vendredi 10 janvier 2020

Albert Chambin Un très bon joaillier, modeste, et peu connu.

J ai reçu ce courrier d' un ami Joaillier de Geneve:


Bonsoir Jean-Jacques et excellente nouvelle année !
J’espère que vous avez pu retrouver votre liaison internet avec cette nouvelle année doublement vinicole…
J’ai parcouru avec intérêt votre étude sur Descomps et ai pensé à deux pièces de ma collection dont il me semble que le travail et l’inspiration pourraient se rapprocher de l’oeuvre de cet artiste. L’une de ces pièces est presque identique à celle illustrée sur la 15e page, elle porte un numéro 284 et un poinçon losange A C séparés par un trèfle à trois feuilles.
L’autre ne porte absolument aucun poinçon mais est très belle. le sujet semble en être également Daphnis et Chloé. Qu’en pensez-vous ?
Amitiés.
Herbert

Il me joint des photos qui me permettront  d'ajouter un fournisseur fabricant pour Joe Descomps.

Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir

En effet comme l' écrit Herbert, c'est bien le même modèle que celui décrit dans mon article sur Joe Descomps sur mon Blog  BIJOUX ET PIERRES PRECIEUSES:

Christie's indiquait lorsque cette maison l'a revendue:
UNE BROCHE DIAMANT OR ET COUPE ROSE
Conçue par Joe Descomps: dans une boîte de présentation originale estampillée marque de dosage française et 300 1¼ pouces. (3cm.) Diam.
Christie's précise bien "Conçue par Joe Descomps"  et non fabriquée par Descomps.

J'ai beaucoup cherché pour savoir a qui appartenait ce poinçon, j ai hésité un temps avec celui de Candas , le père de mon premier patron.



Mais le trèfle est entouré d'un cercle  ce n'était donc pas lui



Mais Herbert ne reconnaissait pas tout a fait le poinçon , entres autres je lui proposais celui de Chambin, même lettre et symbole.


Mais aucune photo jointe. 



A force, je trouve une photo d'un bijou Chambin et surtout  le poinçon...que je propose à  Herbert qui me réponds

Bravo, oui, c’est bien celui-ci !
Pas facile à photographier aussi nettement , est-ce avec un microscope ?
Herbert

Donc ce bijou est de Albert Chambin. Qui est il?? un joaillier modeste peu connu et pourtant



Intéressante boucle de ceinture de Albert Chambin citée par Vever et dans la revue de la Bijouterie Joaillerie Orfèvrerie qui publia ceci, ci-dessous

Mais revenons à M. Chambin qui est, lui aussi, un artiste du bijou et dont la maison est justement réputée.
Nous publions de lui une broche ciselée d'un mouvement gracieux d'un dessin très original. Sa boucle en bijouterie or ciselé est d'une très belle exécution, on sent que l'artisan, ayant un réel sentiment de la nature, n'a laissé au ciseleur que le soin de parfaire son oeuvre.
Il est bien intéressant aussi le pendant de cou, platine, avec ses belles lignes, ses brillants, ses palmes lotus dont le centre de chacune est une navette. Je sais qu'il serait possible de critiquer cette pièce qui ne réalise, peut-être pas, tous les desiderata de ceux qui n'ont d'enthousiasme que pour les fantaisies plus ou moins hasardées de l'art nouveau, mais on ne m'empêchera pas de penser que de tels bijoux sont de nature à plaire davantage aux femmes, qui recherchent l'agréable et l'utile et considèrent que, dans le bijou, la satisfaction d'un caprice n'exclut pas la valeur intrinsèque.
Et, certes, les deux délicieuses plaques de cou, platine et brillants, dont on a sûrement remarqué la reproduction, prouveront mieux que toutes les considérations, la vérité de ce que nous venons de dire. Ces parfaites manifestations de l'art du joaillier, avec leur légèreté et leur éclat, offrent réellement une séduction irrésistible que, malheureusement, l'image ne laisse qu'entrevoir.
On aura contemplé avec curiosité la plaquette qui sert de frontispice à la pièce de vers que l'on a trouvée plus haut, cette plaquette composée par M. Max Blondat, a été aussi éditée par M. Chambin, que l'on ne saurait vraiment trop remercier de nous avoir révélé l'artiste jeune et modeste qui n'a pas dédaigné d'utiliser son talent en faveur du bijou, et nous permettre d'entrevoir ce qu'étaient les artistes de la Renaissance, appliquant leur main habile et leur conception supérieure à tout ce qui les environnait et les inspirait.



