samedi 4 novembre 2017

Les Bracelets Tubogaz, Tubogas, Spirotube,

Cher monsieur bonjour,
Tout d'abord merci pour vos écrits, quel bonheur de lire tout cela, je suis née dans une famille passionnée de bijoux, d'art et de design, vous êtes une bible pour nous!
J'ai lu un de vos merveilleux articles sur les bijoux car je dois me séparer d'une parure de ma grand mère de style "Tubogaz" (un collier seul et une parure collier, bracelet et boucles d'oreilles), or on me propose de me les acheter au prix de l'or. Compte tenu de la facture de ces bijoux j'ai refusé cette offre.
Pourriez vous me dire ce que vous pensez de ces pièces et m’indiquer à qui je pourrais les proposer!?
Ces bijoux ont une valeur sentimentale évidement (j'ai vu ma grand mère puis ma mère les porter (je ne sais pas si les boucles d'oreilles font partie de la parure mais je les ai toujours vus portés ensemble avec le collier et le bracelet assortis, le deuxième collier est de même style mais pas tout à fait de même forme, il se portait seul).
Je vous remercie infiniment pour ces informations je ne quitte plus votre blog, je voudrais vous acheter un livre à ce sujet, sont ils disponibles sur internet ou en librairie!?
Un grand merci pour votre attention.
Cordialement. : Orélie Grimaldi



Collier Tubogaz de Orélie


Petit problème de profondeur de champ, mais on voit bien le modèle

Très intéressante question, car bien que je connaisse très bien ce genre de bijoux, je n'ai jamais su d'où venait l'invention, je connais des fabricants, mais ou mon adresse mail est mauvaise, ou ils ne répondent pas, ce qui m'arrive souvent.

J'ai donc répondu à Orélie en lui demandant des précisions a savoir quels sont les poinçons ?

Cliquez sur toutes les photos pour agrandir

apres le A je vois un C ou un E, un R et peut etre un O, mais pas facile, les lettres sont stylisées.. AERO ou ACRO AER ou ACR.
Pour les boucles d'oreilles pas de poinçon de maître juste trois poinçons carrés dont l'aigle il me semble mais je ne vois pas bien.

Sa description n'était pas très précise, mais avec ce qu'elle m'a expliqué et en agrandissant la photo je lui ai indiqué : 
"Je crois que c'est A.C. et une crosse d 'Evêque , ce serait Albert Crossard , fabricant bijoutier connu a son époque."

 Merci cher Jean Jacques...  Albert Crossard...  Génial ! Une crosse d'évêques c'est drôle  .

Alors j'ai effectué des recherches sur "Crossard"


En 1905, une affaire "Le crime de la rue du temple"


Bracelet d'Orélie fabriqué par Crossard


Mais où se trouvait ce Crossard dans le Marais ?


J'ai pu trouver une photo dans la presse, on peut voir que Crossard est au troisième étage au-dessus de l'entresol et au rez de chaussée un bar.


L'article est précis


 Tous les joailliers de Paris et de province, vont reconnaître la rue du Temple vers la République et a droite devant le bar la Rue Dupetit-Thouars, et il y a toujours un bar en travaux mais en 2017, il est bien là.




Les travaux sont terminés au restaurant "La Tour du Temple" l'immeuble du crime, le savent-ils?


Crossard a fabriqué le collier d'"Orélie", a quelle date ?

Souvent entre 1936 et 1950 les colliers sont faits d'une maille dite « tuyau à gaz ou tubogaz » ou à maille serpent, qui s'entrecroisent et sont assemblées sur le devant par un nœud, une fleur ou un bouquet avec parfois des franges. 
Mais il semble que cela date de 1932, et le Joaillier Italien Bulgari serait l'un des premiers a en fabriquer.
Les premiers bijoux à l'allure serpentine apparaissent chez le joaillier romain. Baptisés "Tubogas", en référence à l'esthétique industrielle en vogue à l'époque, ces bracelets-montres s'enroulent autour du poignet. Leur ingénieux système articulé par des charnières en or et rendu flexible par un ressort caché assure à l'objet une souplesse reptilienne.



