mercredi 18 mai 2022

Leon Lecointé et Albert Chaise, un poinçon à trouver


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Armelle de Blanchard :
À moi


Bonjour Jean-Jacques,
Aux ventes de Genève lundi dernier, je suis tombée sur cette adorable broche d'excellente facture dans son écrin
de forme, mais je n'ai pas réussi à lire le poinçon sur la tige, pas plus que le nom sur le fond de l'écrin.
Je lis seulement :
"Maison Le Co...
2 (rue) de la Paix
Paris"

Est-ce que ce serait Maison Le Conte ? ça ne me dit rien, peut-être un atelier en étage du coup. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? J'ai regardé sur Internet, sur votre site, sur les papiers publiés sur le Cairn, mais je n'ai pas trouvé. Du reste, il ne semble pas exister d'historique de locataires de telle ou telle rue en ligne. Et Christie's n'a pas voulu se lancer dans une estimation de fabrication de la pièce donc je ne sais pas trop comment la dater à part d'après l'écrin.
Je vous souhaite une excellente fin d'après-midi,
Bien cordialement,
Armelle.



La maison Christie's de Genève
a bien voulu lui adresser une autre photo de l 'écrin, un peu plus nette, mais si peu que, je dois entamer des recherches.
On peut tout de même voir qu'il y a un autre chiffre effacé derrière le 2, à regarder ce type d'écrin je pense que c'est autour des années 1870-1880. 
Dans les annuaires "Azur" de la profession il y a vers la fin pour chaque année un classement par rue.



Par exemple dans l'Azur de 1930 les bijoutiers-joailliers de la rue de la Paix, malheureusement je n'ai pas d'AZUR, avant 1925. Je recherche sur un "Le Conte" rien nulle part dans ma documentation.


Avec une grande gentillesse Vittoria Lanza Catalogueuse au Département de bijoux de Christie's Genève adresse une photo très nette du poinçon que je n'ai pas trouvé pour l'instant.
Je recherche donc vers les années 1870 un bijoutier dont le nom commence par "Albert C" ce que je pense être un H, puis en étudiant l'écrin usé avec quatre lettres de plus.
Au bout de deux heures dans Google Livres, un indice "Albert Chaize"
Je reprends l'histoire de VEVER et je trouve cet Albert Chaize



"BINGO" Albert Chaize en 1868 avait repris la vieille maison Le Cointe, .....presque tout y est.

Le texte de VEVER 
Albert Chaize était le neveu de Jules Chaize, il reprit en 1868, la vieille maison Le Cointe, qu'il transporta dans un magasin de la rue de la Paix, au n', 24, où il resta jusqu'en 1889.
J. Le Cointe, après avoir été ouvrier bijoutier, s'établit en 1818 rue de Castiglione, n° 12,  et adjoignit l'orfèvrerie à son" commerce de bijoutier-joaillier. Grâce à la protection de la Duchesse de Berry, il fut nommé fournisseur du Duc de Bordeaux, par acte authentique du  3o octobre 1822. A cette époque, il exécuta, pour la Duchesse et pour de grands personnages de la Cour, de très belles parures et de nombreux bijoux. 
Albert Chaise (1829-1891) était marchand-bijoutier et non fabricant.
Nous le citons ici, pour éviter toute confusion entre son oncle et lui. Il était le gendre,de Louis Audouard (1814-1880), l'excellent ciseleur qui travailla beaucoup pour Froment-Meurice.

Pour les débutants qui démarrent dans la recherche ou l'expertise en Joaillerie, vous verrez en bas de page que ma source vient de ce merveilleux site "GALLICA.FR" allez sur ce lien :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63791089/f432.item.r=Le%20cointe
Cette page et la suivante.

Même si vous possédez le livre de Vever la recherche est beaucoup plus facile grace à la consultation par internet, on peut y photographier les pages, les transmettre etc.…etc. De plus, vous pouvez télécharger en entier sur votre ordinateur les livres complets.
Et pour ceux qui n'auraient pas la chance de posséder ces livres de Vever (difficiles à trouver a moins de 300€ et l'état ???, faites comme moi, vous trouverez aux Etats Unis de parfaites copies intégrales pour un prix modique.


Mais vous trouverez aussi d'autres copies de livres comme par exemple "Les Bijoux Anciens et modernes d'EUGENE FONTENAY"
Mais, en attendant !


L oeuvre la plus ancienne que j'ai trouvé.

Canne fée, canne massue ou monument... Les contemporains de Balzac, ont largement glosé sur cet objet, intrigués par son aspect peu ordinaire et la personnalité de son propriétaire.

Convaincu que l’aisance financière ne saurait tarder, Balzac achète ce coûteux accessoire à crédit : la canne commandée à l’orfèvre parisien Le Cointe, 12 rue de Castiglione, et livrée le 18 août 1834, est encore en paiement en avril 1835. L’importance du prix (700 francs) est justifiée par le pommeau d’or, travaillé de fines ciselures et constellé de turquoises, et cette richesse atteste la réussite de Balzac qui vient de publier coup sur coup plusieurs ouvrages très bien accueillis, notamment Eugénie Grandet, La Femme de trente ans ou La Duchesse de Langeais. L’écrivain compte accroître son prestige grâce au Père Goriot, alors en préparation. La période est également jalonnée de succès sentimentaux, avec madame Hanska puis la comtesse Guidoboni-Visconti.