Certainement fin XIX eme  ce bijou de Chambin a été revendu par Maitre Mercier
ALBERT CHAMBIN (MO 1893-1922) : Broche en or et argent sertie de diamants en fleuron, 3,2 cm, poids 10,09 g



Maitre Maillé Arcelin a revendu ces flacons  XIXe siècle. Quatre boîtes et un étui à flacons en argent guilloché, gravé et ciselé, comprenant - Un étui renfermant trois flacons à parfum en cristal, poinçons Minerve 1er titre et d’orfèvre pour Albert Chambin. H. 10 cm, poids : 190 g



Bague d'opale et d'or Art nouveau d'Albert Chambin vers 1900  18kt or jaune et marquise en forme d'opale fine dans la conception de feuilles entrelacées. Paris 1 x Marquise opale 18kt or jaune avec Français marques d'avertissement et les fabricants marquent 8 grammes 2.6cms de long x 1.6cms de large Très fine 
Les Salons de Paris Bijoux Vol.1 Les Designers A-K par Alastair Duncan voir p.142 pour d'autres œuvres. Henri Vever Français Bijoux du 19ème siècle traduit par K Purcell Voir pages 1096,1113, 1160 pour d'autres mentions de Chambin en vente chez   https://www.1stdibs.com/


Albert Chambin descriptif de Christie's en dessous






Toutes les pièces sont datée de 1900, comme d habitude, sans preuves de l époque, presse ou livres d'époque , il ne faut pas en tenir compte




1904  Revue de la Bijouterie Joaillerie
Nouvelles et Informations
Nous avons omis, dans notre dernier compte rendu de la distribution des prix de là Chambre syndicale de mentionner que M. Chambin, vice-président de la Chambre syndicale, avait reçu les palmes académiques.




Très belle Broche d' Albert Chambin revendue par la galerie Tadéma de Londres
Design, Orfèvrerie, Broches, épingles, Gold, enamel, plique a jour enamel, pearls & diamonds Length: 3.4 cm (1.3 in) Width: 3.3 cm (1.3 in):
Brooch & pin with maker's mark AC with a clover leaf
cf. The Paris Salons 1895-1914, Jewellery. The Designers A-K, p. 142
Henri Vever, French Jewelry of the Nineteenth Century. Translated from the French by Katherine Purcell, 2001, p. 1096, 1113, 1160





La Broche en forme de fleurs de freesia et de feuilles, broche d'or, de diamants, de perles et émail. Sous la forme de quelques feuilles et fleurs de freesia, de style Art Nouveau, Albert Chambin, Paris, ch. 1900 - c. 1910, l'or (métal), diamond (minéral), Pearl, H 5 cm × 4 cm × w d 1.1 cm  cette broche appartient au Rijksmuséum






C'est la galerie Tadéma de Londres qui a revendu cette très belle boucle de ceinture de 95 grs, avec un motif fleur de pavot.
Littérature
cf. The Paris Salons 1895-1914, Jewellery, Alastair Duncan, 1994, Vol 1, The Designers AK, p. 142 pour boucle similaire par A. Chambin





Voici le poinçon  des fils d'Albert Chambin, qui auraient repris l'affaire de leur père après sa mort




Albert Chambin, édita aussi des bijoux de "créateurs"  permettant ainsi de les remarquer par exemple Max Blondat  cité plusieurs fois dans la Revue de la Bijouterie Joaillerie  et par Vever , témoin cet article sur lui en 1904

