert Chambin vers 1900  18kt or jaune et marquise en forme d'opale fine dans la conception de feuilles entrelacées. Paris 1 x Marquise opale 18kt or jaune avec Français marques d'avertissement et les fabricants marquent 8 grammes 2.6cms de long x 1.6cms de large Très fine 
Les Salons de Paris Bijoux Vol.1 Les Designers A-K par Alastair Duncan voir p.142 pour d'autres œuvres. Henri Vever Français Bijoux du 19ème siècle traduit par K Purcell Voir pages 1096,1113, 1160 pour d'autres mentions de Chambin en vente chez   https://www.1stdibs.com/


Albert Chambin descriptif de Christie's en dessous






Toutes les pièces sont datée de 1900, comme d habitude, sans preuves de l époque, presse ou livres d'époque , il ne faut pas en tenir compte




1904  Revue de la Bijouterie Joaillerie
Nouvelles et Informations
Nous avons omis, dans notre dernier compte rendu de la distribution des prix de là Chambre syndicale de mentionner que M. Chambin, vice-président de la Chambre syndicale, avait reçu les palmes académiques.




Très belle Broche d' Albert Chambin revendue par la galerie Tadéma de Londres
Design, Orfèvrerie, Broches, épingles, Gold, enamel, plique a jour enamel, pearls & diamonds Length: 3.4 cm (1.3 in) Width: 3.3 cm (1.3 in):
Brooch & pin with maker's mark AC with a clover leaf
cf. The Paris Salons 1895-1914, Jewellery. The Designers A-K, p. 142
Henri Vever, French Jewelry of the Nineteenth Century. Translated from the French by Katherine Purcell, 2001, p. 1096, 1113, 1160





La Broche en forme de fleurs de freesia et de feuilles, broche d'or, de diamants, de perles et émail. Sous la forme de quelques feuilles et fleurs de freesia, de style Art Nouveau, Albert Chambin, Paris, ch. 1900 - c. 1910, l'or (métal), diamond (minéral), Pearl, H 5 cm × 4 cm × w d 1.1 cm  cette broche appartient au Rijksmuséum






C'est la galerie Tadéma de Londres qui a revendu cette très belle boucle de ceinture de 95 grs, avec un motif fleur de pavot.
Littérature
cf. The Paris Salons 1895-1914, Jewellery, Alastair Duncan, 1994, Vol 1, The Designers AK, p. 142 pour boucle similaire par A. Chambin





Voici le poinçon  des fils d'Albert Chambin, qui auraient repris l'affaire de leur père après sa mort




Albert Chambin, édita aussi des bijoux de "créateurs"  permettant ainsi de les remarquer par exemple Max Blondat  cité plusieurs fois dans la Revue de la Bijouterie Joaillerie  et par Vever , témoin cet article sur lui en 1904

Nous n'avons point accoutumé, en dehors des questions qui peuvent intéresser directement la grande corporation, de nous occuper, dans la Revue, des oeuvres d'art exposées aux Salons; pour une fois nous sortirons de notre réserve à propos de M. Max Blondat qui a obtenu cette année, au Salon des Artistes Français, une médaille de 1re classe, puis le Grand Prix du Salon, emportant avec lui la bourse de voyage que l'État réserve aux artistes à qui l'on décerne cette suprême récompense.
Si M. Max Blondat nous intéresse plus particulièrement, c'est que, grâce à une révélation qui nous a été faite par M. Chambin, l'un des distingués vice-présidents de la Chambre syndicale de la Bijouterie, nous avons appris que l'excellent artiste avait dessiné des bijoux et des pièces d'orfèvrerie en même temps qu'il se livrait à des travaux artistiques- d'une plus haute importance.
M. Max Blondat est un modeste et un laborieux, élève de l'école Germain-Pilon, il se destinait à la sculpture sur bois.
Remarqué par M. Walton, qui le recommanda à Mathurin Moreau, il suivit les cours des Beaux-Arts, subventionné de son département (Yonne). Pour ses débuts, il exécuta pour Siot Decauville : « La Femme », « Le Baiser ».
En 1897, il obtient une troisième 'médaille (section des Arts décoratifs), et, en 1900, une mention honorable (section de sculpture): à l'Exposition universelle de 1900, une mention honorable.
Enfin, en 1904, 1re médaille, prix National et prix Piot.
Son «Amour» fut acheté par l'Etat: la Ville de Paris eut acheté sa « Fontaine aux grenouilles » si Blondat ne l'avait, dès l'ouverture du Salon, déjà vendue à une grande dame russe. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que cela est regrettable et qu'il eût été intéressant de pouvoir admirer cette oeuvre charmante dans nos musées.
Le projet de fontaine «Enfants et grenouilles» est reproduit dans la Revue, la première partie comme frontispice, en tête de cet article, la deuxième partie, à la fin, comme cul-de-lampe.
Ceux de nos lecteurs, de la France et de l'étranger, qui ne l'ont pas vue au Salon, pourront ainsi se donner une idée de la composition gracieuse de Max Blondat.
M. Chambin qui découvrit il y a quelques années ce jeune artiste, — il n'est pas inutile de dire qu'actuellement, au seuil de la trentaine, il est un des plus jeunes Hors Concours, — M. Chambin édita, de Max Blondat, en 1899, un pendentif, «La Ronde », qui fut remarqué au Salon de la même année. Nous le reproduisons avec plaisir, c'est un bijou en or;les robes des danseuses
sont en émail avec des tons roses et vert d'eau diaphanes, noeuds brillants, muguet cornaline. Il y a dans cette ronde, comme une
réminiscence de la célèbre danse de Carpeaux, bien que l'impression ressentie ne soit pas semblable.
Plus loin, on trouvera une broche tête de bébé avec collerette dont le grand naturel est saisissant, mais n'étonne point, car on constate, une fois de plus, que Blondat est le sculpteur inspiré des enfants et de la femme.