En 1925 


Cependant Primavera Gallery de New York assure que ce genre de fabrication qu' il a eu entre les mains date de 1925 mais ne sait qui a fabriqué ceux qu'elle a exposés et vendus, en revanche elle amène une précision: 

Dear M. Richard,
    I regret that I don't have this information. Some of the pieces were made in Germany, and there is a book about them published by Arnoldsche titled Schmuck der Moderne that might have the information you are looking for.
 Kind regards,
Audrey Friedman
Primavera Gallery
210 11th Ave Floor 9
NYC, NY 10001
www.primaveragallery.com

Je n'ai pu trouver le livre, mais un jour ! Un lecteur ! C'est pourquoi je traduis son mail :

Cher M. Richard,
Je regrette de ne pas avoir cette information. Certaines des pièces ont été fabriquées en Allemagne et un livre à leur sujet a été publié par Arnoldsche.intitulé Schmuck der Moderne qui pourrait avoir l'information que vous recherchez.
Sincères amitiés,




Crossard en 1935


Je n'ai pas ce Livre de Lenfant mais peu de choses dans ses textes


Heureusement, un appel a mes amies facebookiennes et j'ai reçu plein de scans


 N'oubliez pas de cliquer pour grossir les images et les lire



Jacques Lenfant les décrit, mais ne nous explique pas comment, c'est fabriqué, évidemment c'est un enroulement sur un mandrin, mais il y a une gorge qui retient la maille précédente

J'ai posé la question à Brigitte Pery Eveno dont la maison a fabriqué plus de deux cents colliers passe partout pour Van Cleef et Arpels et Madame Pery Eveno a continué après-guerre.

"moi, de mon temps :   je les commandais chez un chainiste à Paris ,  je me souviens plus du nom , et ensuite  je faisais  les motifs  fleurs   et les fermoirs etc… 
Et pour certains modèles je les commandais en Italie . 
Bien à vous 
brigitte . "




J'ai donc cherché en Italie , et j'ai trouvé  un brevet qui a été renouvelé en 1998 


Ne copiez pas c'est un brevet, mais cela permet de comprendre comment sont ces gouttières et leur enroulement.
C'est assez proche des vrais premiers tuyaux à Gaz de ville dessins d'époque ci-dessous



La grande époque du Tuyau à gaz--Spiro tube, tubogaz, c'est 1938-39 avec le Passe-partout de Van Cleef & Arpels


Cette merveilleuse idée d'un bijou transformable, dont on pouvait allonger la maille Tubogaz ajouter des motifs empierrés, en faire une ceinture, un collier, un bracelet, etc
"Qui aime bien Châtie bien" c'est pour cela que j'aime, que dis-je, j'adore Van Cleef et Arpels et c'est sous la direction complète (patronale et artistique) de Renée Puissant Van Cleef, et le talent de dessinateur créatif de René Lacaze qui plus tard se fera appeler René Sim Lacaze que le Passe-Partout sera fabriqué.
Et je ne le répèterais jamais assez, dans les années 20 c'est le mari de Renée Puissant Van Cleef qui était le directeur artistique de Van Cleef et Arpels et c'est Alfred Van Cleef qui confia après la mort de Emile Puissant en 1926, la direction artistique de la maison à sa fille



Voici la grande actrice Gaby Morlay photographiée avec son "Passe partout de Van Cleef" pendant la guerre 39-40 en compagnie de son amant Max Bonnafous, Ministre de Pétain. Il finira par l'epouser en 1960 après la mort de sa femme.

Il est toujours difficile de se fier aux indications des autres, par exemple les commissaires-priseurs




Ainsi ce lot 81 de Christie's: travail des années 40....
COLLIER CRAVATE DIAMANTS, PAR GEORGES FOUQUET 
Orné au centre d'un nœud ajouré, serti de diamants ronds, le tour du cou fait d'une chaîne tubogas, monture en or jaune et platine, travail des années 1940, 41,0 cm.
Signé G. Fouquet, no. 63241259

Cela n'est pas possible, ils ont mal lu les dossiers de la crise de 1929 (s'ils m'avaient lu!!!)
A partir des années 30, la Maison Fouquet subit les retombées de la crise de 1929 entraînant un ralentissement des créations. Devant le nombre croissant des difficultés, elle cesse toute activité en 1935 et ferme définitivement en 1936. Elle participe cependant à l'Exposition internationale de 1937 avec des pièces conçues par Jean Lambert-Rucki.
Alors ce collier ????



En revanche cette montre de Cartier est bien de 1940 et vendu par Christie's

L'un des grands utilisateurs de ces Tubogaz fut Bulgari, rendons lui hommage


Or et acier, Superbe Bulgari



Puis en 06/2022 je redécouvre cette page du livre 2 de Henri Vever. Auguste Lion qui exerça de 1861 à 1886 fabriquait des modèle Spiral. Cette page indique la date de 1863 pour le premier.
Il eut une médaille d'Argent à l'exposition universelle de 1867 et une médaille d'Or à l'exposition universelle de 1878 à Paris


Donc je n'ai pas résolu le problème entièrement, si vous avez une idée : un commentaire?richard.jeanjacques@gmail.com


