Je me permet de vous contacter suite à la consultation de votre site sur les poinçons de Bijoutiers Orfèvres de Normandie.
Je suis chargé de l'étude de sceaux postmédiévaux au sein d'une association sigillographique nommée Sigillvm Franciae. J'ai actuellement en étude un bouton en argent dit "cachet galant" provenant du département de l'Eure qui comporte un poinçon de Maître d'orfèvre de la période dite des fermiers généraux (d'après mes recherches).
Je cherche depuis plusieurs jours à identifier ce poinçon mais sans résultat, le seul Maître d'orfèvre ayant les initiales IGM que j'ai trouvé serait un nommé Jean-Georges MOREL mais pas de Normandie.
Dans la mesure du possible, auriez vous quelques informations en votre possession ou une possible concordance avec l'un de vos poinçons de votre base ?
Je vous joint deux photos, En vous remerciant,
Bien cordialement
David LEVERT
Sur l un de vos boutons cette citation, et ce dessin est intéressant: effectuons une rotation horizontale
Des 1260, le Livre des métiers d’Etienne Boileau mentionne que " nul orfèvre ne peut ouvrer d’or a Paris qu’il ne soit a la touche de Paris ou mieux... d’argent qu’il ne soit aussi bon comme esterlin ou mieux ». L’esterlin est une ancienne monnaie qui avait cours en Europe au Moyen Âge.
Il est évident que des règlements relatifs au titre des métaux avaient été promulgues a une époque fort antérieure. Le problème était de pouvoir contrôler l’application de ces règlements et essentiellement de poursuivre ceux qui les enfreignaient :
C’est pourquoi on imagina d’obliger les maîtres orfèvres a signer leurs ouvrages d’un poinçon dit poinçon de maître.
Le poinçon de maître est le premier en date des poinçons d’orfèvrerie : il fut en effet institué pour l’argent par une ordonnance de Philippe le Hardi en 1275, renouvelée en 1313 pour l’or par Philippe le Bel : "Voulons et ordonnons que en chacune ville on il y aura orfèvres, ait un seing propre pour signer les ouvrages qui y seront faits." L’ordonnance fut encore confirmée par un règlement relatif au métier d’orfèvre promulgué par jean le Bon en 1355. En fait, les rarissimes pièces d’orfèvrerie du Moyen Age qui nous sont parvenues ne portent le plus souvent aucun poinçon, ce qui semble bien indiquer que les édits ne furent qu’imparfaitement appliques.
Cependant, des le XVIe, la formule semble s’être généralisée, et le poinçon de maître prend la physionomie qu’il conservera jusqu’a la fin de l’Ancien Regime : il comprend les initiales du maître, avec un symbole particulier appelé different (mitre, rose, colombe, etc.), le tout surmonte d’une fleur de lis couronnée et assortie de deux grains, dits "grains de remède" ; ces grains de remède rappelaient à l’origine la limite extreme de la tolerance du titre de Paris (le grain étant sous l’Ancien Regime une unite de poids, On trouve d’ailleurs des exceptions a cette disposition du poinçon : la fleur de lys couronnée peut manquer ainsi que le different. Plus souvent, les initiales à son prénom et à la premiere lettre des diverses syllabes composant son nom (par exemple FCB pour Francois Corbie, FDLP pour François Delapierre) : sans doute pour distinguer des orfèvres ayant les memes initiales.
Un règlement general édicté par Louis XIV le 30 décembre 1679 fixe, entre autres, la dimension des poinçons de maitres, qui ne devaient pas dépasser deux lignes en hauteur et une ligne un quart en largeur (environ 4,5 3 mm). Par contre les orfèvres étaient autorisés a utiliser des poinçons plus petits, certains en possédèrent jusqu’a quatre, qui devinrent obligatoires pour les menus ouvrages d’or en 1721 et d’argent en 1733.
Poinçon de fabricant au XIX° siècle
La loi de 1797 impose une seule forme Pour le poinçon de fabricant, tant pour l’or que l’argent : le losange a l'intérieur duquel s’inscrivent, en hauteur ou en largeur, les initiales de l’orfèvre. Ce poinçon peut être établi en deux tailles différentes afin de s’adapter aux gros comme aux petits ouvrages.
A leurs initiales, les orfèvres français du XIX Eme ajoutent, dans la quasi-totalité des cas, un symbole ou différent, selon une tradition bien établie sous l’Ancien Regime. Il est à remarquer cependant que les orfèvres déjà en exercice avant la Revolution ont souvent, en 1798 adopté un nouveau different :