Voir l interessant article de Wikipédia sur Max Blondat:

Enfin  je publie un passage de Henri Vever sur Felix Desprès dans lequel est cité Chambin
Deja publié sur mon blog richardjeanjacques.com, humour de cette époque!!!


Félix Desprès fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1897. Pour fêter cet heureux événement, ses confrères lui offrirent un dîner chez Ledoyen. Au dessert, l'un des convives, orfèvre distingué, se leva et donna lecture au nouveau chevalier de l'amusante lettre d'excuses suivante, manière de toast fantaisiste dans lequel se retrouvent la plupart des noms de ceux qui étaient présents.

« Mon cher ami, « Empêché d'éleVever vous l'hommage de Massinpathie, pour le confrère éminent et Labouriau que vous êtes, je pense avec regret aux nombreuses bouteilles que dé-Boucheron en votre honneur des collègues plus favorisés, aux félicitations qui de Jacta-ble, seront adressées Aucoc de la joaillerie, comme il convient de vous appeler.
« Mais je tiens à vous assurer que, Desprès ou de loin, aujourd'hui commeDebainHénin-porte en quelle circonstance, mon dévouement vous est acquis, et si quelque esprit jaloux jetait, Chambin savoir pourquoi, une note discordante dans ce concert amical, eh Boin ! qu'il Chaveton qu'on se Moche des manifestations d'une basse envie qu'il ne saurait proPaget dans nos cœurs.
« On le lui prouvera au besoin en Langoulant comme il convient, c'est le plus sûr moyen d'avoir raison Dufat, qui restera aussi Coulon qu'un renard qu'une poule aurait pris.
« Je Marrêt et Lefebvre-aimant sans réclamer Marest, je boucle ma Faite et, sans Rambour ni trompette, je file à la campagne attendre que le Froment-Meurice ».
Inutile d'ajouter par quelles salves de joyeux applaudissements cette communication fut accueillie. La vieille gaieté française a conservé ses droits dans la corporation et nous pourrions citer à l'appui de nombreuses anecdotes.

D'après Henri Vever)




Ces photos font penser à Herbert de Genève  que cette bague pourrait etre de Joe Descomps


Daphnis et Chloé???



Il est possible que ce soit Descomps, mais si l un de mes lecteurs sait quelque chose, tous les autres seront content d'avoir des précisions

A propos de Candas Jacques mon premier patron chez qui j'étais en 1960-61
Quand je suis rentré dans l atelier, il m'avait confié à un de ses excellents ouvriers, au bout de huit jours , il me dit (avec juste raison)  alors que j avais déjà mon CAP de bijoutier "On recommence tout" et  5 mois après ...



L atelier Candas en 1961 rue Richelieu, il y avait 5 pièces ou étaient répartis les joailliers et les polisseuses, j ai été très heureux dans cet atelier 


Je sortis enfin une pièce qui plut à mon camarade formateur qui se nommait Lantz, elle est en maillechort, après....mais c'est une autre histoire.

Des commentaires: richard.jeanjacques@gmail.com

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