L’écrivain possédait d’autres cannes, comme celle dite « aux singes », commandée à l’orfèvre Froment-Meurice, que conserve également la Maison de Balzac. Ces bijoux trahissent les prétentions de Balzac qui est alors abonné à l’Opéra comme au Théâtre italien, et s’y montre dans la fameuse « loge infernale » occupée par les dandys. Arbitres des élégances, ceux-ci arborent des cannes agrémentées de montures raffinées et discrètes dont la finesse offre un saisissant contraste avec l’impressionnante canne de l’écrivain. Balzac considère que l’artiste règne sur le monde grâce à la puissance de sa pensée, et qu’il est donc en droit de s’affirmer comme un prince de la mode. Mais il est trop lucide pour ignorer que petit, rond, les dents ébréchées et les cheveux gras, il ne correspond en rien à l’image du dandy svelte et sportif – comme ceux que décrivent ses romans. Désireux de montrer qu’il n’est pas dupe, il commande un accessoire excessif en tout : extravagant par l’énormité du jonc comme du pommeau en or qui arbore des armoiries empruntées aux Balzac d’Entraigues, une famille sans aucun lien avec l’écrivain ; dérangeant, car les turquoises sont généralement associées aux jeunes filles. Et que contient la capsule au sommet du pommeau ? Est-ce une boucle de cheveux ou le portrait de sa maîtresse ? L’objet crée une sensation intense, journalistes et caricaturistes s’en emparent aussitôt pour rivaliser d’imagination.

La canne témoigne aussi de l’amour de Balzac pour madame Hanska, dont le sautoir de jeune fille a fourni les chaînettes, et Balzac peut fièrement lui parler de « … ce bijou qui menace d’être européen […] Et si l’on vous disait dans vos voyages que j’ai une canne-fée qui lance des chevaux, fait éclore des palais, crache des diamants, ne vous en étonnez pas et riez avec moi. » (30 mars 1835)
Cette canne est-elle vraiment magique ? Delphine de Girardin, dans le roman La Canne de Monsieur de Balzac (1836), soutient qu’elle rend invisible celui qui la porte dans la main gauche. « M. de Balzac se cache pour observer ; il regarde, il regarde des gens qui se croient seuls, qui pensent comme jamais on ne les a vu penser ; il observe des génies qu’il surprend au saut du lit, des sentiments en robe de chambre, des vanités en pantoufles, des fureurs en casquettes, des désespoirs en camisoles, et puis il vous met tout cela dans un livre ». Comment en effet expliquer autrement la cohérence et la complexité psychologique de ses personnages ?
https://www.maisondebalzac.paris.fr/fr/decouvrir-le-musee/les-collections/lecrivain/la-canne-dhonore-de-balzac-dite-la-canne-aux-turquoises





IMPORTANTE PARURE "CORBEILLE DE MARIAGE" qui a été revendu par la maison "ARTCURIAL" En or jaune 18k (750) et argent dite, composée de deux bracelets rigides ouvrant, un collier, un peigne, trois broches et une paire de pendants d'oreilles, l'ensemble orné de 27 camées coquilles ovales sculptés de scènes mythologiques, les encadrements ciselés au repoussé de grènetis, les intercalaires, de fleurs et de pampres. Les tours de poignets formés chacun d'un large bandeau à décor de filets émaillé noir, les fermoirs à crémaillère. (systèmes changés, un motif supplémentaire)(dents en écaille, système en métal) Vers 1840 Travail probablement français ; aucun poinçon Dans son écrin chiffré B C P sommé d'une couronne comtale de la Maison Lecointe & Albert Chaise, neveu de Pierre Jules Chaise grand dessinateur et bijoutier, Lecointe, bijoutier de la famille d'Orléans Tour de cou : 41,5 cm; poids brut : 286,7 g Voir les camées de même inspiration au musée National de Malmaison PROVENANCE Selon la tradition familiale cette parure aurait été donnée par Joséphine de Beauharnais à la Maréchale Macdonald pour son mariage ; elle a ensuite été transmise directement aux filles pour leur mariage jusqu'à ce jour. Le chiffre sur l'écrin est celui de Beaufort - Puysségur.

Aucun poinçon ?????