N'oubliez pas d'aller voir le site d Orelie Grimaldi





jeudi 2 novembre 2017

Bijoux de Jean Cocteau et le sac de noeuds de sa succession




Bonsoir,
vous trouverez en pièce jointe un photo du poinçon (de mauvaise qualité) et le dessin qu'un ami Joaillier a essayé de reproduire.ainsi qu'une photo de la rose.
Madame Anne GUEDRAS* pense que le sceau (jc*) correspondrait peut être à la Maison Edouard RICHARD de Paris
Edouard Dermit avait négocié un contrat pour refaire les « bijoux Cocteau" (série des signes du Zodiaque) avec la Maison Edouard Richard.
Elle a retrouvé dans ses archives la copie d’un de leurs « bijoux Cocteau" représentant le Bélier (photo jointe)
Le cachet au dos est exactement le même que celui façonné sur mon bijou
Voilà, merci de votre aide
Cordi@lement

Mr NICOGHOSSIAN


*Anne Marie Guedras a publié "Jean Cocteau Céramiques Catalogue raisonné" ndlr




Image du Chat en poinçon de Maître

Ma réponse a ce sympathique lecteur

Cela correspond a la maison Richards (aucun rapport avec moi)
Mais....c'est la maison Richards qui a bien comme prénom, Edouard, joaillier fabricant, initiales dans un losange E.R. et au milieu une tête de chat comme différent

Ils ont changé souvent de produits, à une époque, je les ai bien connu vers 1960 à 1970 ils vendaient des montres Richard's Zeger, puis des rasoirs, Zeger et Man (j ai vendu moi-même des deux), puis la marque Richard et Man.
Regardez ce lien
https://www.google.fr/search?q=Edouard+Richards+rue+lafayette+Paris&rlz=1C1CHBF_frFR767FR767&source=lnms&tbm=bks&biw=1745&bih=863

La marque JC serait plutôt synonyme de Jean Cocteau ????

Monsieur Nicoghossian à ajouté  des infos que lui avait donné Madame Guedras
Madame GUEDRAS m'a donné quelques infos, sur ce qui se passait à cette époque, et qui confirme vos dires.
"La Maison Fred a travaillé du temps de Jean Cocteau. Ses signes du Zodiaque ont été faits vers 1960.
Après sa mort ,Edouard Dermit a négocié un contrat pour les refaire avec la Maison Edouard Richard  J’ai retrouvé dans mes archives la copie d’un de leurs « bijoux Cocteau" représentant le Bélier (série des signes du Zodiaque)
Le cachet au dos est exactement le même que celui façonné derrière votre bijou :
Cette série était également en or ciselé et repercé avec des petits rubis ou autres pierres précieuses, tout à fait dans le style de votre broche pour certains.
Ce type de cachet de la succession à un cercle, a (je pense) servi de 1965 à 1980/85 environ.
Ensuite, il a été abandonné et refait avec 2 cercles."

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Arrière de la broche avec le "cachet" de Jean Cocteau

Bijou représentant le Bélier  


Je pensais que Cocteau n'avait pas dessiné cette rose, une rose très classique de série en fonte sous pression, sur laquelle on ajoute des yeux à la Cocteau. C'est bien une broche fabriquée par la maison Edouard Richards, mais pour le compte de qui?



Mais, je me trompe, la preuve, Mr Nicoghossian me la fournit:

je viens de trouver la rose de Cocteau peinte sur l'autel de la Chapelle de Notre Dame de Jérusalem à Fréjus 

j'ai joint un modeste "comparatif bricolé" entre le dessin de la chapelle et le bijou.


C'est bien un bijou, inspiré de l oeuvre de Jean Cocteau, mais je crois que je ne l aurais pas traité de cette manière, 


Photos de l intérieur de la Chapelle

Dans les années 1920 il y eut aussi François hugo,qui  commença à transposer sous forme de bijoux des dessins de ,Ernst, Picasso, Harp, et plus tard Cocteau. Orfèvre, Joaillier, il était aussi Maître verrier, il créa des bijoux pour le couturier Schiaparelli
Ci-dessous, bijoux de Picasso réalisés en or par François Hugo



Alors je profite de cet article pour vous mettre en garde contre les bijoux d'artiste.
Rappelez vous les lithos de Dali, etc!
Exemple, en ce qui concerne Jean Cocteau, pour lequel François Hugo a réellement fabriqué des bijoux, il circule d'autres bijoux,

Il y a une "signature" au dos du bijou qui représente la copie du cachet de la succession, elle n'existait pas du vivant du poète.
Certains ont été réalisés pour une célèbre maison de la rue Royale à Paris  FRED, ils ont été réalisés après la mort de Jean Cocteau.
Ils sont donc réalisés avec une autorisation (quand il y en a une ) du légataire universel du Poète, aujourd'hui décédé.
Ce ne sont pas des oeuvres originales, mais des produits dérivés autorisés.
Donc, attention, renseignez vous , exigez un certificat d'expert (et encore, si possible un expert aupres des cours d appel, car s'il dit des bêtises cela peut lui couter cher )  et une facture.
Quand on parle de "cachet " de l artiste,cela veut dire qu' on prends des dessins ou oeuvres de l' artiste  qui ne sont pas signés et on appose un "Cachet"

Sa succession est un sac de noeuds. "Je dérangerai après ma mort", prophétisait l'artiste. 
Cocteau fit de son dernier compagnon et fils adoptif, l'acteur Edouard Dermit, son héritier. 