Nous n'avons point accoutumé, en dehors des questions qui peuvent intéresser directement la grande corporation, de nous occuper, dans la Revue, des oeuvres d'art exposées aux Salons; pour une fois nous sortirons de notre réserve à propos de M. Max Blondat qui a obtenu cette année, au Salon des Artistes Français, une médaille de 1re classe, puis le Grand Prix du Salon, emportant avec lui la bourse de voyage que l'État réserve aux artistes à qui l'on décerne cette suprême récompense.
Si M. Max Blondat nous intéresse plus particulièrement, c'est que, grâce à une révélation qui nous a été faite par M. Chambin, l'un des distingués vice-présidents de la Chambre syndicale de la Bijouterie, nous avons appris que l'excellent artiste avait dessiné des bijoux et des pièces d'orfèvrerie en même temps qu'il se livrait à des travaux artistiques- d'une plus haute importance.
M. Max Blondat est un modeste et un laborieux, élève de l'école Germain-Pilon, il se destinait à la sculpture sur bois.
Remarqué par M. Walton, qui le recommanda à Mathurin Moreau, il suivit les cours des Beaux-Arts, subventionné de son département (Yonne). Pour ses débuts, il exécuta pour Siot Decauville : « La Femme », « Le Baiser ».
En 1897, il obtient une troisième 'médaille (section des Arts décoratifs), et, en 1900, une mention honorable (section de sculpture): à l'Exposition universelle de 1900, une mention honorable.
Enfin, en 1904, 1re médaille, prix National et prix Piot.
Son «Amour» fut acheté par l'Etat: la Ville de Paris eut acheté sa « Fontaine aux grenouilles » si Blondat ne l'avait, dès l'ouverture du Salon, déjà vendue à une grande dame russe. Nous ne pouvons nous empêcher de penser que cela est regrettable et qu'il eût été intéressant de pouvoir admirer cette oeuvre charmante dans nos musées.
Le projet de fontaine «Enfants et grenouilles» est reproduit dans la Revue, la première partie comme frontispice, en tête de cet article, la deuxième partie, à la fin, comme cul-de-lampe.
Ceux de nos lecteurs, de la France et de l'étranger, qui ne l'ont pas vue au Salon, pourront ainsi se donner une idée de la composition gracieuse de Max Blondat.
M. Chambin qui découvrit il y a quelques années ce jeune artiste, — il n'est pas inutile de dire qu'actuellement, au seuil de la trentaine, il est un des plus jeunes Hors Concours, — M. Chambin édita, de Max Blondat, en 1899, un pendentif, «La Ronde », qui fut remarqué au Salon de la même année. Nous le reproduisons avec plaisir, c'est un bijou en or;les robes des danseuses
sont en émail avec des tons roses et vert d'eau diaphanes, noeuds brillants, muguet cornaline. Il y a dans cette ronde, comme une
réminiscence de la célèbre danse de Carpeaux, bien que l'impression ressentie ne soit pas semblable.
Plus loin, on trouvera une broche tête de bébé avec collerette dont le grand naturel est saisissant, mais n'étonne point, car on constate, une fois de plus, que Blondat est le sculpteur inspiré des enfants et de la femme.

Voir l interessant article de Wikipédia sur Max Blondat:

Enfin  je publie un passage de Henri Vever sur Felix Desprès dans lequel est cité Chambin
Deja publié sur mon blog richardjeanjacques.com, humour de cette époque!!!


Félix Desprès fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1897. Pour fêter cet heureux événement, ses confrères lui offrirent un dîner chez Ledoyen. Au dessert, l'un des convives, orfèvre distingué, se leva et donna lecture au nouveau chevalier de l'amusante lettre d'excuses suivante, manière de toast fantaisiste dans lequel se retrouvent la plupart des noms de ceux qui étaient présents.

« Mon cher ami, « Empêché d'éleVever vous l'hommage de Massinpathie, pour le confrère éminent et Labouriau que vous êtes, je pense avec regret aux nombreuses bouteilles que dé-Boucheron en votre honneur des collègues plus favorisés, aux félicitations qui de Jacta-ble, seront adressées Aucoc de la joaillerie, comme il convient de vous appeler.
« Mais je tiens à vous assurer que, Desprès ou de loin, aujourd'hui commeDebainHénin-porte en quelle circonstance, mon dévouement vous est acquis, et si quelque esprit jaloux jetait, Chambin savoir pourquoi, une note discordante dans ce concert amical, eh Boin ! qu'il Chaveton qu'on se Moche des manifestations d'une basse envie qu'il ne saurait proPaget dans nos cœurs.
« On le lui prouvera au besoin en Langoulant comme il convient, c'est le plus sûr moyen d'avoir raison Dufat, qui restera aussi Coulon qu'un renard qu'une poule aurait pris.
« Je Marrêt et Lefebvre-aimant sans réclamer Marest, je boucle ma Faite et, sans Rambour ni trompette, je file à la campagne attendre que le Froment-Meurice ».
Inutile d'ajouter par quelles salves de joyeux applaudissements cette communication fut accueillie. La vieille gaieté française a conservé ses droits dans la corporation et nous pourrions citer à l'appui de nombreuses anecdotes.

