Mail de Sarah, Maison Miller Rue Saint Honoré.
Cher Jean-Jacques,
Pourrais-tu nous éclairer sur ce poinçon de maître que nous n’arrivons pas à situer ?
Il se trouve sur un bracelet type Tank.
Merci
Belle journée
Bises
| 14:03 (il y a 1 heure) | |||
DES BANDITS EN AUTO CAMBRIOLENT UNE BIJOUTERIE RUE TRONCHET
Ils brisent une glace, volent des bijoux et s'enfuient en fusillant les passants Vers 8 heures 30, hier soir, M Léon Col, bijoutier, 15, rue Tronchet, envoya son garçonnet jeter une lettre à la poste. Quittant la boutique, illuminée, l'enfant remarqua une automobile Citroën qui stationnait le long du trottoir, - avec le chauffeur pour seul occupant. Comme la rue était encore fort animée et la chaussée parcourue par de nombreuses voitures, l'enfant poursuivit sa course sans autrement s'étonner.
Quelques instants plus tard exactement, M. et Mme Col entendaient soudain une vitre de leur devanture s'écrouler dans un fracas épouvantable. Ils se précipitèrent. Des coups de feu crépitèrent dans la nuit. L'auto Citroën s'enfuyait. Une lourde niasse de fer, pesant quatre à cinq kilos, hâtivement et maladroitement emmanchée dans un morceau de hêtre, restait dans l'étalage,' où, par contre, manquait un plateau de bagues ornées de brillants de grande valeur.
Des bandits en auto venaient d'opérer. Cependant, un garde républicain, Charles Le renard, 23 ans, croix de guerre, appartenant à la 56 compagnie, passait à ce moment. Avisant le voleur, vêtu d'un pardessus et coiffé d'un chapeau gris, qui se hâtait vers l'automobile au 'moteur ronflant, il se jeta sur lui. L'autre tira dans sa direction trois coups de revolver, dont une balle traversa le vestibule de l'immeuble ; puis, au moment où le soldat sautait sur le marchepied, la Citroën démarra, et le bandit braqua son browning sur son poursuivant qui lâcha prise ..Rapidement, le garde Lerenard héla un taxi, et la poursuite commença. Les deux voitures contournèrent la Madeleine, suivirent. la rue Royale et gagnèrent les Champs-Elysées où, redoublant de vitesse, l'auto des bandits disparut.
M. Baudeloque, inspecteur à la 14e brigade mobile de M. Bichon, qui dînait non loin de là, était accouru aux premières détonations. Il eut le sentiment très net que, de chaque trottoir, des complices postés au moment du vol. avaient favorisé .la fuite , en tirant sur la foule. Une balle, en effet, vint frapper la devanture de Melle Qville, pâtissier, au 11 de la, rue Tronchet, qui" sortit à son tour, et ramassa même une balle perdue par les bandits.
Aussitôt informé, M. Marchand, commissaire de police rue Clapeyron, vint faire les constatations d'usage. Sa première .enquête révéla les faits ci-dessus-dessus. M. Col ne put lui fournir, séance tenante, tous les élé1ents utiles pour apprécier l'importance du vol, dont le montant est, toutefois, assez élevé. Quant à Mme Col, I 'emotion lui valut une crise nerveuse assez grave qui ne met pas ses jours en danger mais qui l'obligea à s'aliter. La rare audace des bandits fait croire à une nouvelle bande de malfaiteurs. Certaines maladresses d'exécution laissent supposer uns inexpérience qui-dénote !a jeunesse' des exécutants. La police a recueilli des pièces à conviction de nature à faciliter de beaucoup la recherche et l'arrestation de ces bandits, dont la manière rappelle, d'ailleurs, d'assez fâcheuse façon, celle des bandits en auto de Suresnes.