Édouard Dermit (1925-1995), né de parents slovènes émigrés en France, est l’aîné d’une famille de cinq enfants. Quand il rencontre Cocteau en juillet 1947, à la librairie Paul Morihien à Paris, il est encore « chargeur au fond » aux mines d’Amermont-Dommary, à Bouligny (Meuse). Dès octobre 1947, il fait de la figuration dans L’Aigle à deux têtes et devient le compagnon du poète. En 1949, il tient le rôle de Cégeste dans le film Orphée et joue Paul auprès de Nicole Stéphane (Élisabeth) dans Les Enfants terribles.
On le retrouvera dix ans plus tard dans Le Testament d’Orphée. Mais la peinture l’attire plus que le cinéma ou le théâtre et, en 1959, une première exposition de ses tableaux a lieu à Paris, galerie Montmorency, suivie de deux autres expositions personnelles en 1961 et 1963, à Nancy (librairie des Arts) et Paris (galerie Lucie Weill).
Après la mort de Cocteau, Édouard Dermit se consacre entièrement à la gestion et au rayonnement de l’œuvre du poète qui le considérait comme son fils et dont il est devenu le légataire universel. Il apparaît une dernière fois à l’écran en 1964 dans Thomas l’imposteur, film de Georges Franju adapté du roman de Cocteau. Marié en 1966 à Éliane Dubroca, il a deux fils, Jean et Stéphane. Il meurt en 1995 des suites d’un cancer.

Sur son testament suivaient Jean Marais et Carole Weisweiller -fille de Francine, qui fut sa mécène. Ils étaient loin d'imaginer qu'Edouard ait un jour des enfants, faisant de son fils Stéphane l'actuel ayant-droit. Ni que Pierre Bergé, ami de Dermit, hérite du droit moral. Le Comité Cocteau, qu'il préside, veille à la postérité de l'oeuvre. L'arrivée à Menton de la collection Séverin Wunderman a donné lieu à plusieurs querelles d'experts. Le musée assure aujourd'hui que les relations avec Pierre Bergé sont au beau fixe. Pour l'heure, l'homme d'affaires n'a toujours pas mis les pieds à Menton.
  En italique texte tiré de L'Express

Cet article dans "Libération" vaut son pesant de conseils, quand on lit cela........
http://next.liberation.fr/culture/2011/05/31/cocteau-nouveau-musee-et-vieilles-querelles_739382

Pour terminer sur une note positive!!! Revenons à Jean Cocteau



Jean Cocteau avait fait ce dessin en tête du poème avec un Crayon mine "Jif" quatre couleurs pour Pierre Peyrot Rudin, Joaillier Nicois et mon père Jean Richard.
J'étais à l'école de bijouterie de la rue du Louvre, et mon professeur(éminent) René Papa nous faisait travailler le modelage et le dessin , chez lui au Perreux, le Samedi matin. Lorsque je lui ai montré ce dessin, il me dit "Eh bien tu vas le faire en modelage, et tu l'offriras à tes parents" une fois modelé, il me le fit réaliser en repoussé .
Pour mon brevet professionnel de Gemmologie, il fallait éxécuter un dessin en y incorporant des pierres, je repris le thème.
René Papa excellent sculpteur, trop modeste, travaillait avec une blouse blanche mais toujours une lavallière, nous étions cinq ou six tous les samedis, souvent il nous gardait à déjeuner , surtout l'été, dans le jardin, face à l atelier ou trönait des bustes, des dessins, des sculptures, une ambiance plutôt 1930, il m'en reste des souvenirs merveilleux.

Le poème qui etait sur ce papier velin était reproduit sur un papier Kodatrace transparent à l' interieur du Catalogue


Authentique évidemment


mardi 31 octobre 2017

Poinçons français sur deux boites de montres Suisse

Je reçois ce 31-10-2017 un mail


Bonjour,
Je regarde votre blog tres interessant...
Vous saurez peut-etre si le poincon ci-joint sur le fond d'une boite de montre, initiales "PGF" dans un losange qui accompagne la tete d'aigle est un "poincon de garantie francais" ou de fabricant (et le cas echeant lequel?).
J'ai aussi un JP couronne dans un losange...