D'après Henri Vever)




Ces photos font penser à Herbert de Genève  que cette bague pourrait etre de Joe Descomps


Daphnis et Chloé???



Il est possible que ce soit Descomps, mais si l un de mes lecteurs sait quelque chose, tous les autres seront content d'avoir des précisions

A propos de Candas Jacques mon premier patron chez qui j'étais en 1960-61
Quand je suis rentré dans l atelier, il m'avait confié à un de ses excellents ouvriers, au bout de huit jours , il me dit (avec juste raison)  alors que j avais déjà mon CAP de bijoutier "On recommence tout" et  5 mois après ...



L atelier Candas en 1961 rue Richelieu, il y avait 5 pièces ou étaient répartis les joailliers et les polisseuses, j ai été très heureux dans cet atelier 


Je sortis enfin une pièce qui plut à mon camarade formateur qui se nommait Lantz, elle est en maillechort, après....mais c'est une autre histoire.

Des commentaires: richard.jeanjacques@gmail.com

vendredi 6 décembre 2019

Une enigme résolue avec un bracelet de Bapst et Falize





Bonjour,

Tout d'abord, merci et bravo pour tout votre travail de recherche et documentation et ces fantastiques articles sur les anciennes maisons de joaillerie!

J'ai trouvé un superbe bracelet rigide en argent et or, ciselé sur un côté d'une grande sauterelle et d'une fourmi parmi des graminées et fleurs.
Sur l'autre côté la représentation exacte du poinçon de Bapst et Falize, B/une bague avec un pendant poire/F, daté sur un ruban 19 Avril 1908 et sur un autre ruban les initiales G H.
À gauche une corne d'abondance déversant des pièces, à droite un trophée de musique avec partition, mandoline et castagnettes.
Auriez vous une idée sur la l'évènement/date commémoré par ce bracelet (aucun poinçon ni signature...)?
Bien cordialement,
Pascale


Bonsoir Pascale

En effet c'est bien la "marque" de Bapst et falize
Pour la date ,  je pense que cela a un rapport ace la loi du 19 avril 1908 abrogée depuis. Loi spécifique pour l alsace et la Moselle :Les associations relevaient alors des dispositions du droit local, c’est-à-dire des articles 21 à 79 du code civil local et de la loi du 19 avril 1908. Depuis que cette dernière a été abrogée par la loi du 1er août 2003, les associations d’Alsace et de Moselle sont donc soumises aux seuls articles 21 à 79-IV du code civil local. La loi du 1er juillet 1901 ne leur est donc pas applicable et il n’y a pas de choix possible entre les deux législations.
  •  Abrogation de la loi locale du 19 avril 1908 sur les associations, de l'ordonnance locale du 22 avril 1908 prise pour l'application de la loi du 19 avril 1908 sur les associations, des art. 23, 44 et 77, du dernier membre de phrase du second alinéa de l'art. 33, du 2e alinéa de l'art. 43 et de la seconde phrase du 1er alinéa de l'art. 78 du code civil local régissant le droit des associations dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle)


Peut être justement une pièce de commande , il faudrait pouvoir lire les mots gravés


16 nov. 2019 19:24
À moi
Bonsoir Jean-Jacques,

Merci pour votre réponse rapide!
La référence à la loi sur les associations est la seule qui apparaissait, et ne me semblait pas avoir de lien avec mon bracelet :-)
Il n'y a pas de mots gravés sur le ruban de droite, seulement les initiales G et H.
Le ruban de gauche porte seulement la date 19 Avril 1908.
Bien sûr que vous pouvez publier mon courrier (avec seulement mon prénom si possible!) dans le "courrier des lecteurs", je suis morte de curiosité sur cette pièce qui ne quitte plus mon poignet!
Bien cordialement,
Pascale






Eh bien non!!,du moins c'est bien Bapst et Falize, mais le reste non!!!