L'écrin est chiffré B.C.P. ce qui serait donc : M  Barthélémy de Chastenet de Puységur, 
Né le 23 novembre 1729 - Rabastens (81) Décédé en 1804 - Rabastens (81), à l'âge de 75 ans



La parure aurait été offerte à la Maréchale Mac Donald  par Joséphine de Beauharnais et transmise aux filles pour leur Mariage.  Mais Etienne Mac Donald a été fait Maréchal en 1809, or ce Maréchal Mac Donald a été marié trois fois et n'eut des filles que sur les deux premiers mariages donc ce pourrait être 1802 pour son second Mariage avec Melle De Montholon , mais elle est décédée en 1804 à l'Age de 24 ans , elle eut bien une fille mais Félicité Françoise morte à la meme date que sa mère , le jour de sa naissance donc reste du mariage de Etienne Jacques Joseph Alexandre MACDONALD 1765-1840 avec  Ernestine Thérèse Gasparine de BOURGOING 1789-1870 un fils né en 1824 Louis Marie Alexandre .
Donc je ne comprends pas l'explication de la maison Artcurial!!!

En tous cas ce ne peut être de 1840, puisque vous avez lu plus haut que Albert Chaize, n'avait
Repris la maison La maison Le Cointé (ou le Cointe) qu'en 1868. 

Passons, Le Cointe était déjà célèbre en 1855.



C'est la première exposition universelle française (et la deuxième mondiale, la première étant l'Exposition universelle de 1851 de Londres). Elle s'est tenue à Paris sur les Champs-Élysées du 15 mai au 15 novembre 1855. Elle accueillit plus de 5 100 000 visiteurs. C'est énorme pour l'époque. Vingt-cinq États et leurs colonies y participent.


Au catalogue de Exposition Universelle de 1855


Au catalogue de Exposition Universelle de 1855, ce très riche bracelet


Trois pièces d'un service à Thé exécuté par Le Cointé en 1855 pour l'exposition





Montre en or, lunette en métal... Montre en or, lunette en métal doré et dos perlés, émaillé à décor de fleurs, diamants taille rose, mouvement mécanique. XIXème siècle  Dans son écrin avec sa clef de la maison Lecointe et Albert Chaise, 26 Place Vendôme, Paris.
?? je n'ai pas trouvé de Chaize et Le Cointé au 26 place Vendôme, si quelqu'un peut me le démontrer !!!
 

Commentaire sur deux pièces exposées en 1855 par Lecointe article citant celui-ci comme l'un de nos plus habiles bijoutiers de Paris"



Médaille de 1 ere classe à l'exposition pour un "ensemble de bon gout, simple et fin, petits objets de Joaillerie bien dessinés : jolis bijoux"

1859 :  Le Cointe et Albert Chaize sont indiqués au 24 rue de la Paix, ils sont associés.


Le Dictionnaire des Poinçons VERLET/VCA parle de la place Vendome, je n'ai rien trouvé, cette société est dissoute en 1866 mais même avant, ils sont installés au 24 rue de la Paix.
En revanche je suis en accord avec lui sur l'orthographe de son nom "Le Cointé"




En revanche pour qui trouverait dans le Dictionnaire Verlet/VCA ce poinçon de Albert Chaise, se méfier du dessin et ce n'est pas une avec association avec LECOINTRE mais avec Le Cointé....



Dans l'annuaire des arts industriels de 1870, il est toujours fait état de "Le Cointé et Albert Chaize"  et au 24 rue de la Paix.



Montre en or, lunette en métal...Christie's
Montre en or, lunette en métal doré et dos perlés, émaillé à décor de fleurs, diamants taille rose, mouvement mécanique. XIXème siècle . 
Dans son écrin avec sa clef de la maison Lecointe et Albert Chaise.





1878 Le Cointé et Chaize Rue de la Paix


1888, Dans le Figaro Albert Chaize, seul cité, fait une liquidation de bijoux.


1889 Albert Chaize est au 24 rue de la Paix à Paris dans l'almanach du Commerce



1890 Lecointe Albert Chaise Lecointe Albert Chaise, neveu de Pierre Jules Chaise grand dessinateur et bijoutier, Lecointe, bijoutier de la famille Orléans. Fume-cigarette-cigarette en laque et métal doré orné de cabochon de pierre naturelle et un diamant taille ancienne. Vers 1900 Dans un écrin à la forme en cuir bordereau revendu par Christie's
Attention Lecointe (Le Cointé) n'est plus avec Albert Chaize.



Un flacon de parfum en verre fin...revendu par Christie's : Un flacon de parfum en verre fin du 19ème siècle, la forme finement effilée avec des montures en métal doré et un cabochon en émail bleu au sommet, dans un étui en velours bleu ajusté pour Maison le Cointe, Albert Chaise à Paris, le parfum 10cm.
Je rappelle que depuis 1868, Le Cointé n'est plus là, mais Albert Chaize a continué de garder son nom associé au sien. Néanmoins ce flacon doit dater des années 1870-1880.



Article de Charles Laboulaye en 2016


Enfin, je l'ai découvert en dernier, notre petit violon a été au catalogue de l'excellente maison Wartski qui note que cette Broche en or de deux couleurs à la forme d'un violon Paris 1885 environ 5 cm de long, dans un écrin original de Albert Chaize.


Mais qui a fabriqué cette broche ? je n'ai pas trouvé le Symbole de ce poinçon, la première lettre est un C, la deuxième  un T, un R....?

Commentaires a m adresser : richard.jeanjacques@gmail.com

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