D'avance merci de votre reponse.
Courtoisement


Ce lecteur m'autorise a indiquer ses initiales  HOO


Évidemment Cher  Monsieur si vous trouvez mon blog "très intéressant" cela me flatte, mais je connais peu de choses en matière de montres, alors que mon père était diplômé de l'École nationale d' horlogerie de Cluses  et ce vers 1936.
Vous me joignez deux photos que j ai un peu arrangé pour mieux lire le poinçon.
Je commence par la plus difficile (pour moi)



On voit donc un peu mieux, le poinçon de maître français et si votre marque est Suisse  la boite est faite en France par ce PGF
Je l ai trouvé sur des Longines et des Oméga, la votre est d 'avant guerre mais ce poinçon est aussi sur une Oméga de 1960.


Marques Longines 1942


Marque du même fabricant de boites sur une Oméga 1960




Le voici sur une Longines de 1942, vous devez savoir pourquoi je l ai choisie, elle est de l année de ma naissance, mais d'autres ne le savent pas


Je vous propose donc de regarder ce petit tableau, regardez la signature de Longines cela date la montre.
En revanche les marques de bijouterie , d horlogerie, de Joaillerie, d'orfèvrerie, n'ont pas une grande considération pour ceux qui fabriquaient les éléments de leur produit.
Elles rectifient actuellement ce comportement pour des raisons essentiellement publicitaires, car alors qu elles ne parlaient jamais de leurs fournisseurs, désormais elles acquièrent des ateliers qui ont travaillé pour elles et enfin au bout de centaines d 'années elles réussissent à devenir" Fabricants"
Ce tableau ci-dessus est très intéressant pour les possesseurs de "Longines" car il indique les N° de série et la façon dont la marque est calligraphiée.
Je pense que cette montre date des environs de 1940, elle est peut être originaire de la fabrique de "Frank et Person" à Saint leu la Foret

Je dirais que votre deuxième montre est plus facile pour moi (je vous rappelle que je ne suis pas expert dans cette spécialité) mais je peux vous donner une petite explication.



Nous trouvons sur ce fond de boite la marque Longines et si nous nous référons  à la gravure, nous sommes en présence (voir le tableau plus  haut) d'une montre datée officiellement en 1930.



Cette autre boite de montre "Longines"  de 1930 comporte un poinçon français semblable au votre, c'est donc l un des fabricants de  boites de montres en France pour Longines, il fabriquait la boite et assemblait a l intérieur le mouvement et le cadran fabriqué par Longines.

Le ministère de la Culture a numérisé des centaines de poinçons d artisans , mais il lui en manque encore beaucoup.

Une idée pour le nom de ces fabricants???  je suis evidemment preneur pour mes lecteurs
richard.jeanjacques@gmail.com,     et les commentaires ci-dessous.


Une reflexion d une lectrice me fait penser que je devrais vous expliquer  que les "dessins" en ronds, sont faits avec un baton de Buis qu on trempe dans de la ponce et un peu d'eau , le baton de buis est tenu a la verticale et il suffit de tourner sur lui meme dans le fond de boite pour laisser ces dessins temoins d une belle finition.
Cette lectrice a été voir dans sa montre ancienne
 J’en ai ouvert le boitier de ma montre qui date de mes 20ans. On y trouve les mêmes dessins en rond sur le fond et des signes illisibles pour moi. Je n’avais jamais pensé à y regarder !!!

Les signes!!!ce sont sont des marques d horloger, chaque fois que la montre a été en réparations, il laissent leurs initiales, la date et ce qu ils ont fait par exemple:  RH veut dire rhabillage, c'est-à-dire de réparer la montre, de la remettre en état de fonctionner. donc nettoyage de la montre...., graissage vidange etc 





samedi 28 octobre 2017

Un Livre relatant l histoire des Van Cleef et Arpels n'est pas d'accord avec vous

Cher Monsieur:
Fervent lecteur de vos blogs, j ai acheté récemment un livre "Maître Joailliers " qui sous la direction de Mr Kenneth Snowman (Wartski de Londres) relate l histoire de Van Cleef et Arpels , et le moins qu on puisse dire (phrase que vous employez souvent) est qu il n'est pas d'accord avec votre histoire....
Je préfère ne pas voir mon nom cité, mais je suis curieux à l avance de votre réponse!
Je vous joint une photo de la couverture.




Merci de me le rappeler, j avais oublié ce livre datant de 1990, est il américain? je le pense, il a été imprimé au Japon et le passage qui concerne les VCA est d'une certaine Nina Whal, que je ne connais pas.
Vous me fournissez une occasion de rétablir des vérités sur les non-sens de ce genre d 'article, écrits avec les éléments fournis par la maison Van Cleef et Arpels à l époque de la direction de Jacques Arpels, car il est impossible que Madame Whal ait fait des recherches historiques, je ne peux reprendre tout l article car c'est surtout au début que c'est marrant, ou triste...
En tous cas, les photos sont magnifiques.