Car Pascale me renvoie un mail



sam. 30 nov. 08:22 (il y a 6 jours)
À moi
Bonjour Monsieur,
je me dépèche de vous transmettre ce qu'un ami a trouvé, et qui résoud une bonne partie du mystère de mon bracelet!
Photos d'un même bracelet en écrin avec inscriptions en fin de page.
https://ameliemurat.wordpress.com/prix-femina/
Bien cordialement,
Pascale


Bravo
Je n ai trouvé ce concours qu' en 1910 je n ai pas trouvé avant
En revanche il y a plusieurs articles à la bibliothèque nationale sur Amelie Murat .M autorisez vous a le publier dans mon courrier des lecteurs? cela peut servir a d autres 
Bonne journée 
Jean Jacques




Ce que j'ai trouvé en 1910 de ce concours de Poésie




Mais en 1907 c'est Amélie Murat qui gagne ce prix Fémina



Prix Fémina
Amélie Murat a été plusieurs fois lauréate de ce prix dont voici l’histoire cf. Article LE PRIX FEMINA : LA CONSÉCRATION LITTÉRAIRE AU FÉMININ par Sylvie Ducas N° 1, 2003,de la revue Recherches féministes (1988 – 2017).
« Prenant naissance en 1901 par l’éditeur Pierre Laffite, la revue FEMINA consacre la poésie. En ses commencements ornementaux si ce n’est ornementalistes elle jouit d’une fulgurance à nulle autre pareil par la grâce notamment du concours de poésie lancé par le périodique en l’an 1903 réservé aux femmes et ciblé sur le féminin /non privée du masculin.
Des « tournois de poésie », nombreux sont ceux d’ailleurs organisés par Femina, sont proposés en plus des concours. Or, ces manifestations poétiques participent d’une même stratégie de célébration que celle qui préside à la fondation du prix littéraire : restaurer cet âge d’or des lettres où les femmes pouvaient prétendre à une reconnaissance littéraire, se coiffer des lauriers du succès et posséder leurs lettres de noblesse. Reste à remporter l’épreuve de l’institutionnalisation littéraire, par l’entremise d’un prix littéraire capable de rivaliser avec le Goncourt du sexe opposé. Car le rôle des femmes doit désormais s’élever au rang d’une véritable magistrature, à égalité avec les hommes, dans la nouvelle économie de la vie littéraire française.Le tournoi poétique remporte un tel succès (avant tout, d’estime) qu’il fait des émules et c’est un succès sur toute la ligne… La portée du tournoi fut considérable pour l’image de la poésie féminine….. »Dans « Histoires littéraires : revue trimestrielle consacrée à la littérature française des 19 et 20e siècles », l’entrefilet :  « Amélie Murat remporte un nouveau concours Femina en 1907 (1er prix de saynète, 1er prix de sonnet,2e prix de sonnets Vers à chanter) ».
« Au Théâtre-Femina, distribution solennelle des Prix de Poésie aux lauréates du Concours 1908  : Jeanne Dortzal, Freillet, Amélie Murat, Segnin et Saint-Ys. Après lecture du palmarès, représentation de Le Jardin merveilleux … »Créé en 1907 ce théâtre de 500 places, situé dans un ancien hôtel au 90 avenue des Champs-Élysées Paris. Son originalité était que la salle de spectacle pouvait, par un ingénieux mécanisme, immédiatement se transformer en salle de bal. Inauguré le 19 mars 1907, le Théâtre Femina ferma définitivement ses portes en 1928.
L énigme est résolue et il y a donc d'autres bracelets ?????
Cadeau du Prix Femina : bracelet en vermeil par la Maison Falize connue depuis 1840 pour l’amour de l’émail et des bijoux, dynastie de bijoutiers, dont le fondateur Alexis Falize a été le fournisseur des plus grands joailliers de son temps, car il se distinguait par ses dons de dessinateur. Sont représentés en vermeil les attributs de la poésie: musique, corne d’abondance, fleurs, la cigale et et la fourmi.





mardi 19 novembre 2019

Rouen Gallo Romain, La Haute Vielle Tour au 2 eme siècle

Jacques Ecrement  gemmologue diplomé etc...etc..a réagi a mon article

https://www.richardjeanjacques.com/2012/02/un-atelier-dorfevre-rouen-au-ii-eme.html

Jacques Ecrement Merci pour ce bel article sur cette période intéressante et peu publiée.