Une partie de la premiere page Van Cleef et Arpels

 Née au debut de ce siecle, la maison Van Cleef & Arpels fait aujourd’hui
partie des premieres grandes joailleries du monde. C’est le 16 juin 1906 que trois jeu~
nes hommes audacieux : Alfred Van Cleef et les freres Charles et ]ulien Arpels, ouvrent
leur petite boutique sur la place Vendome, au coeur de la mode et du chic parisien.
Alfred est le fils de Charles Van Cleef, un artisan lapidaire d’Amsterdam, venu s’ins-
taller a Paris dans sa jeunesse. Ne en 1873, Alfred a travaille comme apprenti dans
les ateliers de MM. David et Grosgeat, avant de devenir vendeur en bijouterie. En
1898, i1 a epouse Estelle Arpels, la fi1le d’un negociant en pierres precieuses, dont les
deux freres, Charles et ]ulien, devaient devenir ses associes.
Issus d’un milieu identique, Alfred et les freres Arpels partagent le meme desir de
creer des bijoux elegants et somptueux. C’est apres avoir fait leurs preuves et accru
leur experience dans leur modeste boutique du 34, rue Drouot, qu’ils decident de
se lancer veritablement sur le marche du luxe parisien en s’installant au ZZ, place
Vendome (l’adresse actuelle de la firme). Comme ils l’avaient espere, la clientele
la plus riche et la plus chic de la capitale remarque leurs creations, et leur succes
se traduit rapidement par l’embauche de nouveaux employes. Mais l’entreprise reste
essentiellement familiale, avec Estelle a la comptabilite et l’arrivee d’un troisieme
frere Arpels, Louis, en 1912.
Chaque associe possede des talents particuliers qui completent parfaitement ceux
de ses partenaires. Plein de charme, Charles est excellent vendeur, ]ulien un grand
specialiste des gemmes, tandis qu’Alfred, outre sa maitrise des arts lapidaires, apparait
comme un administrateur avise et un habile stratege. Quant a Louis, son caractere
affable lui permettra d’etablir des relations privilegiees avec plusieurs clients impor~
tants et de se lier d’amitie avec des celebrites comme Marlene Dietrich ou Maurice
Chevalier. A eux quatre ils forment une equipe dvnamique.
Bien que les archives anterieures a 1920 aient toutes disparu, il est certain que les
bijoux realises avant cette date possedaient deja plusieurs des grandes caracteristiques
du style Van Cleef & Arpels : lignes fluides, courbes gracieuses, couleurs et mouve~
ment suggere par le relief du dessin ou produit mecaniquement par des elements mobiles.
Les modeles produits par la firme pendant les annees 1920 refletent les nombreuses
evolutions de la mode au cours de cette période. En 1922, la maison Van Cleef &
Arpels s’inspire des tresors retrouves dans la tombe de Toutankhamon pour plusieurs
de ses creations, parmi lesquelles une magnifique serie de bracelets plats, decores d’anciens
symboles egyptiens, tels l’ibis et le sphinx, le lotus et le scarabee ou le dieu Horus.
En 1924, l’influence persistante de 1’art oriental fait apparaitre des arabesques perses
et des paysages chinois sur les necessaires de toilette; tandis qu’en 1925 1’exposition
des Arts decoratifs et industriels modernes de Paris marque l’explosion de l’Art deco
et, avec lui, l’introduction de nombreux motifs geometriques dans les modeles de la
firme. Cette meme exposition consacre d’ailleurs la maison Van Cleef & Arpels, qui
recoit un Grand Prix pour un magnifique bracelet de roses en rubis et diamants avec
des feuilles d’emeraudes. 

En noir je reprends le texte de la premiere page et je réponds en bleu.


Née au début de ce siècle,
(non!, a la fin du 19 ème en 1896, après le mariage de Esther Arpels avec Alfred Van Cleef)

La maison Van Cleef & Arpels fait aujourd’hui partie des premieres grandes joailleries du monde.
En 1903 Salomon Arpels meurt à 57 ans, Alfred Van Cleef va prendre avec lui Salomon Arpels Fils qui a 23 ans, les deux autres frères sont mineurs et Esther ne sera jamais salariée de la société.