C'est vrai qu'il y a peu de publications sur cette époque gallo romaine en matière de bijoux, Rouen n'est pas Pompeï mais  à quelques mètres sous terre , les archéologues ont fait des découvertes merveilleuses.Pourtant, tout avait été labouré par des années de bombardements.


Tout ce qu il y avait entre la Cathédrale et la Seine avait été détruit, il restait quelques pans de murs des plus vieux quartiers




Après guerre on appliqua le plan que les allemands avait prévu avant la fin de la guerre pour reconstruire, on  suréleva la ville (c'était bien face aux inondations régulières)  et on arasa les immeubles détruits , cela fit du remblai.




De cette Halle aux toiles, il ne restait rien, sauf la  chapelle catholique de la Fierte Saint Romain, la halle aux toile derrière fut reconstruite à l identique .
Sur cette photo les archéologues avaient commencé a travailler , alors que les arbres n'étaient pas encore abattus



 
 La Halle Aux Toiles est le bâtiment sud des anciennes Halles de Rouen, construit dans la seconde moitié du XII ème siècle.
L'origine de son nom vient du fait qu'un marché de toiles s'y trouvait, complétant ainsi la Halle aux Grains (coton) et la Halle aux Draps. On y vendait du linge, des ustensiles de tout genre, mais particulièrement de la faïence, de la poterie et de la verrerie. Ce fut autrefois le plus grand marché de France.
la Fierte Saint-Romain,  date de la renaissance des arts. C'était au premier étage de ce monument qu'avait lieu la 'levée de la Fierté', pour la délivrance d'un prisonnier. Rouen.fr
La place du marché fut agrandie et se transforma en parking, puis il fut décidé d'y faire dans les années 80 un parking souterrain.


Mais la Seine est proche, de toutes les collines autour de Rouen descend de l eau , il y a même des ruisseaux souterrains comme le Robec ou l'aubette et au 1 er siècle c'était une zone marécageuse. Donc pour construire ce parking , on ne pouvait se contenter de creuser, et l'Entreprise Morillon Corvol Coubot
 eut recours a des Palplanches. C'est un de mes amis qui était chef de chantier, et il est sur mon facebook.



Une palplanche était une planche servant à consolider une galerie de mine afin d'éviter les éboulements. Le mot désigne généralement aujourd'hui un pieu profilé conçu pour être battu en terre ou dans le sédiment et s'enclenchant aux pieux voisins par l'intermédiaire de nervures latérales appelées serrures.
Vous voyez donc l assemblage des Palplanches, travail délicat 



Les Palplanches sont hissées, puis assemblées , car l étanchéité doit être parfaite de plus elles retiennent la pression des terrains avoisinants


Assemblage de deux palplanches



Courageux cet homme!


Il va falloir faire ainsi tout le tour de la place





Et ces palplanches vont être enfoncées avec un marteau vibreur suspendu à une grue


C'est un engin extrêmement bruyant, capable d'une cadence de battage de plusieurs dizaines de percussions à la minute, peu supportable pour les riverains 


Et voila, quelques mois plus tard le tour de la place est fini, on peut dégager le centre de  ce qui le remplit, et là !!! surprise. Enfin à moitié, car des qu on creuse a Rouen , on trouve, et dans ce cas comme dans les autres , il y a intervention de la circonscription des antiquités historique de Haute Normandie et celle ci durera de septembre 1978 a janvier 1979.
Au sud de la place se trouvait un mur épais de 50 cms qui traversait toute la place d'est en ouest a 4m50 de profondeur et construit de gros blocs de pierre posés à sec. certainement le premier  quai de Rotomagus. Je profite du jour de l an  pour aller sur le chantier de fouilles, mais il a neigé


Nos archéologues (que je citerai à la fin) ont vite compris l' importance de la découverte, car en plein milieu de grandes salles d'entrepôts se trouve une villa urbaine, classique, d'origine Latine.
Autour d une aire centrale quadrangulaire se répartissent les pièces chauffées par  Hypocauste.
L'hypocauste (hypocaustum) est le nom donné au système de chauffage par le sol utilisé à l'époque romaine, dans l'ensemble de l'Empire, et notamment par les gallo-romains dans les thermes romains et les bains.