Sur cette photo: Au centre main gauche sur les hanches, Alfred Van Cleef, près de son coude gauche 
Jules Arpels. Copyright JJ Richard


 C’est le 16 juin 1906 que trois jeunes hommes audacieux : Alfred Van Cleef et les frères Charles et ]ulien Arpels, ouvrent leur petite boutique sur la place Vendôme, au coeur de la mode et du chic parisien.
Alfred est le fils de Charles Van Cleef, un artisan lapidaire d’Amsterdam, venu s’installer a Paris dans sa jeunesse.
Non, Salomon Van Cleef n'est pas artisan lapidaire  à Amsterdam, il est né a Gand, en Belgique,  a été marié, a eu des enfants et après la mort de sa femme  les a abandonné pour venir s'installer a Paris ou il va épouser Melanie Mayer dont la soeur a épousé Salomon Arpels . Il travaillera un temps avec ses beaux parents qui ont une entreprises de toiles et draps et il décédera à Nice dans un Hotel du centre ville à l'age de 48 ans 



Alfred Van Cleef  quelques semaines avant sa mort: copyright JJ Richard


Ne en 1873,
Non il est né en 1872 à Paris

En bas a droite  David et Grosgogeat

Alfred a travaille comme apprenti dans les ateliers de MM. David et Grosgeat, avant de devenir vendeur en bijouterie. 
Non: Il est apprenti chez David et Grosgogeat", et non "Grosgeat" comme l' ont écrit tous les"specialistes" de VCA tels Mme Raulet par ex.

en 1927  repas du cinquantenaire de la Chambre syndicale de la BJO
Mrs Grosgogeat , et d'autres noms merveilleux

En 1898, i1 a épousé Estelle Arpels, la fi1le d’un négociant en pierres précieuses, 
Non: il l'a épousée le 25 juin 1895 dans le 9 eme arrdt de Paris

dont les deux frères, Charles et ]ulien, devaient devenir ses associes.
Non: leurs actes de naissance mentionnent Salomon et Jules. Et si Salomon pour sa legion d honneur modifie son nom en Charles, Jules est devenu Julien sur sa tombe à Montparnasse.

Issus d’un milieu identique, Alfred et les frères Arpels partagent le même désir decréer des bijoux élégants et somptueux.
Non: c'étaient des commerciaux, pas des professionnels, ils n'ont jamais touché une lime.



Renée Rachel Puissant Van Cleef , patronne de VCA apres la mort de son père, photo prise quelques semaines avant sa mort,  à Vichy en 1942


C’est après avoir fait leurs preuves et accru leur expérience dans leur modeste boutique du 34, rue Drouot, 
Ils étaient en étage.

qu’ils décident de se lancer véritablement sur le marche du luxe parisien en s’installant au 22 place
Vendome (l’adresse actuelle de la firme). Comme ils l’avaient espèré, la clientèle la plus riche et la plus chic de la capitale remarque leurs créations, et leur succès se traduit rapidement par l’embauche de nouveaux employés. Mais l’entreprise reste essentiellement familiale, avec Estelle a la comptabilité 
Non: Esther la fille de Salomon Arpels et femme de Alfred Van Cleef, ne s'est jamais appelée Estelle
et n'a jamais travaillé à la comptabilité , ni dans l entreprise.

et l’arrivee d’un troisième frère Arpels, Louis, en 1912.
Chaque associe possède des talents particuliers qui complètent parfaitement ceux de ses partenaires. Plein de charme, Charles (Salomon)est excellent vendeur, ]ulien (Jules) un grand spécialiste des gemmes, tandis qu’Alfred, outre sa maitrise des arts lapidaires, apparaît comme un administrateur avise et un habile stratège. Quant a Louis, son caractère affable lui permettra d’etablir des relations privilégiées avec plusieurs clients importants et de se lier d’amitie avec des célébrités comme Marlene Dietrich ou Maurice Chevalier. A eux quatre ils forment une équipe dynamique.



Sur ce dessin Esther Arpels qui ne s'est jamais appelée Estelle mais dont le surnom était "Kiki" d ou la dédicace .

Bien que les archives anterieures a 1920 aient toutes disparu, il est certain que les bijoux réalisés avant cette date possédaient déjà plusieurs des grandes caractéristiques du style Van Cleef & Arpels : lignes fluides, courbes gracieuses, couleurs et mouvement suggéré par le relief du dessin ou produit mécaniquement par des éléments mobiles.

Merci à Monsieur B...de m avoir adressé ce courrier

Voilà pour la premiere page de ce livre, le mieux est de lire mes blogs, en particulier:
https://histoiredesvancleefetdesarpels.blogspot.fr

Un commentaire m'est parvenu, une personne que j apprecie beaucoup, témoin de l 'epoque, (88 ans)

Un petit coup de blog avant de me préparer à aller au marché.
Au fait, il me semble que tout le monde, chez Van Cleef , parlait de « Monsieur Julien ». Il se peut qu’on ait repris sur sa tombe le nom de son état-civil.
Mais ce n’est qu’un souvenir… donc, avec réserves.
Par contre, je n’ai jamais entendu appeler Monsieur Van Cleef « Monsieur Alfred ».
Je me hâte, Vive le changement d’heure dans ce sens !!!

En effet c'est Julien sur sa tombe et Charles sur celle de son frère mais je maintiens qu'a leur naissance et des années après, c'etait Jules et Salomon je publie les photos des tombes ci-dessous.