C'est un puits à eau , dans ce puits, mon ami  Patrick Halbout a retrouvé un plat de bronze de 38 cm de diamètre avec ses deux anses, plat intact divers autres objets, qui se trouvaient dans un coffre de plomb doublé de bronze. 



En arrière du quai, de grosses poutres, posées à plat sur des pieux de bois constituaient le platelage du quai on peut situer la construction du quai au cours de la seconde moitié du 1 er siècle de notre ère




Les thermes vus de l'est


Dans le couloir du péristyle, une peinture était conservée sur trois mètres cinquante. On observa une plinthe jaune de quarante cms de haut surmontée de trois panneaux à fond gris noir avec des plages colorées irrégulières en forme d ondes et de couleurs variées : Blanc , Bleu clair, ocre jaune , rose, brun Ce décor est une imitation de marbres ou de pierres précieuses.



Ce bloc calcaire monolithe de 2 m5 sur 1 m50, est creusé d une gouttière sur tout le pourtour et devait servir de pressoir, 4 tonnes 5 environ.


La quasi totalité des pièces étaient décorées d'enduits peints



Au début du 3 ème siècle un incendie accidentel a ravagé la villa. La fontaine cultuelle n'est plus utilisée et le puits est comblé et transformé en puits votif.Mais la Villa a été reconstruite et dotée de bains (thermes) luxueux situés aux sud


J emprunte au journal "la Montagne " (j espère qu ils ne m en voudront pas) leur excellent dessin qui explique bien l hypocauste




Vous retrouvez donc les pillettes du dessin précédent et les tubuli qui permettaient a la chaleur qui chauffait le rez de chaussée de monter à l étage



Un des tubuli


Sous la bâche en plastique une vasque, mon ami archéologue  Patrick Halbout la soulève, et ...



C'est une vasque dont le jet d'eau était alimenté par un puits artésien qui servait aussi de petit lieu de culte familial, à l intérieur des pièces de monnaie.




Et voila, la fouille est terminée, le chantier va pouvoir continuer
Mais je ne me suis pas arrêté là , j ai continué de photographier ces travaux spectaculaire jusqu'a l inauguration, et j ai eu le plaisir de me voir demander mon dossier photos qui fut exposé par l entreprise  pour l inauguration.


L auréus




A propos de cet Aureus  que j ai  nettoyé avec amour , il était monté en bijou, deja!!! j ai écrit a son sujet: 
https://www.richardjeanjacques.com/2007/07/monnaies-montes-en-bijoux-cest-pas.htmlhttps://www.richardjeanjacques.com/2007/07/monnaies-montes-en-bijoux-cest-pas.html
Je l ai photographié et aussi........



J ai eu la chance de pouvoir pendant deux mois exposer dans mes vitrines  tous les objets (pas trop volumineux) retrouvés, j avais donc convié mes clients et pendant ce temps mon magasin devint un petit musée




Ce petit pot en céramique métallescente 1ere moitié du II eme siècle est grand comme un gros pot de confitures, il est resté une énigme, pourquoi la panse est hérissée de picots très pointus??? 


Au bouts de quelques années toutes les découvertes de l équipe archéologique furent exposées au musée des beaux arts et vous pourriez penser que cela n intéressait pas les Rouennais? ils furent plus de 15.000 a venir a commencer par notre maire Jean Lecanuet.  Voici donc les archéologues et les équipes bénévoles qui les ont aidés, j ai l honneur de figurer dans la liste.

Une question richard.jeanjacques@gmail.com
Un commentaire, par mail ou ci*dessous


1960-61 L' orchestre YéYé de l'ecole de joaillerie de la rue du Louvre à Paris:

  Cliquez sur les photos pour les agrandir  Michel BALDOCCHI Bonjour Monsieur Richard. Nous avons déjà eu l’occasion d’échanger quelques foi...