Autres commentaires ecrivez à  : richard.jeanjacques@gmail.com ou ci-dessous même en anonyme

vendredi 27 octobre 2017

La croix du Pont D'Estaing: Suite



La fille de Henri Lesieur, joaillier fabricant français , qui créa de nombreux modèles de bijoux mais qui attaché a son pays natal avait reproduit à sa manière la Croix qui se trouve sur le pont d'Estaing, m'a adressé un courrier ce mois d octobre 2017.

Bonjour Jean-Jacques,

Nous sommes passés par Estaing (nos mails avaient ravivés des souvenirs), Jacques a pris des photos :
1) la croix du Pont
 2-3) l’autre croix….
Bises
Anne-marie LESIEUR 

J'ai traite ce sujet que je vous invite à lire ou à relire:
https://richardjeanjacques.blogspot.fr/search?q=croix+pont+d+estaing




Cette croix est caractéristique de la technique employée par les grands ferronniers du XVIIIe siècle.
Elle est composée d'un enchevêtrement de fers plats formant des lignes qui se croisent et un motif répété 5 fois : une fleur à 4 pétales incluse dans un cercle. Une croix en forme de X décore la croisée des bras. Une fleur de lys agrémente l'extrémité des branches.


Si vous lisez le premier articles, vous comprendrez qu 'il y a deux croix du pont d'Estaing.




Je profite de cet envoi de photos pour les juxtaposer, à gauche, la première croix du Pont d'Estaing, qui a été exilée à la sortie du Village, et à droite, celle offerte par Henri Lesieur , modèle de celle qui fut tirée en or à des milliers d 'exemplaires.

Merci Anne Marie et son mari.


mardi 10 octobre 2017

Mr Akiba et Madame Secrétaire Chez Van Cleef Jusqu'en 1939, Après!!!!!

Beaucoup de gens gardent des papiers de famille, ne savent plus qu'ils les ont en leur possession, puis un jour...au hasard d 'un rangement....



Sylvie-Michelle qui m' a offert tant de documents a retrouvé cette carte, elle me l'a scannée en m'écrivant:

retrouvée tout à l’heure, très émouvant pour moi, et sans doute pour vous aussi.

J'ai déja  écrit sur cette famille, d'après un autre témoin que j avais rencontré en Corse , Madame Branca, ancienne employée de Van Cleef et Arpels, elle m'avait dit que Marcel Akiba était le meilleur ami de Renée Puissant Van Cleef.


Chez Van Cleef et Arpels, madame Branca serait rentrée en 1951 mais sa mère travaillait comme polisseuse chez VCA depuis 1919. 
J'avais gardé beaucoup d'éléments de notre dialogue, notés le soir même sur mon ordinateur.
Madame Branca a beaucoup entendu parler de Mme Puissant Van Cleef, entre autres, elle avait parait il un excellent ami, juif, mr Akiba qui même pendant la guerre menait la grande vie. Mal lui en prit, car repéré par cette vie il fut arrêté, lui et sa femme ainsi que leurs deux enfants furent arrêtés, deportés et madame Branca m'a dit "ils ne sont pas revenus"

Il faut savoir que jusqu'au 31 juillet 1940 le courrier venant de la zone occupée vers la zone libre n'était pas admis. Ensuite c'était ce genre de cartes.
Un site utile:
Pas de lettres sous enveloppe , que des cartes que la censure pouvait lire sans perdre de temps, il fallait mieux surveiller ses dires et de plus compter ses lignes.
Pour la famille Akiba, il ne reste rien, alors cette carte courrier est importante, malgré les "Nazis"  qui les ont réduits en cendres, il reste une trace de leur existence, et c'est si important.
L' ex secrétaire de la maison Van Cleef à bien existé, Fernande Aisikowistsch a laissé une trace et je peux compléter mon histoire.



Marcel Akiba, a été arrêté à une date non connue avec son épouse et ses enfants. Il est transféré à une date non connue à Drancy où il reçoit le matricule N°13497.Le 10 février 1944 il est déporté avec sa famille de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 68. Il décède le 13 février 1944 à Auschwitz selon l'état civil de Vichy et le JO N° 50 du 28 février 1988.


Serge Akiba à 17 ans

une association, publie de nombreuses photos sur les enfants du 11 eme arrondissement qui ne sont pas revenus, son adresse https://amejd11e.wordpress.com/

Marion et  Michelle elles ont pu continuer à vivre,  et leur père a pu retourner chez Van Cleef et Arpels. Il s'appelait Roger Levy.


En 1958 il a quitté la Maison. il y était depuis 1923.

Bijou et poinçon de Henri YAFFI d'Alger et un boitier or de Charles HOLL?

  Si possible j’ai encore un poinçon à identifier  je ne veux pas abuser de votre gentillesse  Je sais que c’est italien ? Par contre j’aime...